Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

constructions rurales (suite)

Les caractéristiques générales des bâtiments sont très proches de celles dès porcheries en ce qui concerne l’isolation. En effet, le maintien d’une température optimale comprise entre 10 et 15 °C est important. Le maintien d’une ventilation correcte est également fondamental, et les types d’installation et de ventilation sont identiques à ceux des porcheries, des débits par kilo de poids vif étant par contre bien supérieurs.

La production avicole a déjà un caractère industriel puisqu’il existe des élevages de 100 000 pondeuses, et même de 240 000 pondeuses, et que l’implantation d’un ensemble d’un million de pondeuses est projeté. La production avicole préfigure la voie vers laquelle s’orienteront peu à peu, dans leur ensemble, les productions animales.


L’élevage ovin

En production de viande, qui constitue la spéculation principale, il est fréquent de trouver 200 à 300 mères, conduites par un berger. À ce point et compte tenu des habitudes actuelles, il semble difficile d’accroître cet effectif.

Cependant, dans des unités bien équipées, un homme peut gérer 400 brebis. Il existerait une unité en France où un homme conduit 600 brebis. Il serait aidé au moment de l’agnelage, c’est-à-dire pendant une période de l’ordre de 3 mois, par un autre ouvrier.

Une part importante du travail du berger, et qui fixe en définitive la productivité du travail, est effectuée à l’époque de l’agnelage. Le berger doit sans cesse reconstituer des lots, dans le troupeau, à l’aide de claies (brebis allant agneler, brebis ayant agnelé...). Dans des bergeries récentes, cependant, l’organisation intérieure du bâtiment facilite son travail.

Dans les élevages ovins où la production est orientée vers le lait en vue de la fabrication du fromage, la traite des brebis bénéficie du progrès technique des salles de traite spécialisées. Grâce à cet équipement très particulier, deux hommes peuvent traire 140 brebis à l’heure, et trois hommes 240, soit la productivité remarquable de 80 brebis par heure et par homme.

En ce qui concerne leur logement, les ovins n’ont pas d’exigences très importantes, sous réserve d’être abrités des vents froids et de l’humidité. Les bâtiments sont donc constitués par des hangars bardés en parpaing, en brique ou en matériaux d’amiante-ciment. Les moutons vivent sur litière pailleuse accumulée, mais des essais intéressants et concluants ont été réalisés avec des caillebotis placés sur des fosses de 0,60 m de profondeur. Cette formule est d’un grand intérêt pour le développement de bergeries dans des régions où généralement la paille manque.


Le stockage des récoltes

• Stockage des céréales à la ferme. La généralisation des moissonneuses-batteuses a modifié complètement les équipements de stockage des céréales. En effet, les diverses céréales sont directement récoltées sous forme de grains qui doivent être stockés dans des équipements qui permettent leur manutention facile et leur conservation sans risque de dommage.

Très vite est apparue la nécessité de créer des équipements de stockage centralisés et parfaitement équipés, dont l’importance dépassait les possibilités financières de la plupart des agriculteurs. Cette nécessité découlait également de la réglementation du commerce des grains, qui impose leur passage par des « organismes stockeurs ».

Cependant, pour des raisons économiques, la totalité des céréales ne peut être stockée, dès la fin de la récolte, par des organismes stockeurs. Il est logique que les agriculteurs conservent chez eux une part de leur récolte qui sera ensuite livrée à l’organisme stockeur au fur et à mesure des besoins.

Au niveau de la ferme, l’installation comprend en général des capacités de stockage constituées par des cellules dont le volume unitaire est d’environ 150 à 200 quintaux. Pour les exploitations importantes, la capacité individuelle des cellules peut être beaucoup plus grande. Ces silos, appelés souvent cellules de stockage, sont implantés de façon à pouvoir être remplis ou vidés facilement. Selon la taille de l’installation, une ou plusieurs cellules sont conçues pour permettre de souffler de l’air dans la masse des céréales afin d’éviter leur échauffement, lorsqu’elles sont stockées à un taux d’humidité légèrement trop élevé.

Une trémie de réception pouvant recevoir la capacité d’une remorque, soit 5 t environ, est généralement réalisée dans le sol. Des élévateurs mobiles, constitués le plus souvent par des vis d’Archimède tournant dans un tube de tôle, servent à remplir chaque cellule. Dans les installations simples, des vis extractrices placées dans la trappe de vidange située au pied de chaque cellule renvoie le grain d’une cellule dans la trémie.

Une telle installation permet : de remplir les cellules ; de les vider, pour le chargement en vrac ou en sac ; de transsiler, c’est-à-dire de faire passer les grains d’une cellule à une autre (par exemple d’une cellule ordinaire dans une cellule pouvant être ventilée). Lorsque l’installation est plus élaborée, on peut introduire dans le circuit un nettoyeur-séparateur destiné à nettoyer les grains.

• La ventilation du foin. La déshydratation constitue une solution technique très élaborée, hors de portée actuellement de la grande masse des agriculteurs. Il existe une formule technique infiniment moins onéreuse et de conduite facile destinée à limiter les grosses pertes fourragères. Il s’agit de la ventilation du foin. Elle consiste à stocker de l’herbe préfanée, c’est-à-dire contenant au minimum 50 à 60 p. 100 de matière sèche, sur des caillebotis ou des grilles à travers lesquels on souffle de l’air, qui évacue l’humidité du produit jusqu’à ce qu’il atteigne une siccité de 90 p. 100 environ. À ce taux, le foin est stabilisé et ne fermente plus. Afin d’augmenter le rendement de l’installation, on réchauffe de 4 à 5 °C l’air de ventilation.