Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

construction (suite)

Les plastiques sont des matières généralement synthétiques qui, à un stade déterminé de leur préparation ou par intervention de la chaleur, prennent un état plastique leur permettant d’adopter des formes appropriées par moulage sous pression. Une fois moulés, les éléments sont durcis, soit définitivement par action irréversible de la chaleur (thermodurcissables), soit par simple refroidissement (thermoplastiques), le chauffage les rendant de nouveau plastiques. Les thermodurcissables les plus courants sont les résines phénoliques et les aminoplastes, mais non certains polyesters (dits « unidimensionnels »). Les thermoplastiques les plus courants sont le chlorure de polyvinyle, les résines styroliques (polystyrène), acryliques et cellulosiques.

Les plastiques les plus utilisés dans le bâtiment sont les polyesters thermodurcissables, dits « tridimensionnels ». En les armant avec de la fibre de verre et en les durcissant par catalyseur, on obtient les polyesters stratifiés translucides, qui donnent des tôles ondulées, des panneaux muraux, des revêtements de façades, des éléments de murs-rideaux, etc. On utilise également d’importantes quantités de chlorure de polyvinyle sous forme de gaines, de plaques, de revêtements, etc.


Tendance actuelle dans le domaine des matériaux

• L’industrialisation du bâtiment, qui est le seul moyen de parvenir à des économies de main-d’œuvre notables, réside avant tout dans la recherche des conditions optimales d’exécution des travaux de construction. Elle nécessite une préparation méthodique du travail et implique l’emploi, à tous les stades d’exécution, de moyens et de matériels adéquats pour la préparation, la fabrication, la manutention et la mise en œuvre des matériaux.

• La préfabrication en usine d’éléments de construction tant en matériaux classiques qu’en matériaux nouveaux est un des aspects particuliers de l’industrialisation. Elle s’oppose, par sa précision et sa totale mécanisation, à l’exécution en chantier. Il serait vain d’opposer la préfabrication à l’industrialisation et même à la construction traditionnelle. La préfabrication, selon les moyens mis en œuvre, peut être totalement ou partiellement industrialisée. En réalité, l’industrialisation intéresse non seulement les maîtres du gros œuvre, mais aussi les corps d’état du second œuvre ; pour ces derniers, l’industrialisation se manifeste moins par la préfabrication que par la technique et l’organisation rationnelle du travail.


Particularités de construction pour divers types de bâtiments


Immeubles à usage d’habitation

Il faut distinguer l’habitation urbaine et l’habitation rurale.

• L’habitation urbaine. Elle est généralement constituée par un appartement faisant partie d’un grand immeuble ; c’est le cas le plus fréquent dans les villes importantes et les grands ensembles. Les immeubles doivent être dotés d’ascenseurs, de monte-charge et de divers services collectifs : distribution d’eau froide, d’eau chaude, de gaz, d’électricité, installation de chauffage central. Les cloisons et les murs séparant les appartements doivent être insonorisés et calorifuges. Le système d’évacuation des eaux usées doit être particulièrement bien étudié, de même que l’aération et l’éclairement des pièces. La sécurité de l’immeuble doit faire l’objet d’une étude préalable et il faut prévoir des moyens appropriés contre l’incendie. L’accès facile des issues est indispensable, notamment pour les étages supérieurs. Si la toiture est établie en terrasse, il est utile que cette dernière soit aménagée pour qu’on puisse y accéder et y circuler.

• L’habitation rurale. V. constructions rurales.


Bâtiments pour logements uniquement individuels et familiaux

Ils présentent des avantages sur les immeubles de grands ensembles et ils ont souvent la préférence sur ces derniers ; mais ils ne sont possibles que dans les localités disposant des espaces voulus et dans les banlieues aménagées en eau et en électricité notamment. Les salles de séjour, les cuisines, les salles d’eau ont avantage à se trouver au rez-de-chaussée pour qu’on puisse y accéder de plain-pied, les chambres étant éventuellement reportées à l’étage.


Bâtiments à usage commercial

Ils comprennent en général deux types de locaux : d’une part un local de réserve des approvisionnements, d’accès facile pour les arrivées et les prélèvements, bien compartimenté, vaste et de bon éclairement ; d’autre part un local approprié pour la vente avec le minimum de main-d’œuvre. Les espaces entre rayons doivent être larges pour une circulation facile aux heures d’affluence. Si le local du rez-de-chaussée est doublé par un local de vente à l’étage, il semble qu’un système de deux escalators, l’un pour la montée, l’autre pour la descente, soit plus commode et moins onéreux qu’un ascenseur nécessitant un garçon d’étage. Les issues en cas d’incendie doivent être faciles d’accès et en nombre suffisant, et le battant des portes doit s’ouvrir par pivotement vers l’extérieur, sur simple poussée. Le chauffage à air chaud, par bouches de chaleur, est le système généralement prévu pour l’hiver. Des thermostats doivent régler le degré de température, et un système de ventilation et d’aération est indispensable, surtout l’été.


Bâtiments à usage industriel

Dans les usines et les ateliers, la disposition des locaux, largement calculés en superficie et de hauteur suffisante, doit être telle que tout ce qui circule ne puisse comporter qu’une marche à sens unique. L’éclairage de jour est généralement prévu par des sheds avec inclinaison de la face vitrée à 60°, orientés de préférence vers le nord. La force motrice doit pouvoir être transmise aux machines par moteurs séparés et non par arbres, poulies et courroies en raison du risque accru d’accidents. Les massifs de fondation des machines doivent être largement conçus pour réduire les vibrations. Le revêtement de sol doit être résistant à l’attaque par les huiles de graissage et par l’eau.