Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

confusion mentale

Trouble psychique aigu caractérisé par une obnubilation de la conscience, un ralentissement des fonctions intellectuelles, une désorientation dans le temps et l’espace, et des désordres de la mémoire.


Cette affection correspond presque toujours à une cause précise, toxique, infectieuse ou lésionnelle.


Symptômes

Il s’agit d’un état psychiatrique d’apparition généralement brusque ou rapide, de durée habituellement limitée, d’évolution souvent favorable. Quand la guérison survient, elle est complète ; le malade retrouve ses facultés mentales, mais ne se souvient plus de la période de sa maladie. Il existe en effet une amnésie lacunaire qui porte sur tous ou presque tous les faits qui sont survenus peu avant la confusion. L’aspect du malade confus, c’est-à-dire frappé de confusion mentale, est très caractéristique : il est comme égaré, abruti ou stupide. Son attention, sa concentration intellectuelle, ses perceptions et sa mémoire sont momentanément affaiblies. Toutes les opérations intellectuelles sont ralenties, et les souvenirs ne sont pas fixés. Le patient est incapable de préciser la date ou le lieu où il se trouve. Parfois, il ne sait plus son âge, son nom, ne reconnaît pas ses proches ou croit reconnaître des personnes qu’il n’a jamais vues. Il peut être prostré, abattu ou au contraire très agité. Souvent, il est en proie à une vive anxiété, une sorte de perplexité, et il s’évertue à ressaisir une réalité qui lui échappe. À ces symptômes déficitaires ou négatifs s’ajoutent assez souvent des phénomènes délirants d’un type très particulier que l’on désigne sous le nom d’onirisme. Il s’agit d’idées délirantes, floues et incohérentes, fondées le plus souvent sur des hallucinations visuelles. Le malade semble alors plongé dans un état de rêve ou plutôt de cauchemar éveillé. Il vit intensément son délire et ses hallucinations sans pouvoir s’en détacher, incapable de la moindre critique. Il est souvent pris de panique intense devant l’imagerie des cauchemars qui défilent devant ses yeux. Il se trouve à la fois spectateur et acteur d’une sorte de film d’épouvante ; il peut parfois chercher à fuir, à attaquer son entourage ou à se suicider.

Outre les désordres mentaux, il existe presque toujours dans la confusion mentale des signes physiques : l’état général est altéré ; on peut noter de la fièvre, une déshydratation, un amaigrissement rapide avec défaut d’appétit ou refus d’aliments, de la constipation, des urines rares et foncées. Le teint est souvent brouillé, pâle ou terreux.


Causes

La confusion mentale est la plus « médicale » des affections psychiatriques. Elle constitue un mode de réaction du cerveau et du psychisme à des agressions variées du milieu intérieur ou extérieur. On distingue :
— des causes infectieuses (typhoïde, grippe, paludisme, septicémies, méningites, encéphalites, etc.) ; toute maladie infectieuse hautement fébrile peut entraîner des phénomènes confusionnels ; il est banal de noter qu’au cours d’une forte fièvre le malade « bat la campagne », perd la notion de l’espace, du temps et de la réalité qui l’entoure ; cela est particulièrement vrai du sujet âgé ;
— des causes toxiques, au premier rang desquelles se place l’alcoolisme (delirium tremens, ivresse aiguë, encéphalopathies carentielles diverses), mais aussi les intoxications par les barbituriques, les stupéfiants, les drogues hallucinogènes, les amphétamines, les antibiotiques antituberculeux, les dérivés de la cortisone, les neuroleptiques ou les antidépresseurs, les intoxications alimentaires ou professionnelles, l’oxyde de carbone, etc. ;
— des causes endocriniennes (hyperthyroïdie, insuffisance surrénale aiguë, hypercorticisme surrénalien, puerpéralité, etc.) ;
— des causes métaboliques (troubles hydro-électrolytiques, diabète, hypoglycémie, hypercalcémie, porphyrie) ;
— des causes hématologiques (surtout les anémies aiguës).

Il faut insister sur les causes cérébro-méningées, dont le diagnostic exige des examens spécialisés : ce sont les accidents vasculaires cérébraux, les ramollissements, les hématomes, les hémorragies cérébrales et méningées, les tumeurs cérébrales, l’épilepsie sous toutes ses formes, les encéphalopathies carentielles ou d’origine hépatique, etc.

On connaît enfin des causes émotionnelles ou psychologiques des confusions mentales. Elles sont rares, mais indiscutables : choc affectif grave au cours d’une catastrophe, d’un cataclysme, d’une guerre, d’un bombardement, d’un naufrage, etc.


Évolution et traitement

L’évolution des états confusionnels dépend évidemment de leur cause, mais, si celle-ci est curable, le trouble psychique disparaît complètement quels que soient sa profondeur ou son caractère dramatique. Le malade recouvre lucidité et clarté d’esprit en quelques jours ou en quelques semaines sans séquelles. L’hospitalisation s’impose dans la majorité des cas avec isolement dans une chambre silencieuse éclairée la nuit, repos complet, réhydratation intraveineuse ou orale abondante. Les neuroleptiques, notamment la chlorpromazine, les butyrophénones, les tranquillisants injectables, permettent de dissiper l’anxiété, l’agitation et les hallucinations.

G. R.

 C. Berthier, les Confusions mentales. Étiologie et traitement (Monographies médicales et scientifiques, 1963).

congés payés

Vacances annuelles que les employeurs doivent obligatoirement accorder à leurs salariés tout en leur maintenant leur rémunération.


Il est généralement admis aujourd’hui que chaque travailleur dispose d’un temps de liberté au cours duquel il peut s’occuper de sa famille, se consacrer à l’éducation de ses enfants, avoir une activité civique et culturelle personnelle et disposer de loisirs lui permettant notamment de cultiver son corps et son esprit. Il s’agit là non seulement de préoccupations « personnalistes », mais de considérations sur la physiologie du travail et le plein emploi*. D’où les mesures prises partout dans le monde pour limiter la durée du travail et multiplier les repos.