Condé (suite)
Louis III de Condé
(Paris 1668 - id. 1710). C’est un caractériel comme son père, Henri Jules. En 1685, il a épousé Mlle de Nantes, une fille de Louis XIV et de Mme de Montespan. Soldat valeureux, mais sans aucune des qualités qui font un grand capitaine, il se distingue cependant à Steinkerque et à Neerwinden.
Louis Henri de Condé, « duc de Bourbon »
(Versailles 1692 - Chantilly 1740). Fils de Louis III, il est, sous le Régent, le chef du Conseil. Il gagne une énorme fortune grâce au système de Law. À la mort du Régent, en 1723, il devient Premier ministre de Louis XV, charge qu’il doit à sa naissance. Il se laisse gouverner par sa maîtresse, Jeanne Agnès Berthelot de Pléneuf, marquise de Prie (1698-1727), et par le financier Pâris-Duverney. Voulant soumettre les biens de la noblesse et de l’Église aux nouveaux impôts, il soulève contre lui les privilégiés. C’est lui qui arrange le mariage du jeune roi avec Marie Leszczyńska. En 1726, il est renvoyé pour avoir, de connivence avec la reine, voulu faire exiler Fleury. Il vit dès lors à Chantilly, où il s’occupe de travaux scientifiques.
Louis Joseph de Condé
(Paris 1736 - id. 1818). Le fils du duc de Bourbon est nommé lieutenant général des armées du roi en 1758. Il prend part à la guerre de Sept Ans et se distingue à Minden (1759) et à Johannisberg (1762). Parti pour l’exil après la prise de la Bastille, il constitue sur le Rhin l’armée dite « de Condé ». Ses campagnes, auxquelles prennent part son fils et son petit-fils, ne seront jamais très importantes, les Alliés désirant garder la direction des opérations. Réfugié ensuite en Russie, puis en Angleterre, il rentre en France avec Louis XVIII.
Louis Henri Joseph de Condé
(Chantilly 1756 - Saint-Leu 1830). [Qui portera plus habituellement, même après la mort de son père, le titre de « duc de Bourbon ».] Le neuvième et dernier prince de Condé est, sous l’Ancien Régime, pourvu du gouvernement de la Franche-Comté. Pendant la Révolution, il participe aux campagnes de l’« armée de Condé », que commande son père. En 1780, il s’est séparé de sa femme, Louise Marie Thérèse d’Orléans, qui lui a donné un fils en 1772, le duc d’Enghien. La lignée des Condés s’éteindra lorsque le duc sera enlevé par ordre de Bonaparte du territoire badois et fusillé dans les fossés du château de Vincennes (nuit du 20 au 21 mars 1804).
Revenu en France en 1814, le prince de Condé essaiera, durant les Cent Jours, de soulever l’Anjou contre Napoléon. En 1829, il léguera son énorme fortune au duc d’Aumale, fils du duc d’Orléans. Mais, en 1830, l’« usurpation » des Orléans l’irritera, et il menacera de tester en faveur du petit-fils de Charles X. Le 27 août 1830, on le retrouvera pendu en son château de Saint-Leu. Crime, suicide ou accident, on ne sait.
P. R.
➙ Bourbon / France / Fronde.
H. d’Orléans, duc d’Aumale, Histoire des princes de Condé pendant les xvie et xviie siècles (Calmann-Lévy, 1869-1895 ; 8 vol.). / H. Chérot, le Père du Grand Condé (Dumoulin, 1892). / L. de Piépape, Histoire des princes de Condé au xviiie siècle. La fin d’une race : les trois derniers Condé (Plon et Nourrit, 1913). / L. Romier, la Conjuration d’Amboise (Perrin, 1923). / H. Malo, le Grand Condé (A. Michel, 1937). / J.-P. Bertaud, Bonaparte et le duc d’Enghien. Le duel des deux France (Laffont, 1972).