Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Condé (suite)

Louis III de Condé

(Paris 1668 - id. 1710). C’est un caractériel comme son père, Henri Jules. En 1685, il a épousé Mlle de Nantes, une fille de Louis XIV et de Mme de Montespan. Soldat valeureux, mais sans aucune des qualités qui font un grand capitaine, il se distingue cependant à Steinkerque et à Neerwinden.


Louis Henri de Condé, « duc de Bourbon »

(Versailles 1692 - Chantilly 1740). Fils de Louis III, il est, sous le Régent, le chef du Conseil. Il gagne une énorme fortune grâce au système de Law. À la mort du Régent, en 1723, il devient Premier ministre de Louis XV, charge qu’il doit à sa naissance. Il se laisse gouverner par sa maîtresse, Jeanne Agnès Berthelot de Pléneuf, marquise de Prie (1698-1727), et par le financier Pâris-Duverney. Voulant soumettre les biens de la noblesse et de l’Église aux nouveaux impôts, il soulève contre lui les privilégiés. C’est lui qui arrange le mariage du jeune roi avec Marie Leszczyńska. En 1726, il est renvoyé pour avoir, de connivence avec la reine, voulu faire exiler Fleury. Il vit dès lors à Chantilly, où il s’occupe de travaux scientifiques.


Louis Joseph de Condé

(Paris 1736 - id. 1818). Le fils du duc de Bourbon est nommé lieutenant général des armées du roi en 1758. Il prend part à la guerre de Sept Ans et se distingue à Minden (1759) et à Johannisberg (1762). Parti pour l’exil après la prise de la Bastille, il constitue sur le Rhin l’armée dite « de Condé ». Ses campagnes, auxquelles prennent part son fils et son petit-fils, ne seront jamais très importantes, les Alliés désirant garder la direction des opérations. Réfugié ensuite en Russie, puis en Angleterre, il rentre en France avec Louis XVIII.


Louis Henri Joseph de Condé

(Chantilly 1756 - Saint-Leu 1830). [Qui portera plus habituellement, même après la mort de son père, le titre de « duc de Bourbon ».] Le neuvième et dernier prince de Condé est, sous l’Ancien Régime, pourvu du gouvernement de la Franche-Comté. Pendant la Révolution, il participe aux campagnes de l’« armée de Condé », que commande son père. En 1780, il s’est séparé de sa femme, Louise Marie Thérèse d’Orléans, qui lui a donné un fils en 1772, le duc d’Enghien. La lignée des Condés s’éteindra lorsque le duc sera enlevé par ordre de Bonaparte du territoire badois et fusillé dans les fossés du château de Vincennes (nuit du 20 au 21 mars 1804).

Revenu en France en 1814, le prince de Condé essaiera, durant les Cent Jours, de soulever l’Anjou contre Napoléon. En 1829, il léguera son énorme fortune au duc d’Aumale, fils du duc d’Orléans. Mais, en 1830, l’« usurpation » des Orléans l’irritera, et il menacera de tester en faveur du petit-fils de Charles X. Le 27 août 1830, on le retrouvera pendu en son château de Saint-Leu. Crime, suicide ou accident, on ne sait.

P. R.

➙ Bourbon / France / Fronde.

 H. d’Orléans, duc d’Aumale, Histoire des princes de Condé pendant les xvie et xviie siècles (Calmann-Lévy, 1869-1895 ; 8 vol.). / H. Chérot, le Père du Grand Condé (Dumoulin, 1892). / L. de Piépape, Histoire des princes de Condé au xviiie siècle. La fin d’une race : les trois derniers Condé (Plon et Nourrit, 1913). / L. Romier, la Conjuration d’Amboise (Perrin, 1923). / H. Malo, le Grand Condé (A. Michel, 1937). / J.-P. Bertaud, Bonaparte et le duc d’Enghien. Le duel des deux France (Laffont, 1972).

condensateur

Appareil ayant pour fonction d’emmagasiner de l’énergie sous forme électrostatique.


Il comprend deux électrodes conductrices, ou armatures, de (grande) surface S, séparées par une épaisseur constante d du diélectrique. L’énergie W est proportionnelle au volume v de ce diélectrique, à sa permittivité є et au carré du champ E qui y règne, selon Il existe entre les armatures une différence de potentiel V = Ed, et celles-ci portent des charges égales et opposées ± Q = ± єES. L’énergie est donc On appelle capacité C le rapport Dans la pratique, on indique la capacité et la tension de service.

Si les armatures sont réunies par un arc conducteur, celui-ci est parcouru par un courant transitoire qui transporte au total la charge Q, le condensateur se comportant comme un générateur à tension décroissante de V à zéro. Lorsque l’appareil est soumis à une tension alternative de pulsation ω, il subit une charge et une décharge à chaque période. Cela représente un courant Ieff = CVeffω et une puissance réactive

L’énergie volumique est très petite par rapport à celle d’autres réservoirs d’énergie, en raison des limitations imposées à E par le claquage du diélectrique. Elle dépasse rarement 0,01 J/cm3. En revanche, elle peut être mobilisée en un temps extrêmement court, de l’ordre de celui qui est demandé par la lumière pour parcourir une armature, et la puissance mise en jeu peut être énorme. Par ailleurs, le condensateur est un appareil presque parfaitement réversible, la fraction d’énergie perdue dans un cycle charge-décharge étant très petite (souvent inférieure à 1 p. 100).

Le matériau essentiel du condensateur est le diélectrique ; on s’attache à réduire le volume des armatures en employant des feuilles ou couches métalliques très minces.

La plupart des condensateurs utilisent des isolants organiques en feuilles, papier, polypropylène, polystyrène, mylar. Lorsque la tension dépasse 200 à 300 V, il est indispensable d’imprégner l’appareil à l’aide d’huile ou de chlorodiphényle, de façon à éliminer les poches de gaz, qui, en s’ionisant, provoqueraient la destruction du diélectrique. Le champ E admissible est d’environ 20 V/μm pour le papier imprégné (є/є0 = 6) et de 40 V/μm pour le propylène (є/є0 = 3). La fabrication consiste à enrouler sous forme de bobine des feuilles d’aluminium (5 μm) séparées par au moins deux feuilles de diélectrique (~ 10 μm chacune). La bobine est séchée à chaud (110 °C) sous vide (10–4 torr), imprégnée et enfermée dans un boîtier étanche.