Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

comportement (suite)

Dans les sociétés où les groupes et les classes sociales sont nettement différenciés, les comportements des individus, les valeurs auxquelles ceux-ci adhèrent, les œuvres de culture qu’ils produisent ou qu’ils consomment sont la marque de la réalité quotidienne du groupe ou de la classe dont ils sont membres, et les comportements sont d’autant plus différenciés que les rapports interclasses ou intergroupes s’inscrivent dans une situation conflictuelle. La culture nationale, à laquelle chacun est censé participer, n’est alors, le plus souvent, que le reflet, au niveau des classes dominées, de la culture de la classe dominante.

À l’inverse, la culture populaire et aussi la culture de la pauvreté, dont certains auteurs néo-culturalistes ont voulu affirmer l’autonomie (cf. par exemple The Children of Sanchez [1961] d’Oscar Lewis, remarquable enquête limitée par des présupposés théoriques restrictifs), n’ont de réalité qu’en tant qu’expression des rapports défensifs qu’entretiennent les groupes concernés avec la société globale ou comme manifestation de l’aliénation de ces groupes.

Par contraste avec de telles situations, la société occidentale semble tendre vers une homogénéisation des comportements culturels. Toutefois, si l’on assiste dans un premier temps à un affaiblissement des formes connues des antagonismes sociaux, l’observation révèle de nouveaux clivages et de nouveaux remodelages des groupes sociaux. Ainsi, la consommation dite « de masse » n’est le fait, en réalité, pour beaucoup de ses produits, que d’une minorité. Au slogan des « loisirs pour tous », il faut substituer une différenciation des formes de loisirs ainsi que l’inégal accès auquel les différentes catégories sociales peuvent prétendre.

Les conflits de comportements s’observent avec une particulière netteté dans les sociétés touchées par le sous-développement chez des individus ou des groupes soumis à des situations contradictoires. Ainsi, des comportements qui ne sont plus adaptés à de nouveaux rapports sociaux se perpétuent compte tenu des valeurs auxquelles adhèrent les individus et qui se rattachent à la société traditionnelle. Ces comportements provoquent des situations conflictuelles, souvent indépassables au niveau de la génération concernée, dans la mesure où ceux qui les subissent sont incapables de choisir entre des impératifs non conciliables. Il en va ainsi, par exemple, de l’aide familiale que pratiquent les nouveaux citadins des villes d’Afrique de l’Ouest. Cette aide, toujours susceptible d’être accrue par de nouvelles demandes, répond à l’obligation de solidarité étendue imposée par la société villageoise. Cette solidarité est incompatible avec l’insertion dans le milieu urbain et avec les dépenses qui en résultent. Les comportements acquis dans un milieu moderne entrent ainsi en conflit avec ceux qui ont été hérités de la société traditionnelle.

J.-M. G.

➙ Culture.

Composées ou Composacées

Vaste famille de plantes, herbacées pour la plupart, aux fleurs réunies en capitules.


Cette famille, connue depuis l’Oligocène et surtout représentée par des herbes, renferme environ 20 000 espèces, réparties en 1 000 genres (en France, respectivement 550 et 110) ; c’est la plus importante de tout le règne végétal.


Description

Les Composées sont surtout caractérisées par leurs inflorescences très condensées : des capitules, contenant ordinairement un assez grand nombre de fleurs à pétales soudés. Ces capitules peuvent être eux-mêmes groupés en inflorescences complexes : grappes, corymbes et cymes. Cette famille, considérée par la majorité des auteurs comme renfermant un grand nombre de formes évoluées, est, d’après Hutchinson, proche des Campanulales, voire des Ombellales, quoique ces dernières aient des fleurs à pétales libres entre eux.

Le calice, réduit à des poils ou à des écailles, est même quelquefois totalement absent ; la corolle est formée de cinq pétales soudés, et les étamines, libres par leur filet, mais souvent soudées entre elles au niveau des anthères en un tube que traverse le style (d’où l’ancien nom de Synanthérées pour désigner la famille), sont aussi au nombre de cinq. L’ovaire, à une loge, possède deux carpelles, le fruit étant un akène. Suivant les genres, la corolle présente des formes variées : elle est réduite à un tube (fleurons), comme les fleurs centrales du capitule de la Marguerite ou de la Pâquerette ; elle est alors dite « actinomorphe », c’est-à-dire régulière et possédant une symétrie par rapport à un axe ; dans d’autres fleurs, le tube est prolongé asymétriquement par une languette plus ou moins longue ; l’ensemble de ces languettes forme les « rayons » blancs des fleurs périphériques des capitules des Marguerites et des Pâquerettes par exemple. Suivant que les « rayons » sont composés de trois ou de cinq pièces soudées, les fleurs sont dites « hémiligulées » ou « ligulées ». Il existe aussi dans cette famille des fleurs bilabiées (Gerbera), les deux lèvres étant respectivement de deux et de trois pièces. Les fleurs, d’autre part, peuvent être soit hermaphrodites, soit unisexuées, voire stériles.

Ces diverses caractéristiques florales ont permis de créer un grand nombre de tribus, regroupées en deux ensembles : les Tubiflores, dont les fleurs sont toutes en tubes, ou au moins celles du centre des capitules ; et les Liguliflores, dont toutes les fleurs sont ligulées.


Les Tubiflores

• Dans la tribu des Astérées, il faut tout d’abord citer les Asters, plantes presque toutes américaines, mais dont il existe en France une dizaine d’espèces ; ces plantes, peu exigeantes quant au sol, sont à floraison remarquable, et leur multiplication se fait d’une manière très simple, par division de leur souche. À côté de ce genre se placent : les Solidagos (Verges d’or), qui sont des plantes rustiques très appréciées dans les jardins à cause de leur floraison tardive ; les Erigérons, d’Amérique du Nord, dont une espèce, E. canadensis, couvre maintenant tout le globe ; les Bellis (Pâquerettes), du Bassin méditerranéen et de l’Europe ; les Baccharis, qui sont des arbustes dioïques (un seul sexe par pied) originaires d’Amérique et dont une espèce, B. halimifolia, est parfaitement naturalisée sur les côtes du sud-ouest de la France depuis la Charente-Maritime jusqu’aux Pyrénées-Atlantiques.