commutation téléphonique (suite)
L’unité centrale de commande, appelée centre de traitement des informations, dirige plusieurs centres de commutation comprenant essentiellement des réseaux de connexion eux-mêmes éclatés géographiquement en groupes de concentration regroupant les abonnés de la zone correspondante. La concentration des fonctions de décision est donc très forte. Elle permet de traiter un nombre considérable d’appels, tout en réduisant la capacité des câbles de jonction, puisque les trafics locaux ne « remonteront » pas jusqu’au centre nodal.
C’est ainsi qu’un groupe de concentration de 400 abonnés ne sera relié à l’échelon suivant que par 60 liaisons pour les communications non locales et pour les liaisons de commande. Cette organisation permet également de soulager le calculateur central du fait de la relative autonomie laissée aux centres de commutation et aux groupes de concentration. Parallèlement aux systèmes précédents se développe un troisième système, dit « à commutation temporelle » (projet français Platon), fondé sur le principe suivant : une liaison métallique déterminée peut être utilisée pour transmettre plusieurs communications, un procédé de modulation par impulsions codées (MIC) réservant à une communication déterminée non plus la totalité du temps de cette communication, mais quelques « créneaux temporels » répartis régulièrement entre deux impulsions successives. On peut alors placer dans les temps « morts » de cette communication les impulsions caractéristiques d’autres communications échantillonnées avec la même fréquence. Les niveaux variables des impulsions caractéristiques font ensuite l’objet d’un codage. Il s’ensuit une diminution importante du nombre de circuits de connexion, donc du volume des équipements. D’autre part, le procédé MIC a le gros avantage de n’exiger que des éléments électroniques peu coûteux. Comme le système Aristote, le système Platon permettra, par une centralisation importante des organes de décision, l’exploitation d’un périmètre étendu d’abonnés.
Cependant, les systèmes électroniques ne sont pas encore systématiquement opérationnels, bien que l’étude en soit, pour certains d’entre eux, fortement avancée.
G. D.
A. Blanchard, Cours de téléphonie automatique. Système Rotary 7 B 1, chaîne locale (Eyrolles, 1958 ; nouv. éd., 1964) ; Cours de téléphonie automatique. Système L 43 (Eyrolles, 1959) ; Éléments de commutation générale. Applications aux systèmes de téléphonie automatique (Eyrolles, 1962 ; nouv. éd., 1969). / A. Blanchard et A. Cabantous, Cours de téléphonie automatique. Système Rotary 7-A, t. I : Généralités. La communication locale (Eyrolles, 1961). / R. Legaré, les Autocommutateurs Crossbar du réseau téléphonique français (Imprimerie nationale, 1962). / M. Lacout et M. Jacquet, Cours de téléphonie automatique, t. II : Système R 6 (Eyrolles, 1964 ; 2 vol.). / E. Fréchou, Ministère des P. et T. Exploitation interurbaine automatique dans les différents systèmes de commutation (Imprimerie nationale, 1965). / R. Legaré et A. Delbouys, les Systèmes Crossbar en téléphonie automatique, t. I : le Pentaconta ; t. II : le CP 400 (Eyrolles, 1968 ; 2 vol.).