Abidjan (suite)
Les quartiers résidentiels comprennent : le Plateau (gouvernement, administrations, sièges des banques et des sociétés) ; Cocody (résidences de luxe, établissements universitaires), qui tend à se prolonger vers l’est, de l’université à Bingerville, avec l’hôtel Ivoire et son complexe touristique au bord de la lagune ; Marcory et les villas de la zone industrielle dans l’île de Petit-Bassam. Cet ensemble occupe environ la moitié de la surface urbaine ; on y trouve 90 p. 100 de la population européenne (20 000 hab. sur 500 000) et 5 p. 100 de la population africaine (couches supérieures).
Les quartiers africains aménagés sont : Treichville (population africaine aisée, employés, fonctionnaires) ; Adjamé (plus pauvre, avec une plus forte proportion d’immigrants récents et moins recherché en raison de l’éloignement des lieux de travail) ; le nouveau Koumassi, dans l’île de Petit-Bassam. Les immeubles de rapport à étages commencent à y remplacer les « concessions » traditionnelles, qui groupent autour d’une cour des bâtiments en « dur », sans étages, divisés en cellules locatives.
Les quartiers africains spontanés juxtaposent cases en planches et bidonvilles, où la population d’immigration récente s’accumule dans les pires conditions d’hygiène. Ce sont Port-Bouët, une partie de l’île de Petit-Bassam, la périphérie d’Adjamé.
Un effort considérable est accompli (surtout depuis 1960) pour éliminer les taudis et rénover les quartiers de peuplement spontané : mais la croissance rapide de la population (plus de 50 000 nouveaux habitants par an) fait perpétuellement renaître de nouveaux bidonvilles au-delà des zones réaménagées.
Sur 560 000 habitants en 1971, moins de la moitié sont ivoiriens d’origine et un quart à peine sont nés à Abidjan. Les immigrés (Voltaïques, Maliens, Nigériens, etc.) sont majoritaires. La grande distorsion des niveaux de vie, l’existence permanente d’une masse de chômeurs qui oscille entre 20 et 30 p. 100 de la population active posent de sérieux problèmes sociaux.
Les fonctions administratives et commerciales d’Abidjan demeurent fondamentales. Le développement du port (6,6 Mt de trafic en 1974), qui réalise l’essentiel du commerce extérieur de la Côte-d’Ivoire, a consolidé cette fonction commerciale et donné l’élan à la fonction industrielle (huileries, savonneries, conserveries d’ananas et de poisson, minoterie, cimenterie, fabrication de café soluble, traitement du cacao, raffinerie de pétrole, industries mécaniques, etc.). Abidjan occupe 85 p. 100 des salariés industriels de la Côte-d’Ivoire (il n’existe qu’un seul autre centre industriel, Bouaké). Les fonctions universitaires et culturelles de la capitale ivoirienne prennent de plus en plus d’importance (université, créée en 1964 ; musée, l’un des plus riches d’Afrique occidentale ; Centre des sciences humaines).
J. S.-C.