Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

circulation (suite)

La pollution

Un nouveau phénomène, lié à la circulation automobile dans les villes, est apparu depuis quelques décennies : celui de la pollution atmosphérique par l’oxyde de carbone. Aux grands carrefours de Tōkyō, les agents de la circulation sont relevés toutes les demi-heures pour se rendre au poste afin de respirer un peu d’oxygène ; aux États-Unis, le délai est un peu plus long ; sur la place de la Concorde, il atteint l’heure et demie (mais on affirme qu’un rat qui s’y trouverait bloqué — lui aussi —, le museau à la hauteur des pots d’échappement, n’y survivrait pas une demi-heure). Certaines villes arrêtent même totalement la circulation lorsque la pollution atteint la cote d’alarme. Le gouvernement des États-Unis, qui le premier avait exigé des constructeurs le respect de strictes mesures en matière de sécurité, a ouvert à ces mêmes constructeurs un délai limité pour mettre au point un moteur ou un combustible moins dangereux.


Les techniques de la circulation


Les réglementations d’ordre général

Les règles de la circulation et la signalisation sont données par le Code de la route ; mais les préfets et les maires sont habilités à prescrire des mesures plus rigoureuses que les textes législatifs ou les décrets lorsque la sécurité et l’ordre public sont en cause. Ces règles imposent à l’automobiliste de respecter un certain nombre de principes.

• Le sens de la circulation. Dans la plupart des pays, les véhicules circulent à droite (l’Angleterre échappe à cette règle ; la Suède en 1967, la Birmanie en 1970 ont inversé leurs dispositions à grand renfort de limitation de vitesse et de signalisation au sol). Il s’ensuit que les dépassements s’effectuent à gauche (sauf quand le conducteur du véhicule à dépasser a signalé qu’il s’apprête à tourner à gauche, ou s’il s’agit de dépasser un tramway roulant au milieu de la chaussée).

• La priorité à droite à toutes les intersections. Certaines voies sont prioritaires et signalées comme telles ; elles sont classées en France comme « routes à grande circulation ». Tout véhicule qui circule sur une route ordinaire doit la priorité à ceux qui circulent sur une route à grande circulation, dont le passage est « protégé » quand un « stop » impose l’arrêt à la voiture non prioritaire. À l’intersection de deux voies de même importance et dans les agglomérations, la priorité appartient en principe au véhicule qui vient de la droite et qui n’a personne à sa droite. Aux grands carrefours, cette priorité est en général assortie d’un sens giratoire autour d’une borne, d’une place ou d’une plate-forme. À l’intersection de petites routes et de grandes voies, un terre-plein, ou « olive », permet aux véhicules de traverser en deux temps la voie à grande circulation. Sur les autoroutes, ponts et passerelles suppriment toute intersection, autorisant un flot de circulation continu.

• La signalisation. Celle-ci est de trois sortes :
1o la signalisation par panneaux prévient le conducteur de tout ce qu’il va trouver sur son passage ; ces panneaux peuvent être indicateurs (bornes kilométriques, indication de distance, itinéraire pour se rendre à tel entroit, pour rejoindre telle autoroute, attention virage, croisement, voie ferrée...) ou obligatoires (interdiction de doubler, de tourner à gauche... ; obligation de s’arrêter, de rouler à moins de x km/h ou à plus de x km/h...) ;
2o la signalisation au sol matérialise les voies sur la chaussée par bandes blanches ou jaunes, continues ou pointillées, ou par petits plots lumineux, au milieu ou sur les bas-côtés de la route. De grandes flèches au sol indiquent la direction à suivre et, pour une direction choisie, imposent la file à prendre ;
3o la signalisation lumineuse indique par catadioptres ou clignotants des travaux ou autres dangers. Dans les grandes agglomérations, des feux tricolores règlent la circulation. En France, leur signification est très précise : feu vert, circulation autorisée ; feu orange, arrêt, sauf lorsque les conditions tenant à la vitesse ou au sol mouillé interdisent un arrêt brutal et dangereux ; feu rouge, arrêt obligatoire. Une flèche verte peut y être ajoutée, autorisant de tourner à droite dès qu’elle s’allume, à condition toutefois de ne gêner aucun piéton et d’avoir auparavant marqué un temps d’arrêt ; le feu orange clignotant indique que l’on n’a pas la priorité.

Quelques termes de circulation routière

capacité de circulation, en parlant d’une route ou d’une section de route, nombre de véhicules qui s’y sont écoulés en une heure. (La capacité de circulation dépend essentiellement du nombre de voies de circulation que comporte la chaussée.)

densité de circulation, nombre de véhicules qui circulent, répartis sur une unité de longueur déterminée : hectomètre ou kilomètre.

voie de circulation, portion d’une chaussée de largeur suffisante pour la circulation d’un véhicule dans un seul sens, sans possibilité de croisement ou de doublement.

volume de circulation, produit de la densité de circulation par la vitesse d’ensemble des véhicules. (Cette vitesse moyenne est étroitement liée à la densité de circulation, diminuant rapidement quand la densité croît.)


Les réglementations d’ordre complémentaire

Ces règles générales sont assorties de diverses autres précautions (ainsi, des pistes cyclables peuvent être prévues pour les deux-roues) et de réglementations complémentaires : limitation de vitesse, contrôle de la construction des voitures, pénalisation pour manquements aux règles. Enfin, diverses « opérations » sont menées avec l’appui de la publicité pour sensibiliser les conducteurs.

• La limitation de vitesse. Ce peut être une limite inférieure (c’est le cas des autoroutes suisses) ou une limite supérieure (tous les pays ont réglementé la vitesse en agglomération ; en principe, 60 km/h en France). Dès 1970, 13 000 km de routes françaises furent limitées à 110 ou à 120 km/h selon les itinéraires ; pour les trois premiers mois d’application, on a observé par rapport aux mêmes mois de l’année précédente une chute de 11 p. 100 des accidents, de 12 p. 100 des tués, de 10 p. 100 des blessés. Les experts américains ont calculé que le taux d’accidents atteint son maximum au-dessous de 65 km/h et diminue sensiblement de 66 à 105 km/h pour augmenter de nouveau au-delà (aussi leurs autoroutes sont-elles limitées à 90 miles à l’heure).