cicatrisation (suite)
Différents types de cicatrisation
La cicatrice normale
• Per primum. C’est la cicatrice idéale dans laquelle il n’existe aucun écart entre les tranches tissulaires. Le meilleur exemple en est la plaie chirurgicale recousue, dans laquelle on veille à un bon affrontement des berges.
• Par seconde intention. Elle se rencontre lorsqu’il existe une perte de substance cutanée d’une certaine importance, c’est-à-dire lorsque le mécanisme de contraction ne permet pas d’affronter complètement les berges. L’espace intermédiaire est alors recouvert par la prolifération épithéliale.
Les cicatrices pathologiques
• La plaie granuleuse. La perte de substance est trop importante, et tous les stades de la cicatrisation ne peuvent souvent avoir lieu. La périphérie, après un net effort, ne se contracte plus, le revêtement épithélial progresse très lentement ou pas du tout. Les deux principales causes en sont les dimensions excessives de la perte de substance et l’infection, qu’il importe de combattre par tous les moyens.
• Retard et absence de cicatrisation. La cicatrisation dépend de la multiplication cellulaire, donc de la capacité de l’organisme à réaliser la synthèse de néo-protéines. Celle-ci est d’autant plus rapide que l’état général est meilleur.
L’hypoprotidémie (baisse du taux des protéines du sang), l’anémie, la cachexie sont des facteurs de retard de cicatrisation. Parfois, chez certains dénutris graves (comme chez les grands brûlés), celle-ci ne se fait pas. Le traitement de l’état général est donc un facteur adjuvant capital.
• Cicatrices vicieuses. Ce sont des cicatrices irrégulières, dures, douloureuses. Elles relèvent de différentes étiologies : l’infection, la persistance de corps étranger, les retards de cicatrisation liés à une perte de substance importante, les incisions mal orientées (facteur de cicatrice rétractile).
• Chéloïdes et cicatrices hypertrophiques. Dans les deux cas, il s’agit de cicatrices gonflées et rouges sur toute leur longueur. La frontière entre les deux affections est assez mal limitée, même au point de vue anatomo-pathologique ; seul le facteur temps permet de différencier la chéloïde, qui est définitive, de la cicatrice hypertrophique, qui régresse dans un délai variable.
La cause principale de ce vice de cicatrisation réside dans une hypertrophie anormale du tissu conjonctif.
Chirurgie des cicatrices
Devenue assez courante, cette chirurgie ne saurait en aucun cas « effacer » les cicatrices, mais peut simplement les rendre moins visibles en utilisant au minimum le ponçage à l’aide d’une meule rotative et au maximum les excisions avec plastie cutanée et greffe éventuelle. C’est une chirurgie qui donne des résultats très satisfaisants, à la condition que les indications en soient judicieusement posées.
Il convient d’insister sur les difficultés du traitement chirurgical des chéloïdes, qui ont une très grande tendance à la récidive et pour lesquelles il y a lieu de compléter l’exérèse par un traitement radiothérapique.
A. J.
D. Slone (sous la dir. de), Wound Healing (Oxford, 1961). / La Cicatrisation (C. N. R. S., 1965).