Christine (suite)
Elle prend alors pour devise fata viam invenient (les destins me traceront la route). Par l’Allemagne et les Provinces-Unies, elle gagne Bruxelles, où elle abjure secrètement le luthéranisme (déc. 1654), puis elle se reconnaît publiquement catholique le 3 novembre 1655 dans la cathédrale d’Innsbruck. L’Église catholique exulte, mais le monde réformé est blessé de voir la fille de Gustave-Adolphe renier la foi protestante.
Enfin, Christine arrive à Rome, où elle est confirmée par le pape Alexandre VII. En 1656, elle entreprend un voyage en France ; on y admire son esprit, mais ses manières trop libres sont critiquées. Au cours d’un second voyage l’année suivante, elle fait assassiner son grand écuyer, Gian Rinaldo Monaldeschi, pour « trahison », dans la galerie des Cerfs du château de Fontainebleau. La cour de France manifeste sa froideur et son mécontentement. Christine revient à Rome, où le pape lui octroie une pension.
À la mort de Charles X Gustave en 1660, le prince héritier étant un enfant, elle revient en Suède dans l’espoir de remonter sur le trône. Mais on la reçoit sans plaisir et on lui fait signer un acte de renonciation formelle. Elle essaiera ensuite, éternelle errante, de se faire élire au trône de Pologne. Après cet échec, elle se fixera à Rome pour le reste de ses jours. Elle y mourra le 19 avril 1689 ; un tombeau lui sera élevé dans Saint-Pierre de Rome.
Christine reste une énigme psychologique. Le fond de son caractère instable était fait sans doute essentiellement de la conscience de sa supériorité intellectuelle et de mépris pour le monde et ses habitants. Elle avait rassemblé une grande bibliothèque et une riche collection de tableaux et d’antiques. Elle avait écrit des maximes à la manière de La Rochefoucauld, un traité à la gloire d’Alexandre, son héros, et des Mémoires de sa vie, où elle se juge sans complaisance. Il semble qu’elle a plus excité l’étonnement de ses contemporains que leur admiration.
P. R.
➙ Gustave-Adolphe / Suède.
R. Svanström et C. F. Palmstierna, Histoire de Suède (trad. du suédois, Delamain et Boutelleau, 1914). / P. de Luz, Christine de Suède (Fayard, 1951). / C. Weibull, Christina of Sweden (Göteborg, 1966). / J. L. Jacquet, Christine de Suède (Perrin, 1971).

liées à des ions H+, les autres, anioniques, des groupements
liés à des ions OH– ; ces résines, mises au contact d’une solution ionique, sont capables d’échanger leurs ions H+ ou OH– avec des ions de même signe provenant de la solution, cet échange conduisant, comme pour l’adsorption, à un équilibre avec la solution ; il est donc possible d’effectuer une séparation de plusieurs espèces ioniques suivant une technique semblable à celle de la chromatographie d’adsorption. Ainsi est réalisée la séparation des aminoacides provenant de l’hydrolyse de protéines naturelles sur une résine échangeuse de cations ou celle de dérivés nucléiques sur une résine échangeuse d’anions ; la désionisation des eaux naturelles s’effectue aussi sur de tels échangeurs d’ions, qui, lorsqu’ils sont saturés, peuvent être aisément régénérés.