Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Chlorelles

Algues unicellulaires à croissance rapide, aisées à cultiver.



Description

Les Chlorelles sont des Algues vertes Chlorophycées microscopiques. Leurs cellules, isolées, sont arrondies et montrent chacune un plaste en forme de coupe avec un pyrénoïde. On ne leur connaît jamais de flagelles : ces cellules sont toujours immobiles. On ne leur connaît pas non plus de reproduction sexuée. Leur multiplication se fait par division en 4 d’une cellule, et cela à l’intérieur même de cette cellule ; les cellules filles sont ensuite libérées par ouverture de la membrane de la cellule mère ; ces cellules grossissent alors et le cycle recommence. Ces caractères permettent de classer les Chlorelles parmi les « Chlorococcales autosporées », car on considère cette curieuse multiplication comme une forme de sporulation.


Conditions de vie

Dans la nature, les Chlorelles sont extrêmement communes. Elles vivent dans les eaux douces et peuvent supporter des émersions, donc devenir subaériennes. Certaines sont des constituants de Lichens ; on en trouve encore plus souvent qui sont associées avec des Champignons, sans constituer encore un Lichen morphologiquement défini. On en connaît d’autres qui sont symbiotes de certains animaux ; c’est à des Chlorelles, très nombreuses et vivant dans ses tissus mêmes, que l’Hydre d’eau douce doit sa belle couleur verte. Quelques Protozoaires en renferment également, ainsi que le Convolute.

Les Chlorelles poussent remarquablement bien en cultures. Il suffit le plus souvent de laisser une eau pure dans un flacon pour y voir se développer un enduit vert constitué par des Chlorelles. En ajoutant des sels nutritifs, en dosant la lumière et en évitant la venue d’organismes indésirables, on obtient des cultures à rendement intéressant.


Utilisation

On a pu utiliser les Chlorelles pour des travaux de laboratoire. Les études de génétique pure ne sont pas très rentables, car ces végétaux n’ont que peu de caractères distinctifs, à la différence, par exemple, des Drosophiles ou même des Bactéries ; on a cependant obtenu des mutants différant par leurs chlorophylles ou leurs exigences alimentaires. Les études biochimiques ou physiologiques sont plus importantes, notamment en ce qui concerne les passages d’éléments radio-actifs ou l’action des radiations ; les Chlorelles sont, à l’heure actuelle, un des organismes les plus étudiés à ce sujet.

Ces cultures, relativement faciles, ont fait naître l’espoir de nourrir l’humanité directement avec ces Algues. Leur rendement en protéines est bon ; ces protéines sont comparables à celles des céréales, mais avec une teneur en méthionine particulièrement basse. Le produit obtenu est assez riche en lipides et vitamines, pauvre en cellulose et très fade. Un homme tolère en moyenne l’absorption de 100 grammes de produit sec par jour ; au-delà, on note l’apparition de troubles intestinaux.

On a utilisé également les Chlorelles pour l’épuration des eaux. Les Chlorelles peuvent être utilisées dans les stades finals de l’épuration, pour éliminer les organismes — surtout bactériens — qui ont effectué les putréfactions nécessaires. Les Chlorelles ont en effet une action antibiotique intéressante ; on connaît notamment, chez Chlorella pyrenoidosa, la chlorelline, antibiotique actif contre les Staphylocoques.

La construction de vaisseaux de l’espace a fait enfin étudier les Chlorelles en tant qu’agents d’épuration de l’air. Chlorella pyrenoidosa peut être cultivée dans une solution de déjections humaines ayant déjà subi un début de décomposition. L’Algue peut ensuite être retirée et séchée, puis pulvérisée ou cuite et servir alors de nourriture. Mais, en même temps, l’Algue vivante absorbe le gaz carbonique et restitue de l’oxygène, pouvant ainsi alimenter un homme en air : il faut environ 380 litres de culture par individu. On comprend l’intérêt de cette Algue pour permettre de faire vivre des astronautes, par exemple, en milieu rigoureusement clos et pendant une durée prolongée.

M. D.

Chlorophycées

Groupe végétal comprenant la plupart des Algues de couleur verte.


Les Chlorophycées groupaient toutes les Algues vertes, à l’exception des Charales et des Conjuguées. On a dû classer dans d’autres groupes quelques Algues de couleur verte mais ayant aussi d’autres affinités ; tel est le cas des Euglènes et celui de Vaucheria, qui doivent être inclus dans le grand ensemble des Chromophycées (Algues brunes). Les vraies Chlorophycées, en effet, fabriquent de l’amidon (comme les plantes supérieures) et, lorsque leurs cellules portent deux flagelles, ces flagelles sont sensiblement égaux. L’absence d’amidon ou l’inégalité des flagelles dans une espèce conduit à exclure celle-ci du groupe.


Caractères généraux

Beaucoup d’espèces de Chlorophycées sont unicellulaires et flagellées. Elles ne sont alors visibles à l’œil nu que lorsqu’elles sont en grande quantité. D’autres sont pluricellulaires et l’on peut trouver, dans ce groupe, des formes d’évolution difficiles à classer. En effet, si certaines sont, de toute évidence, de structure pluricellulaire, des cellules de types fondamentalement isolés peuvent se grouper ou rester groupées en amas parfois volumineux. Si de tels amas sont informes, on les appelle Palmella ; on connaît de telles « colonies » dans d’autres groupes d’Algues. Si, au contraire, ces ensembles de cellules ont une forme bien définie, ils constituent des cénobes, tout à fait remarquables chez les Chlorophycées. Le meilleur exemple est celui des Volvox, Algues d’eau douce à cellules biflagellées réunies en sphères creuses visibles à l’œil nu ; les cellules donnant les éléments mâles ou femelles occupent une position relative bien définie, et des cénobes fils se forment, d’une manière constante, à partir d’une cellule du cénobe père, qui se multiplie et donne à l’intérieur une nouvelle vésicule qui sortira en se retournant pour que les flagelles soient toujours dirigés vers l’extérieur.