Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Chine (suite)

Les ressources et les grandes branches industrielles

L’immense territoire offre à l’industrie une gamme étendue de ressources naturelles, parmi lesquelles le charbon occupe une place de premier ordre : 1 500 milliards de tonnes de réserves reconnues (3e rang mondial après l’U. R. S. S. et les États-Unis), essentiellement localisées dans la moitié septentrionale du pays. Les houillères mises en valeur par les puissances étrangères avant la révolution, agrandies et modernisées, se situent encore au premier rang : Fushun (Fou-chouen), au Liaoning (Leao-ning), avec 15 à 20 Mt par an (charbons bitumineux) ; et Kailan (K’ai-lan), au Hebei (Ho-pei), avec 15 Mt (charbon vapeur et charbon à coke). Mais un développement considérable de l’exploitation de riches gisements jadis négligés a été entrepris depuis 1949 : Hegang (Ho-kang) et Jixi (Ki-si), au Heilongjiang ; Fuxin (Fou-sin), au Liaoning, qui, avec ses 4 milliards de tonnes de réserves, doit relayer Fushun ; Fengfeng (Fong-fong), au Hebei, et Pingdingshan (P’ing-ting-chan), au Henan, grands producteurs de charbon à coke ; surtout les bassins du Shānxi (Chan-si), qui disposent de près de la moitié des réserves chinoises avec les houillères de Datong (Ta-t’ong) [plus de 10 Mt par an], de Yangquan (Yang-ts’iuan) et de Fenxi (Fen-si) notamment. Au sud du fleuve Jaune, les houillères de Huainan (Houai-nan) [7 Mt de charbon à coke essentiellement] et de Pingxiang (P’ing-hiang), au Jiangxi, sont les seules grandes houillères comparables à celles du Nord. Mais de nombreux petits centres d’extraction ont été ouverts au Guangdong (Kouang-tong), en particulier depuis 1958, et des gisements paraissant relativement importants font l’objet d’une mise en valeur récente au Guizhou (Kouei-tcheou) et surtout au Sichuan (Sseu-tch’ouan) [houillères de Zhongliangshan (Tchong-leang-chan)].

Les centrales thermiques restent encore la source essentielle d’énergie électrique (75 p. 100), et, cependant, le potentiel hydraulique de la Chine est considérable (580 000 MW, dont 300 000 utilisables). La mise en valeur s’était pratiquement limitée à la Mandchourie et avait été l’œuvre des Japonais (barrage de Fengman [Fong-man], sur la Soungari, notamment). Une vingtaine de centrales de petite et moyenne puissance (2 000 MW au total) ont été construites au cours du premier plan quinquennal (Sichuan, Jiangxi, Fujian, Guangdong), et cinq grands barrages ont été entrepris à partir de 1957 : Liujia (Lieou-kia) et Sanmen (San-men) [1 000 MW chacun], sur le fleuve Jaune ; Yilihe (Yi-li-ho), au Yunnan ; Zipingpou (Tseu-p’ing-p’eou), au Sichuan ; le barrage du Xin’anjiang (Sin-ngan-kiang), au Zhejiang (Tchö-kiang).

Le pétrole a été exploité pour la première fois en 1907 par les Japonais à Yanchang (Yen-tch’ang), au Shanxi (Chen-si), mais ce n’est que depuis 1955 qu’il fait l’objet d’une exploitation active, d’abord à Yumen (Yu-men), au Gansu (Kan-sou), puis dans le bassin de Tsaïdam, au Qinghai (Ts’ing-hai), et sur les gisements de Karamai (Xinjiang), les plus riches (5 milliards de tonnes de réserves). Plus récemment, de riches gisements ont été mis en exploitation au Sichuan (région de Nanchong [Nan-tch’ong]) et surtout à Daqing (Ta-ts’ing), au Heilongjiang, qui serait devenu un des premiers producteurs du pays.

Lanzhou (Lan-tcheou), au Gansu (relié par pipe-line à Yumen), et Nankin (qui traite le pétrole du Sichuan) possèdent les deux plus grandes raffineries chinoises (3 Mt chacune) ; des unités de petite et moyenne capacité sont implantées près des centres d’extraction (Xinjiang, Tsaidam) et dans les grands ports (Shanghai, Dalian [Dairen]). De plus, de 2 à 3 Mt d’huile sont extraites de schistes bitumineux, traités notamment dans deux grandes raffineries (Fushun, au Liaoning, et Mouming [Meou-ming], au Guangdong).

La Chine disposerait de 12 milliards de tonnes de réserves reconnues de minerai de fer, qui, comme le charbon, sont pour la plupart localisées dans la moitié septentrionale du pays, où cinq gisements principaux sont exploités : Anshan (Ngan-chan), au Liaoning ; Dalizi (Ta-li-tseu), au Jilin (Ki-lin) ; Longyan (Long-yen), au Hebei ; Jinlingzhen (Kin-ling-tchen), au Shandong ; Baiyunebo (ou Payun-Obo), en Mongolie-Intérieure, le plus récent et le plus riche. Trois autres centres d’exploitation relativement importants sont situés dans la région du moyen Yangzi : Daye (Ta-ye), Dangtu (Tang-t’ou) et Fanchang (Fan-tch’ang).

Des gisements à haute teneur (qui furent jadis exploités par le Japon) sont connus dans l’île de Hainan (Hai-nan), et de nombreux autres auraient été récemment découverts à l’ouest du Hubei, au Sichuan et surtout au Guizhou.

Les minerais non ferreux sont la grande richesse de la Chine méridionale, qui possède les plus grandes réserves mondiales de tungstène (principale exploitation à Xihuashan [Si-houa-chan], au Jiangxi) et d’antimoine (Xikuangshan [Si-k’ouang-chan], au Hunan, en est le premier producteur). De riches réserves de mercure sont exploitées au Guizhou et au Hunan, qui est également un grand producteur de manganèse (Xiangtan [Siang-t’an]), tandis que le Yunnan se signale par sa richesse en cuivre (Dongchuan [Tong-tch’ouan]) et en étain (Gejiu [Ko-kieou]).

La création et le développement de grandes unités sidérurgiques ont été une des tâches essentielles des deux premiers plans quinquennaux. Anshan (Ngan-chan), au Liaoning, est le premier combinat sidérurgique chinois (4,5 Mt d’acier et 3 Mt de laminés), développé à partir d’installations créées par les Japonais en 1919, et le seul jusqu’en 1954, année où est mis en chantier le combinat de Baotou (Pao-t’eou), en Mongolie-Intérieure (3 Mt d’acier) ; en 1955, une troisième grande base sidérurgique est implantée à Wuhan (Wou-han) ; elle a une capacité de 3,5 Mt d’acier. Au cours du second plan quinquennal, on entreprend la construction ou le développement d’une dizaine d’aciéries d’une capacité moyenne de 1 Mt, dont les plus importantes sont implantées à Shijingshan (Che-king-chan), près de Pékin, à Taiyuan (T’ai-yuan), au Shānxi, à Ma’anshan (Ma-ngan-chan), près de Nankin, à Shanghai, à Chongqing (Tch’ong-k’ing), au Sichuan, et à Canton.