Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

cheveu (suite)

Teintures capillaires

Elles sont à base de poudres végétales, de sels métalliques ou de composés organiques. Les premières, henné et indigo, mélangées avec camomille allemande, noix de gale, brou de noix, permettent une gamme étendue de colorations. Leurs accidents sont inexistants. Les secondes utilisent les sels de plomb, d’argent, de cuivre, de fer, de cobalt et de manganèse. Elles sont rarement nocives. Parmi les troisièmes, certaines contenaient de la paraphénylène-diamine et ont été cause de nombreux accidents cutanés : prurit, érythème, eczéma, parfois intense, du type vésiculo-œdémateux, infecté secondairement. La fréquence de ces dermites artificielles en a fait interdire l’emploi. Les teintures organiques en usage actuellement ne provoquent que de rares cas d’intolérance, que la pratique des tests et de la « touche » permet d’éviter.


Décoloration

Celle qui est pratiquée couramment par l’eau oxygénée est parfaitement tolérée. Par contre, celle qui utilise le peroxyde d’ammonium pour obtenir la teinte blond platine a pu provoquer des dermites œdémateuses de la face.

A. C.

 A. Desaux et coll., Affections de la chevelure et du cuir chevelu (Masson, 1953). / E. Sidi et C. Zviak, Problèmes capillaires. Étude chimique, biologique, physico-chimique de la chevelure féminine (Gauthier-Villars, 1966). / J. C. Février, les Greffes de cheveux (Maloine, 1970).

Chicago

V. des États-Unis, dans l’Illinois, sur le lac Michigan ; 7 millions d’habitants (pour l’aire métropolitaine).



Site et situation

Le site occupé par Chicago et sa banlieue doit sa configuration à la glaciation Wisconsin et aux événements qui l’ont suivie. Un lobe glaciaire, un peu plus large que le lac Michigan dont il a façonné la cuvette, a laissé lors de ses stades de retrait des guirlandes morainiques concentriques autour de la poche méridionale du lac. Les sillons intermédiaires sont soulignés par des alignements hydrographiques : branche nord de la rivière de Chicago et rivière du Grand Calumet, cours supérieur de la rivière Des Plaines et rivières du Petit Calumet, rivières Fox et Kankakee. Entre les cours d’eau transversaux (section inférieure de la rivière Des Plaines, tributaire de l’Illinois, et branche sud de la rivière de Chicago, qui se jetait jadis dans le lac), la ligne de partage des eaux est indécise. Le lac postglaciaire Chicago, dont le Michigan ainsi que les lacs Calumet et Wolf du sud de la ville sont les témoins, a laissé une petite plaine d’accumulation et une côte marécageuse.

Les avantages de ce site ont été tôt reconnus. L’étroit portage séparant la rivière Des Plaines de la rivière de Chicago a été emprunté aux xviie et xviiie s. par les explorateurs (L. Jolliet, le P. Marquette, R. R. Cavelier de La Salle), les missionnaires et commerçants ; c’était la route du Canada à la Louisiane. Aujourd’hui, il est suivi par un canal de navigation (Great Lakes to Gulf of Mexico Waterway), dont le premier tracé remonte à 1848, et par un second canal destiné à évacuer, en sens inverse de l’écoulement de la rivière de Chicago, les eaux insalubres vers le Mississippi, le lac Michigan étant la principale source d’eau potable de l’agglomération. Autre avantage du site, l’embouchure de la rivière de Chicago constitue un havre naturel ; le premier port s’y est installé, et c’est encore l’emplacement du port principal. Ce site présente aussi des inconvénients ; outre la côte marécageuse, les branches et le tronc inférieur de la rivière coupent la ville en trois secteurs, entre lesquels les installations riveraines (canaux, voies ferrées, usines et entrepôts, ponts mobiles) ajouteront des obstacles supplémentaires.

On voit habituellement dans la situation de Chicago le carrefour d’une voie terrestre est-ouest et d’une route d’eau nord-sud. En fait, le seul élément original de sa situation, c’est d’être un point de rupture de charge et de transbordement ; terminus de la navigation sur les Grands Lacs, Chicago fut la porte d’entrée de la Prairie pour les immigrants, avant que les chemins de fer en fassent un relais sur la route de l’Ouest. La liaison avec le Mississippi par le portage de Chicago n’a jamais joué qu’un rôle modeste ; elle n’a pas encore mis pleinement en valeur la situation de rupture de charge au point de constituer une route d’importance majeure dans le sens nord-sud.

Les autres éléments de la situation, position sur une voie est-ouest, emplacement au centre de la région agricole qui s’organise dans le Midwest au milieu du xixe s., étaient plus favorables à Saint Louis qu’à Chicago. Saint Louis était plus ancien (d’un siècle), mieux placé au centre du Corn Belt, bénéficiant d’un important carrefour de voies d’eau (confluence Missouri-Mississippi, accès aisé à l’Ohio) et traditionnellement relié à la côte atlantique (la première route de l’Ouest, construite entre 1806 et 1818 [Cumberland Road, prolongée par National Road] joignait Baltimore et Washington à Saint Louis par Cincinnati et Vincennes). Mais Chicago était plus éloignée du théâtre de la guerre de Sécession, alors que Saint Louis en subissait les effets (la vallée de l’Ohio menacée, celle du Mississippi inférieur coupée). Surtout, ses dirigeants, plus dynamiques, ont organisé rapidement un réseau ferroviaire rayonnant dans tout le Midwest à partir de Chicago, lancé les premières lignes vers l’Ouest et assuré la première liaison avec la côte est. Plus tard, ils firent de Chicago un centre de voies routières et aériennes. C’est donc moins la situation qui appelait la ville que la ville qui créait la situation en imposant par la priorité des initiatives et le poids acquis la convergence des hommes et des marchandises.


Le développement urbain

Dès 1803, un fort fut érigé à l’embouchure de la rivière de Chicago ; mais la première communauté permanente ne s’installa qu’en 1833, après la défaite des Indiens et après la pénétration des colons dans l’Indiana, l’Illinois et le Missouri. La population de Chicago s’accrut rapidement, passant de 350 habitants en 1833 à 4 000 en 1837 et 30 000 en 1850.