Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

charpente (suite)

Charpente en alliage léger à base d’aluminium. On réalise actuellement des alliages à base d’aluminium qui ont la résistance et l’allongement avant rupture du même ordre que ceux des aciers courants. Cependant, pour des raisons de prix de revient, on ne les utilise que dans les cas particuliers, tels que constructions en atmosphères très corrosives, constructions amagnétiques, constructions où le poids propre présente une grande importance — c’est-à-dire charpente mobile, fermes de grande portée, éléments démontables —, constructions à porte-à-faux ou encore destinées à être édifiées préfabriquées dans des régions éloignées ou difficiles d’accès. On fait parfois appel à une construction mixte. L’ossature porteuse et la charpente sont en acier ; la couverture, les éléments de façade et des cloisons sont en alliages légers, mais alors il faut veiller soigneusement à éviter le contact direct entre les deux métaux, qui est une source de corrosion.


Considérations générales

La charpente en acier convient à tous les types d’ouvrages, même les plus grands (grands halls de gare, ponts à très grande portée, etc.). Seules les constructions en béton armé ou précontraint peuvent rivaliser avec la construction en acier dans les ouvrages importants.

L’esthétique moderne de la charpente d’acier ne le cède en rien aux esthétiques plus classiques. L’acier est durable et ne demande qu’un entretien par décennie.

La charpente métallique est incombustible et ne propage pas l’incendie : si d’autres matériaux, de nature inflammable, alimentent le feu de proche en proche, les membrures d’acier y résistent sans dommage jusqu’à 500 °C et bien au-delà dans des cas spéciaux (acier revêtu d’une mince couche de ciment, ce qui constitue un isolant thermique efficace).

La charpente d’acier, insensible à l’hygrométrie ambiante, est indéformable.

La construction en acier est entièrement justiciable du calcul des contraintes par la méthode scientifique de la résistance des matériaux et non de méthodes empiriques, seules utilisables pour des matériaux qui ne sont ni homogènes ni isotropes.

Enfin, la charpente d’acier se montant sur le chantier et non en usine, les sujétions et les frais de transport sont notablement réduits.

M. D.

➙ Assemblage / Collage / Construction / Corrosion / Couverture / Ignifugation / Imprégnation / Ossature / Plancher / Sciage.

 E. Barberot, Traité pratique de charpente (Béranger, 1938). / G. Giordano, La Moderna Tecnica delle construzioni in legno (Milan, 1947). / M. Jacobson, Technique des travaux (Béranger, 1948-1955 ; 3 vol.). / Société académique Hütte, Des Ingenieurs Taschenbuch (Berlin, 1951-1955 ; 5 vol. ; trad. fr. Manuel de l’ingénieur, Béranger, 1960-1962 ; 2 vol.). / A. B. Freas et M. L. Selbo, Fabrication and Design of Glued Laminated Wood Structural Members (Washington, 1954). / Y. Gasc et R. Delporte, les Charpentes en bois (Eyrolles, 1955). / L. Grelot, Cours de construction métallique (École nationale des ponts et chaussées, 1957). / J. Arrambide et M. Duriez, Agrégats, liants et bétons hydrauliques, aciers et métaux usuels (Moniteur des travaux publics et du bâtiment [t. I] et Dunod [t. II], 1958-1959 ; 2 vol.). / F. X. Brochard, Bois et charpentes en bois (Eyrolles, 1960). / M. Duriez, Cours de matériaux de construction (École nationale des ponts et chaussées, 1960). / M. Duriez et J. Arrambide, Nouveau Traité de matériaux de construction (Dunod, 1961-1963 ; 3 vol.). / P. Galabru, Traité des procédés généraux de construction (Eyrolles, 1963 ; 3 vol.). / A. Fanjat de Saint-Font, la Charpente lamellée-collée (Vial, Dourdan, 1966).

Charpentier (Marc Antoine)

Compositeur français (Paris v. 1634 - id. 1704).


Très peu connu par le xviiie et le xixe s., ce compositeur a été peu à peu découvert par le xxe s. et placé au premier rang des artistes créateurs de la France de Louis XIV.


La vie

Nombre de détails d’ordre biographique demeurent encore inconnus. Peut-être, Marc Antoine Charpentier appartient-il à une famille de peintres, ce qui tendrait à expliquer son voyage en Italie, où on le trouve en 1650 (à Rome). Il est à croire qu’il est séduit tout autant par les œuvres de Monteverdi et de Carissimi que par les toiles des Carrache, car il se tourne délibérément vers la musique en travaillant trois ans avec Carissimi, le maître de l’oratorio. Il est possible que Lully ait éprouvé un sentiment de jalousie à l’égard de ce jeune homme dès son retour en France, en qui il pouvait pressentir un émule de qualité. Les étapes d’une carrière à tout prendre brillante ne sont pas jalonnées toujours par une chronologie très stricte. Charpentier a fréquenté à Paris le milieu de Saint-André-des-Arts vers les années 60-70, et Molière se l’est attaché comme collaborateur pour écrire de la musique de scène ou des comédies musicales. Les années 78-85 sont pour Charpentier grosses de conséquences : dès 1679, il est appelé à diriger la musique sacrée de Monseigneur à Saint-Germain-en-Laye. L’année suivante, c’est la cousine du roi, la duchesse de Guise, qui le fait entrer à l’hôtel du Marais pour pourvoir à sa musique, et cette situation double semble vouloir le servir lorsqu’en 1683 Louis XIV organise un grand concours pour la nomination des quatre sous-maîtres de sa chapelle. Charpentier fait effectivement partie des candidats. Mais une maladie l’empêche de prendre part à l’épreuve finale. Une promotion l’attend l’année suivante, puisque les Jésuites, qui ont une influence si profonde sur les idées et les arts, lui demandent de diriger leur musique en leur église Saint-Paul-Saint-Louis de la rue Saint-Antoine, d’une part, et d’assumer la direction des représentations chorégraphiques ou dramatiques données au collège Louis-le-Grand, d’autre part. Son étoile ne fait que monter. Port-Royal lui commande motets et leçons de ténèbres, et Philippe d’Orléans lui demande des leçons de composition. En 1698, Charpentier entre comme maître de musique à la Sainte-Chapelle du Palais, où il restera jusqu’à sa mort.