Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Charles d’Orléans (suite)

 P. Champion, la Vie de Charles d’Orléans (Champion, 1911) ; Histoire poétique du xve siècle, t. II (Champion, 1923). / J. Charpier, Charles d’Orléans (Seghers, 1958 ; 2e éd., 1970). / S. Cigada, L’Opera poetica di Charles d’Orléans (Milan, 1960). / D. Poirion, le Poète et le prince. L’évolution du lyrisme courtois de Guillaume de Machaut à Charles d’Orléans (P. U. F., 1965) ; le Lexique de Charles d’Orléans dans les « Ballades » (Droz, Genève, 1967). / N. L. Goodrich, Charles of Orleans, a Study of his Themes in his French and his English Poetry (Droz, Genève, 1967). / I. McLeod, Charles of Orleans (Londres, 1969).

Charleville-Mézières

Ch.-l. du départ. des Ardennes ; 63 347 hab. (Carolomacériens) [70 000 hab. pour l’agglomération].


Charleville-Mézières résulte de la fusion, en 1966, des communes de Charleville, Mézières, Mohon, Montcy-Saint-Pierre et Etion. Son taux de croissance actuel est relativement modeste (à peine 2 p. 100 par an), reflétant la situation difficile de l’emploi industriel dans les Ardennes.

En effet, si Charleville-Mézières est une ville administrative et un grand centre commercial, avec une société à succursales (Docks ardennais) et un quotidien (l’Ardennais), si elle rayonne sur la plus grande partie du département, sauf à l’est, où Sedan a son fief, elle reste avant tout une ville industrielle. Elle le doit à la longue tradition de la métallurgie ardennaise et à une bonne desserte en voies de communication. Située à l’endroit où la Meuse tourne vers le nord et pénètre dans le massif ancien, elle est sur la grande voie ferrée Valenciennes-Thionville et sur la voie Paris-Reims-Luxembourg (à 2 h 30 de Paris). Elle est desservie par la branche nord du canal de l’Est (Meuse canalisée ; le port a un trafic de 270 000 t) et s’est dotée d’un petit aéroport commercial.

La métallurgie domine dans les activités carolomacériennes. Bien des entreprises sont antérieures à 1914 : les Usines Lefort (900 salariés ; fils, grillages, pointes ; reprises par la Chiers en 1969), Deville (700 ; passée de la fonte funéraire aux moteurs, puis aux appareils de chauffage à mazout), Clément Bayard-la Macérienne (450 ; fonte sur modèle, motoculteurs, rayons et écrous), les Fonderies Gailly (300 ; pièces pour automobiles), Demangel et Manestamp (300 ; fonte et estampage). D’autres sont plus récentes : Sisson-Lehmann (200 ; matériel pour sablage et grenaillage), Jeantils et Gillet (220 ; passée des persiennes de fer aux volets en plastique) et surtout Richier, née en 1929, ayant absorbé une fonderie, devenue la première firme européenne de matériel de travaux publics et occupant plus de 1 500 personnes dans l’agglomération. Récemment s’est installée en outre une fabrique de chaînes (Brampton, 140). À côté de ces usines métallurgiques, partie du vaste ensemble du Val de Meuse, on ne peut signaler qu’une brosserie de vieille origine et une biscuiterie (Val de Semoy, 300), désormais associée au groupe Lu-Brun. L’ensemble a parfois du mal à se maintenir et doit accepter des prises de contrôle extérieures. Des espoirs d’implantations nouvelles ont été déçus, et les récentes zones industrielles de Mohon (30 ha) et surtout des Ayvelles (130 ha), au sud-est, ont du mal à se remplir.

Les anciennes implantations industrielles sont surtout le long de la voie ferrée sud-nord : elles contribuent au morcellement d’une agglomération particulièrement hétéroclite. Ce morcellement tient au tracé du fleuve et à l’existence de deux villes longtemps indépendantes.

À l’étranglement d’une grande boucle que fait la Meuse vers l’ouest, Mézières s’était tôt établie : un château y existait au ixe s. Ancienne place forte des archevêques de Reims, puis des comtes de Rethel, elle était ceinte de puissantes murailles du xiiie s., refaites par Vauban et démantelées après 1880. Durement touchée lors de la Seconde Guerre mondiale, elle n’avait que 8 000 habitants en 1946 (8 800 en 1911). À l’emplacement de la citadelle, qui abritait les services administratifs, un grand ensemble moderne a été édifié. À l’ouest, dans la boucle de la Meuse, les espaces libres sont progressivement colonisés par des pavillons, des jardins, l’hôpital, le quartier Manchester, édifié après 1920 avec l’aide de la ville britannique, et actuellement un grand ensemble de plusieurs centaines de logements.

Défaite par Henri IV après avoir soutenu la Ligue, Mézières fut délaissée par le nouveau duc Charles de Gonzague, qui préféra créer au nord, de l’autre côté de la Meuse, une ville nouvelle, ouverte au commerce et à l’industrie. Créée en 1608, Charleville se développa vite, bénéficiant dès 1620 d’une manufacture d’armes, disparue en 1836. Elle accapara la plus grande partie des fonctions commerciales, alors que Mézières végétait dans ses remparts. L’installation de la gare (1858) renforça ce rôle. Charleville avait près de trois fois plus d’habitants que Mézières en 1911 comme en 1946 et six fois plus de commerces.

Tout au sud, dans la plaine de rive gauche, Mohon s’était développée comme annexe industrielle de Mézières et était aussi peuplée qu’elle ; Montcy-Saint-Pierre et Etion n’étaient, avant la fusion, que des villages s’intégrant à la banlieue, le premier isolé sur son plateau du mont Olympe dans une deuxième boucle de la Meuse, le second assez nettement séparé de Charleville au nord-ouest. Ces annexes sont en pleine croissance grâce à l’édification de nouveaux grands ensembles : surtout Ronde-Couture au sud (2 700 logements) et la Houillère au nord (1 400), plus Etion-Nord, Manchester, Villers-Semeuse, Prix-les-Mézières, soit, au total, un programme de 19 000 logements, indépendamment de la rénovation accomplie de la citadelle et de la rénovation projetée du centre de Charleville.

L’ensemble n’est encore uni que par un seul pont. Aussi, les efforts pour améliorer la circulation sont-ils prioritaires : un nouvel axe doit doubler à l’ouest le premier, une rocade permettre le contournement par le sud, une voie rapide de 14 km assurer une liaison efficace avec Sedan. Les relations avec certains quartiers périphériques, notamment les plateaux élevés de rive droite (Berthaucourt-Le Theux et Montcy-Saint-Pierre), comme l’isolement relatif de Mohon, sont difficiles à traiter.