Charles Ier (suite)
Les vainqueurs sont profondément divisés ; mais le roi négocie avec tous et les trahit tous. Une nette opposition est apparue entre le Parlement, où les presbytériens sont légèrement majoritaires, et l’armée, dominée par les « indépendants », qui estiment que les communautés de fidèles dépendent de Dieu seul et n’ont pas à être intégrées dans une Église organisée. Cromwell, véritable porte-parole de l’armée au Parlement, devient rapidement l’homme de la situation. L’armée se saisit alors du roi, qui commence à négocier avec elle, mais qui, en novembre 1647, s’enfuit à l’île de Wight, où il s’allie cette fois aux presbytériens écossais.
C’est le début de la seconde guerre civile. Cette fois, la supériorité militaire est entièrement du côté de Cromwell, victorieux à Preston des royalistes, que les Écossais ne viennent pas secourir. Le 6 décembre 1648, le colonel Pride chasse les presbytériens du Parlement, et c’est devant un « Parlement croupion » entièrement aux mains des indépendants que va comparaître le roi, de nouveau prisonnier de l’armée. Malgré cela, Cromwell a beaucoup de mal à obtenir une condamnation à mort : devant une foule silencieuse, Charles Ier est décapité à Whitehall, le 30 janvier 1649. L’heure de Cromwell est venue.
J.-P. G.
➙ Angleterre / Anglicanisme / Cromwell (O.) / Écosse / Grande-Bretagne / Restauration / Révolution anglaise / Stuarts (les).
C. A. Petrie, The Letters, Speeches and Proclamations of King Charles I (Londres, 1935). / G. Davies, The Early Stuarts, 1603-1660 (Oxford, 1937 ; 2e éd., Londres, 1959). / F. F. Madan, A New Bibliography of the Eikon Basilike of King Charles the First (Oxford, 1950). / M. Ashley, England in the Seventeenth Century (Harmondsworth, 1951 ; 3e éd., 1961). / C. V. Wedgwood, The Great Rebellion (Londres, 1955-1964 ; 3 vol.). / O. Millan (sous la dir. de), Abraham Van Der Doort’s Catalogue of the Collections of Charles I (Londres, 1960). / G. E. Aylmer, The King’s Servants (Londres, 1961).