Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

chanteurs et chanteuses (suite)

chanteur, pianiste, chef d’orchestre et compositeur américain (Albany, Géorgie, 1932). Aveugle à l’âge de 6 ans, il apprend la musique dans un institut en Floride. C’est à partir de 1955 qu’il devient célèbre, spécialisé dans le blues et le rock and roll, élargissant ensuite son répertoire en interprétant des romances de tout genre, accompagné par son propre orchestre et un chœur de quatre ou cinq femmes (The Raelets).

Chanteur à la voix déchirée, aux accents tourmentés, brutaux ou tendres, Ray Charles eut une importance considérable sur l’évolution de la musique populaire rythmique des années 60. Influencé à ses débuts par King Cole, Louis Jordan et Charles Brown, il développa ensuite sa personnalité en mêlant le blues le plus pur au gospel et au rock and roll. Ce n’est pas seulement l’une des plus belles voix de l’art négro-américain, mais un excellent pianiste. À l’occasion, il joue de l’orgue et aussi du saxophone alto.

Enregistrements : I got a Woman (1955) ; What’d I say (1959) ; Georgia on my Mind (1960).


Nat « King » Cole,

pianiste et chanteur américain (Montgomery, Alabama, 1917 - Hollywood 1965). Remarquable pianiste, King Cole crée en 1940 un trio (piano, guitare et basse) qui le rend célèbre. Bientôt, il est surtout une vedette du chant et il s’impose comme une des idoles des années 50. Sa voix tendre et douce, au timbre épicé d’inflexions sarcastiques, sa diction d’une clarté limpide et son sens de la mise en place étaient au service d’un répertoire très étendu. King Cole chantait, fort bien, du jazz, il était aussi un charmeur capable d’interpréter toutes les romances à la mode ou des airs d’Amérique latine. Léger dans sa forme, son art prit du relief par son originalité et par le swing câlin qu’il affectionnait.

Enregistrements : Sweet Lorraine (1940) ; Route 66 (1945).


Ella Fitzgerald,

chanteuse américaine (Newport News, Virginie, 1918). Vocaliste vedette du grand orchestre Chick Webb de 1934 à 1939, elle assuma ensuite, avec intelligence, une carrière de soliste, d’abord intégrée à la troupe du Jazz At The Philharmonic, ensuite accompagnée par un trio. À partir de 1965, elle participe à des concerts en compagnie des grands orchestres de Duke Ellington et Count Basie. Une technique qui lui permet de résoudre bien des difficultés, un timbre frais et juvénile, un swing toujours évident ont donné à Ella Fitzgerald la première place parmi les chanteuses de jazz. Capable d’interpréter avec fidélité les romances du répertoire de l’opérette américaine (Gershwin, Irving Berlin, Cole Porter...), capable aussi de donner des versions personnelles de succès du jour (Mack the Knife), son art s’inscrit dans la tradition du jazz de la période dite « du middle jazz ».

Enregistrements : A Tisket a Tasket (1938) ; Lady be Good (1946) ; Mack the Knife (1960).


Billie Holiday,

surnommée « Lady Day », chanteuse américaine (Baltimore 1915 - New York 1959). Découverte par John Hammond, à Harlem, où elle vivait dans une semi-misère, elle participe à de nombreuses séances d’enregistrement à partir de 1935 en compagnie de Teddy Wilson et de Lester Young, et est la chanteuse des orchestres Count Basie (1937) et Artie Shaw (1937). Elle se produit ensuite surtout en cabaret et en concerts, mais sa vie professionnelle subit les inconvénients de son penchant pour l’alcool et les stupéfiants.

C’est par de pervers effets de timbre et un phrasé sinueux d’une mise en place très audacieuse pour l’époque (elle fut l’équivalent vocal du style inventé par Lester Young à la fin des années 30) que Billie Holiday s’imposa comme la plus originale des chanteuses de jazz. Si son répertoire était surtout composé de chansonnettes en vogue, en revanche son style l’autorisait à se situer comme une créatrice au niveau des grands instrumentistes.

Enregistrements : What a Little Moonlight can do (1935) ; Strange Fruit (1939) ; On the Sunny Side of the Street (1944).


Frank Sinatra,

surnommé « The Voice », chanteur américain (Hoboken, New Jersey, 1915). Découvert par Harry James, qui l’engage dans son orchestre en 1939, Sinatra fut ensuite le vocaliste de Tommy Dorsey (1940-1942) avant de devenir l’idole de la chanson américaine, puis du cinéma et de la télévision.

À la limite du jazz et de la chansonnette de grande consommation, Sinatra, par la qualité de sa diction, le caractère mélodramatique du timbre, un phrasé précis et un certain swing, a toujours eu — outre son succès populaire — une influence particulière sur un grand nombre de chanteurs.

Enregistrement : I won’t dance (avec Basie, 1962).


Sarah Vaughan,

surnommée « Sassy », chanteuse américaine (Newark 1924). Lauréate d’un tournoi d’amateurs à l’Apollo de Harlem, elle fut la vocaliste des orchestres Earl Hines (1943), Billy Eckstine (1945) et John Kirby (1945) avant de poursuivre une carrière de vedette de la chanson, tant dans le domaine du jazz que de la mélodie populaire. Elle est, de toutes les chanteuses de jazz, celle qui use de la meilleure technique pour la tessiture, le phrasé, l’émission des dentales et le travail des timbres. Cela lui permit, en 1945, de s’intégrer au mouvement be-bop de Charlie Parker et de Dizzy Gillespie. Plus tard, par l’audace des improvisations scat, son swing et son sens harmonique, elle réussit toujours à affirmer une maîtrise, presque trop parfaite quelquefois.

Enregistrements : Interlude (1944) ; Shulie a Bob (1954) ; Sassy’s Blues (1963).

Chan-tong

En pinyin Shandong, province de la Chine du Nord ; 153 300 km2 ; 57 000 000 d’hab. (en 1964). Capit. Jinan (Tsi-nan).


Un ensemble de collines et de massifs cristallins et la basse plaine du fleuve Jaune, qui les rattache au continent, constituent la province du Shandong. Le corridor de Jiaolai (Kiao-lai), plaine de 30 à 80 km de largeur qui s’ouvre au nord sur la baie de Laizhou (Lai-tcheou) et au sud sur celle de Jiaozhou (Kiao-tcheou) à la faveur d’une grande faille méridienne, sépare nettement un ensemble péninsulaire, les collines de Jiaodong (Kiao-tong), 200 à 300 m d’altitude, culminant à 700 m, essentiellement constituées de granites et de grès hachés par des failles N.-E. - S.-O., des massifs occidentaux, les Taiyishan (T’ai-yi-chan), plus élevés (400 à 1 000 m), ensemble de blocs cristallins basculés vers le nord-est, culminant à 1 545 m au Taishan (T’ai-chan), la plus célèbre des cinq montagnes sacrées de la Chine.