Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

cerveau (suite)

L’aire oculo-céphalogyre. Elle comprend en fait deux centres : 1o le centre des mouvements volontaires associés des globes oculaires et des mouvements conjugués de la tête et des yeux est situé dans le pied de la deuxième frontale ; 2o le centre réflexe, indépendant de la volonté, répondant aux incitations perçues par la rétine, siégerait dans le pli courbe du lobe pariétal. Il existe d’autres centres plus complexes, débordant sur plusieurs territoires et dont il est impossible de préciser avec exactitude la topographie. Ce sont les aires du schéma corporel, de la précision, de l’émotion, de la mémoire, du langage (parlé ou écrit).

Le paléencéphale. Il est formé de multiples noyaux grossièrement situés au centre du cerveau, près du troisième ventricule. Il apparaît comme un filtre entre le cortex et les centres nerveux sous-jacents, chaque type d’influx (sensitif, sensoriel) faisant relais dans ces noyaux avant de parvenir au cortex. Il apparaît donc comme le centre de « dispatching » du cerveau des influx sensitifs-sensoriels (noyaux striés). Mais c’est aussi dans le paléencéphale que siège le centre principal du système végétatif, l’hypothalamus, chaque formation étant en fait constituée de noyaux, véritables unités fonctionnelles.

Le thalamus. C’est le centre de relais par où passent toutes les incitations sensitives issues du corps. Chaque type de sensation, empruntant un trajet particulier, aboutit à un noyau précis, où elle est filtrée, puis dirigée vers l’aire corticale correspondante, où se fera l’élaboration consciente de cette sensation.

Le métathalamus. Il est constitué de deux noyaux (corps géniculés médian et latéral) qui sont les relais des voies cochléaires (auditives) et optiques. Là encore, il y a orientation corticale spécifique, mais aussi association avec d’autres formations. C’est ainsi qu’une incitation visuelle sera dirigée vers l’aire visuelle, mais aussi vers le thalamus et, par lui, vers l’aire du schéma corporel. À chaque instant, l’Homme est donc renseigné sur la qualité de ce qu’il voit, mais aussi sur son orientation spatiale par rapport à ce qu’il voit.

Les noyaux striés. C’est le centre moteur du système paléencéphalique. On y distingue deux noyaux, le pallidum et le striatum. Le pallidum peut être considéré comme le véritable centre extra-pyramidal sous-cortical. C’est lui qui contrôle le tonus et la coordination des mouvements automatiques élémentaires. C’est son altération qui est responsable de la maladie de Parkinson. Le striatum n’a qu’un rôle de contrôle sur le pallidum.

L’hypothalamus. C’est un centre neurosécrétoire à l’origine de la sécrétion hormonale. Il commande directement à l’hypophyse*, dont les sécrétions ont un rôle hormonal propre (hormone antidiurétique [A. D. H.]) ou un rôle d’activateur sur les glandes endocrines. Situé sur les bords du troisième ventricule, il a des connexions multiples sensitives-sensorielles, si bien que son activité n’est pas isolée, mais se fait en accord avec l’ensemble de l’activité humaine. C’est dire l’étroite relation qui existe entre le système nerveux et le système hormonal.

La substance blanche cérébrale. Elle est constituée par les faisceaux issus ou aboutissant aux formations corticales et sous-corticales. On les groupe-en faisceaux ascendants, issus de la périphérie et se rendant aux centres sus-jacents, en faisceaux descendants, issus des centres supérieurs et destinés à la périphérie, et en faisceaux d’association, soit des centres entre eux, soit des deux hémisphères.


Vaisseaux du cerveau

La vascularisation du cerveau est assurée par quatre axes : deux antérieurs, les carotides internes ; deux postérieurs, les artères vertébrales. Ces dernières se réunissent pour former le tronc basilaire, qui pénètre dans le crâne par le trou occipital. À la base du cerveau, ces différents axes vont contracter entre eux des anastomoses ; le système artériel qui en résulte porte le nom de polygone de Willis. L’importance de ce dernier est extrême, puisque c’est à partir de lui que toutes les artères vont irriguer le cerveau et les centres neurovégétatifs encéphaliques.

Les principales artères cérébrales sont au nombre de six : deux artères cérébrales antérieures, deux artères sylviennes, deux artères cérébrales postérieures. Les artères cérébrales antérieures naissent de la terminaison de la carotide interne. Elles se distribuent à la quasi-totalité de la face interne des hémisphères cérébraux, débordant sur les faces supérieures et inférieures. Elles assurent en outre la vascularisation d’une grande partie du diencéphale.

Les artères sylviennes sont les plus importantes des branches terminales des carotides internes tant par leur volume que par leur valeur fonctionnelle. En effet, elles participent de façon importante à l’irrigation des noyaux gris cérébraux centraux et assurent à elles seules la quasi-totalité de la vascularisation de la face externe des hémisphères (lobes pariétaux, frontaux, temporaux).

Les artères cérébrales postérieures naissent de la bifurcation du tronc basilaire en déterminant un angle aigu. Elles contribuent à la formation du polygone de Willis, irriguent le cortex visuel, jouent un rôle important dans la vascularisation des noyaux gris centraux.

Le sang veineux est collecté dans des sinus qui sont situés dans des dédoublements méningés : sinus longitudinal supérieur et inférieur longeant les deux bords de la faux du cerveau ; sinus latéral le long de la grande circonférence de la tente du cervelet ; sinus droit à l’union de la faux du cerveau sur la tente du cervelet. Par les sinus latéraux, le sang gagne les veines jugulaires internes qui descendent dans le cou.


Méthodes d’examen du cerveau

Les techniques paracliniques utilisées pour l’exploration du cerveau sont nombreuses : examen ophtalmologique pour déceler un œdème papillaire (de la papille du nerf optique), témoin d’une hypertension intracrânienne ; étude du liquide céphalo-rachidien, qui fournit des indications sur la composition chimique, cytologique et bactériologique de celui-ci ; électro-encéphalographie, qui renseigne sur l’activité électrique du cerveau et dont le rôle est capital dans le diagnostic d’une épilepsie.

D’utilisation plus récente est la scintigraphie cérébrale, fondée sur le principe de la fixation d’éléments isotopiques radio-actifs sur différentes structures cérébrales. Cette fixation peut être accrue localement dans certains processus tumoraux.

Le principe de l’écho-encéphalographie repose sur le fait qu’un faisceau d’ultrasons traversant le cerveau se réfléchit sur les structures médianes et détermine des « échos » ; un processus expansif, déplaçant ces structures médianes, entraîne une déviation de l’écho médian.