Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

céréales (suite)

Classification des divers types de Maïs

L’espèce Zea est très polymorphe. En se fondant sur l’allure et la dureté des grains de Maïs, on l’a subdivisée en groupes :
— Z. mays everta, ou « pop-corn » (grains très petits et pointus, à albumen presque entièrement constitué d’amidon vitreux) ;
— Z. mays indura, ou maïs corné, ou « flint-corn » (grains assez gros, arrondis, durs ; l’albumen corné enveloppe entièrement son centre farineux ; il constitue la majorité des populations européennes) ;
— Z. mays indentata, ou maïs denté, ou « dent-corn » (grains généralement plats, pourvus à l’extrémité opposée à la rafle d’une encoche due à l’interruption de la couche vitreuse ; la plupart des variétés hybrides aux États-Unis appartiennent à ce groupe) ;
— Z. mays amylacea, ou maïs tendre, ou « soft-corn » (grains dont l’albumen est entièrement farineux) ;
— Z. mays saccharata, ou maïs sucré, ou « sweet-corn » (grains translucides à surface plus ou moins ridée, incomplètement formés) ;
— Z. mays tunicata, ou maïs vêtu, ou « pod-corn » (grains enveloppés par des glumes) ;
— Z. mays cerotina, ou maïs visqueux, ou « waxy-corn » (grains dont la texture est visqueuse).

Les Maïs les plus cultivés en France sont les Maïs cornés et dentés.


La sélection génétique du Maïs


Les objectifs de la sélection

Le premier concerne la productivité. Il s’agit d’obtenir des variétés qui ne tallent pas et qui possèdent un épi par pied, car, dans le cas contraire, toutes les inflorescences femelles ne sont pas apparues lors de l’émission de pollen (existence de nombreux épis non fécondés).

Il faut ajouter à cela que la plante devra posséder une bonne adaptation au milieu et aux adversités (résistance aux maladies et aux prédateurs).

Le second cherche à modifier les qualités du grain, en particulier la teneur et la qualité des protéines, la nature de l’amidon, la teneur en huile et en pigments caroténoïdes.

Le troisième objectif vise à transformer le type de plante dans le sens d’une meilleure efficience physiologique.


Les méthodes de sélection du Maïs

Trois méthodes principales ont été successivement utilisées pour améliorer les variétés de Maïs.

La méthode la plus ancienne est la sélection massale, qui consiste à choisir les semences provenant de certains sujets d’après les caractéristiques du plant et de l’épi (vigueur, productivité). Elle aboutit à la création d’écotypes adaptés aux conditions locales de milieu et de techniques.

Dans la sélection généalogique, le choix des épis est suivi de l’étude de la descendance, qui doit permettre la sélection d’un ensemble plus homogène et plus productif. Elle est de moins en moins utilisée aujourd’hui.

La sélection des meilleures combinaisons d’hybrides consiste à créer un hybride à partir de lignées pures de Maïs. L’obtention des lignées pures se fait par autofécondations successives pendant plusieurs années avec observation de la descendance, reconnaissance et séparation des différentes formes, suivies du choix des meilleures (celles qui sont en accord avec les objectifs de sélection). On effectue ensuite un croisement entre les lignées pures et on obtient un hybride. Ces hybrides manifestent le phénomène d’hétérosis, qui traduit une vigueur et une productivité exceptionnelles par rapport aux lignées parentes. Mais ce phénomène n’est pas fixable génétiquement chez le Maïs. Si bien que l’agriculteur devra se réapprovisionner en semences hybrides sans tenter de semer les grains de sa récolte, sinon il doit s’attendre à des chutes de rendements allant jusqu’à 20 p. 100.

On distingue trois principales sortes d’hybrides : les hybrides simples, issus du croisement de deux lignées pure (A♀ × B♂) ; les hybrides trois voies, issus du croisement d’un hybride simple (A × B) et d’une lignée pure (C) [(A × B)♀ × C♂] ; enfin les hybrides doubles, qui viennent du croisement de deux hybrides simples (A × B)♀ × (C × D)♂.

Schématiquement, le système de sélection consiste :
— à obtenir des lignées pures par autofécondations successives ;
— à détecter leur aptitude générale à la combinaison et à l’hybridation ;
— à rechercher et produire les meilleures combinaisons d’hybrides simples, d’hybrides à trois voies et d’hybrides doubles.

Cette méthode est utilisée aux États-Unis depuis plus de cinquante ans et en France depuis la Seconde Guerre mondiale.

Elle a abouti à la création de variétés françaises de Maïs hybrides adaptées aux diverses régions climatiques. Le critère de classement du catalogue français est la précocité, qui exprime le temps nécessaire à la plante pour accomplir totalement son cycle. Les variétés sont généralement désignées par une lettre majuscule ou un sigle suivi d’une série de chiffres indiquant, les deux premiers, l’ordre de précocité et, le troisième, la couleur du grain (pair s’il est jaune, impair s’il est blanc) [exemple : INRA 258].

Ainsi on trouve cinq groupes de précocité :

Selon la longueur plus ou moins importante de la période favorable au développement du Maïs (humidité et température), on choisira une variété plus ou moins précoce.


Écologie


Influence des facteurs externes pour la croissance et le développement du Maïs

• La chaleur. Le Maïs a besoin d’une certaine quantité de chaleur pour accomplir totalement son cycle végétatif. Cette quantité varie avec la précocité de la variété : plus celle-ci est tardive, plus la quantité de chaleur nécessaire sera grande. On peut l’estimer en faisant la somme des températures moyennes journalières pendant le cycle. Par exemple. l’INRA 200 devra bénéficier d’une somme de températures au moins égale à 2 800-3 000 °C pour arriver à maturité.

Pour le semis, le Maïs exige une température du sol de 10 à 11 °C au minimum et craint les gelées de printemps. Les températures élevées à la floraison (plus de 35 °C) nuisent à la vitalité du pollen et à sa germination, et entraînent une fécondation incomplète.

• L’eau. C’est un problème particulièrement important, surtout dans les régions tempérées, où la période de végétation coïncide avec les risques de sécheresse. La période la plus sensible à la sécheresse commence 15 à 20 jours avant la floraison mâle et se termine 15 à 20 jours après la pollinisation.