cartographie (suite)
De leur côté, certains utilisateurs de cartes ont recours, pour l’exploitation des messages documentaires, à des techniques de lecture particulières. On sait que les géographes cherchent à mettre en relation le plus de phénomènes possible ; or, la comparaison visuelle de nombreuses cartes analytiques, qu’elles soient dessinées de manière traditionnelle ou automatique, provoque des fluctuations d’attention qui entraînent une fatigue mentale limitant très rapidement les possibilités d’assimilation. Une fois franchi ce que les psychologues appellent le seuil de densité d’information, la mémoire devient incapable d’enregistrer. C’est pourquoi on a conçu des « aides », ou procédés statistiques capables de synthétiser en une formule ou en un dessin très simples les principales caractéristiques d’une répartition spatiale : ce sont les graphiques de paramètres de distribution ou les indices de dissimilarité et de concentration, qui sont construits à partir de mesures « cartométriques », dans le cadre de l’analyse des morphologies de répartition. La plupart des mesures sur cartes, qui font l’objet de la cartométrie, peuvent être réalisées automatiquement à l’aide de lecteurs optiques, ce qui augmente assez sensiblement l’intérêt de ces procédés statistiques.
La production cartographique
La double nature méthodologique et technique de la cartographie fait de celle-ci un outil scientifique ou utilitaire très coûteux. Lever, préparer, imprimer, diffuser une carte soulèvent quantité de problèmes économiques que l’édition privée ou publique cherche à résoudre à des coûts « optimaux » ; on a pour cela appliqué à l’enchaînement des travaux et à l’amortissement d’un matériel très spécialisé les enseignements de la recherche opérationnelle : c’est ce que l’on appelle le production control, que l’on peut traduire par « cartographie intégrée ».
Par ailleurs, l’Association cartographique internationale s’est préoccupée de la formation à donner aux techniciens et spécialistes qui doivent se placer aux différentes étapes de cette production très particulière. C’est une question d’autant plus délicate que la cartographie se trouve à une époque de transition entre l’artisanat, économiquement condamné, et l’automation, encore insuffisante. Ici comme ailleurs, les rapports entre la cybernétique et l’humain ne sont pas encore bien délimités : cette imprécision laisse la voie ouverte à beaucoup de progrès.
S. R.
➙ Altitude / Distance / Géodésie / Géoïde / Nivellement / Photogrammétrie / Projection / Tachéométrie / Topographie / Topométrie / Triangulation.
A. H. Robinson, Elements of Cartography (New York, 1953 ; 3e éd., 1969). / F. Reignier, les Systèmes de projection et leurs applications (Institut géographique national, 1958 ; 2 vol.). / G. Alinhac, Cartographie historique et descriptive (Institut géographique national, 1962 ; 4 vol.). / W. Bunge, Theoretical Geography (Lund, 1962). / A. Libault, la Cartographie (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1962 ; 3e éd., 1973). / S. Rimbert, Cartes et graphiques (S. E. D. E. S., 1962 ; nouv. éd., 1965). [Les graphiques nos 1, 2 et 3 sont extraits de cet ouvrage.] / J. Bertin, Sémiologie graphique (Mouton et Gauthier-Villars, 1967). / A. Caillemer, Topographie. Photogrammétrie (Technip, 1968). / G. A. Steward (sous la dir. de), Land Evaluation, Papers of a CSIRO Symposium Organized in Cooperation with UNESCO, Canberra, 26-31 August 1968 (Melbourne, 1968). / R. Cuénin, Cartographie générale (Eyrolles, 1972-73 ; 2 vol.).
On peut aussi consulter la Bibliographie internationale du Comité français de cartographie.