Caroline (suite)
L’agriculture s’est diversifiée. La Caroline du Nord est le premier producteur de tabac aux États-Unis ; le coton et le maïs ont perdu leur primauté ancienne, tandis que se répandaient la culture des oléagineux (soja, arachide, qui suivent le tabac pour la valeur de la production), les vergers (pêchers célèbres du Piedmont), les fourrages (pour le bétail laitier) et l’aviculture. L’expansion de l’agriculture a été stimulée par le développement urbain et industriel, par la proximité relative des grandes métropoles du nord-est, par l’exode rural, qui a permis l’agrandissement des exploitations (seulement 40 ha en moyenne en Caroline du Nord et 58 ha en Caroline du Sud, toutefois, malgré ces changements ; moyenne américaine : 142), et par l’utilisation croissante des engrais.
Les Carolines appartiennent au bloc forestier du Sud-Est ; pins et chênes se prêtent au sciage et à la fabrication du papier. Beaufort-Morehead City (Caroline du Nord) est le quatrième port de pêche des États-Unis (harengs d’Amérique, crevettes).
Les Carolines possédaient quelques manufactures anciennes (tabac) ou plus récentes (filature et tissage du coton), mais l’industrialisation a pris ces dernières années un essor très vigoureux, surtout dans le Piedmont de la Caroline du Nord. De 1950 à 1966, la production d’électricité a quadruplé dans cet État, permettant une certaine dispersion de l’industrie au profit des villes petites et moyennes. Les principales industries actuelles sont celles du tabac (Durham, Winston-Salem), de l’ameublement et de la papeterie (High Point) grâce au bois des Appalaches, du textile (filature et tissage du coton [le Piedmont de la Caroline du Nord est la plus importante région cotonnière des États-Unis] ou bonneterie, confection, rayonne et soie [High Point, Greensboro, Asheville]), de l’électrométallurgie, des aliments (conserves de pêche), de la chimie, du traitement des minéraux locaux (talc, mica, spath-fluor, amiante).
Ce développement industriel a peu profité aux capitales d’État, restées de petites villes, et aux ports de commerce, Charleston et Wilmington, qui n’assurent qu’un trafic modeste, mais a contribué à l’urbanisation du Piedmont de Charlotte (241 000 hab.) et surtout à la formation d’une nébuleuse urbaine dans le Piedmont de Greensboro : le district métropolitain de Greensboro - Winston-Salem - High Point rassemblait 571 000 habitants en 1966. La Caroline du Sud n’a pas connu la même expansion que sa voisine du nord ; elle a moins de ressources naturelles et souffre d’émigration par suite de sa structure sociale (grands propriétaires blancs et minifondiaires noirs). Au contraire, grâce à ses progrès, enregistrés tant dans le domaine agricole que sur le plan industriel, la Caroline du Nord sort du sous-développement de l’Old South (Vieux Sud).
P. B.