Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Canard (suite)

Commercialisation. Rentabilité

• Le Canard à rôtir pose deux types de problèmes :
— celui de la demande dans une qualité Barbarie femelle qui est difficile et coûteuse à produire ;
— celui de l’offre dans une qualité « croisement chair », qui est facile à produire, mais dont la vente reste insuffisante et mal assurée.

• Le prix de revient de la chair peut se ventiler ainsi :

Un prix de revient calculé sur 10 bandes de 400 Canards de « croisement chair » a donné la valeur moyenne de 3,85 F par kg, le poids moyen étant de 1,9 kg et l’indice de consommation de 3,35. Or, le Canard de chair de cette catégorie se vend souvent 3,20 F à 3,50 F le kg. La rentabilité de la production n’est donc pas toujours acquise.

D. M.

 J. Oberthur et C. Aubert, Canards sauvages et autres palmipèdes (Durel, 1949 ; 2 vol.). / R. Girardeau, Canards, Oies, Cygnes (la Maison rustique, 1954). / Le Canard, son élevage (Baillière, 1955).

Canaries

En esp. Canarias, archipel espagnol situé au large de l’Afrique saharienne.



Le site

Les Canaries sont un ensemble de sept îles principales, groupées en deux provinces : celles de l’est, Grande Canarie, Lanzarote et Fuerteventura, forment la province de Las Palmas ; celles de l’ouest, Tenerife, Gomera, La Palma et Hierro, la province de Tenerife. Couvrant au total 7 273 km2, l’archipel, compris entre 27° 37′ et 29° 33′ de lat. N., s’allonge sur 430 km d’ouest en est, l’île de Fuerteventura étant distante de 115 km des côtes de l’Afrique. En 1970, il comptait 1 170 000 habitants, très inégalement répartis, la densité dépassant 300 hab./km2 dans la Grande Canarie alors qu’elle n’était guère supérieure à 10 hab./km2 à Fuerteventura.

Les aptitudes naturelles de ces îles sont en effet fort diverses. S’appuyant sur des fragments disloqués du socle saharien, elles sont formées d’empilements de laves volcaniques, tantôt épanchées, tantôt projetées au cours de trois grandes phases d’éruptions. Se dressant sur des champs de scories et de laves, les cônes volcaniques, dont certains sont encore actifs, ont une énergie de relief très inégale : tandis que le Pico de Teide, à Tenerife, culmine à 3 711 m et que celui de los Muchachos, à La Palma, atteint 2 423 m, les Peñas del Charche à Lanzarote ne dépassent pas 666 m, et le Pico de Jandia, à Fuerteventura, 807 m. Or, situées sur le flanc sud-oriental de l’anticyclone des Açores et baignées par un courant marin froid, ces îles n’ont de chances de recueillir des précipitations notables que si leur relief atteint une altitude suffisante pour que l’ascension des vents alizés entraîne des condensations abondantes. De là le contraste entre les îles orientales (Lanzarote et Fuerteventura) et aussi Hierro, arides et pauvres, et les îles les plus élevées (Tenerife, La Palma, Grande Canarie), qui méritent seules le nom d’îles Fortunées par lequel on désigne parfois l’archipel canarien.

Encore convient-il d’opposer, dans ces îles riantes, versants au vent et versants sous le vent. Tandis que sur les premiers, au-dessus de la végétation xérophile des plaines littorales (euphorbes), se succèdent l’étage des lauriers, celui des denses buissons de Myrica faya et bruyères, puis la forêt de pin, sur les versants sous le vent, entre les formations à euphorbes des parties basses et une forêt de pin dégradée, ne s’interpose qu’un étage de maigres buissons ligneux.

Cependant, même dans l’île de Tenerife, la plus arrosée, le total pluviométrique reste modeste (580 mm à La Laguna), ce qui oblige à irriguer les cultures délicates. Les eaux de pluie sont recueillies dans des réservoirs ou à l’arrière de petits barrages ; dans les plaines littorales, on fore des puits ; on creuse même des galeries dans la montagne pour aller capter des eaux souterraines.

L’irrigation, alliée à la douceur du climat (20 °C de moyenne annuelle à Las Palmas et à Santa Cruz de Tenerife), a encouragé les Espagnols, qui firent la conquête de ces îles au xie s., à pratiquer des cultures spéculatives. À la canne à sucre, qui ne résista pas à la concurrence des Antilles, succéda la vigne, victime à son tour de la concurrence des vins portugais sur le marché anglais ; après que l’élevage des cochenilles eut été ruiné par le développement des colorants chimiques, les spéculations qui se sont imposées sont la culture du bananier et de la tomate, et secondairement celle de l’oignon et du tabac. La pomme de terre est à la fois une culture d’exportation et une culture vivrière, avec l’orge. Les cultures vivrières sont reléguées sur les terrains les moins favorables. Au contraire, la culture du bananier et de la tomate est intensive : elle est pratiquée dans de petites exploitations (70 p. 100 des bananeraies couvrent moins d’un hectare) situées dans les plaines littorales où l’irrigation est possible. C’est dans ces secteurs que la densité de population est la plus forte, atteignant plus de 700 hab./km2 dans la région d’Arucas, dans le nord de la Grande Canarie.

Les produits de cette riche agriculture sont exportés principalement par les deux grands ports de Santa Cruz de Tenerife (151 000 hab.) et de Las Palmas (287 000 hab.), dans la Grande Canarie. Ce sont en même temps des ports d’escale et de cabotage. Les activités portuaires y ont attiré l’industrie : des chantiers de construction navale à Las Palmas et une puissante raffinerie de pétrole, traitant les hydrocarbures importés du Venezuela, à Santa Cruz. Grâce au pétrole, le port de Santa Cruz, avec un trafic annuel de 12,4 Mt, occupe le premier rang des ports espagnols.

Mais au total l’industrie n’emploie guère que 10 p. 100 de la population active canarienne, alors que le secteur primaire, principalement l’agriculture, en occupe plus de la moitié. La pêche n’est qu’une activité secondaire, et l’exploitation des pins, qui fournissent un très bon bois d’œuvre, souffre de la dégradation des forêts. En revanche, le secteur tertiaire ne cesse de progresser grâce à l’essor du tourisme, que favorisent la beauté des paysages et la douceur du climat.

R. L.