Cali (suite)
Les étapes du développement
La région du Cauca, habitée primitivement par des Indiens, fut conquise par l’expédition de Sebastian de Belalcázar. Le site de Cali (à quelques kilomètres du Cauca, sur la petite rivière Cali, à environ 1 000 m d’altitude) fut choisi pour des raisons bien précises. Belalcázar cherchait une voie à travers la Cordillère occidentale pour atteindre le Pacifique. La ville de Cali devait donc être reliée à l’océan ; en fait, la liaison fut très difficile à réaliser et n’exista que beaucoup plus tard, avec le port de Buenaventura.
C’est en 1536 que Belalcázar fonda la ville et attribua à ses lieutenants les terres environnantes. Cali se peupla alors de propriétaires espagnols et de leurs serviteurs indiens. Vite décimés, ceux-ci furent remplacés par des esclaves noirs. La ville dut d’abord son développement à l’extension de l’élevage dans la région qui l’entoure. Mais, à partir du milieu du xixe s., ce centre agricole devint aussi une ville administrative, commerciale, financière et culturelle.
Les fonctions actuelles
La plus importante est sans doute la fonction commerciale régionale, car Cali est reliée par le chemin de fer à Buenaventura et à Popayán, et par la route à Bogotá et à Quito. Mais le développement industriel récent est très important, du moins à l’échelle assez limitée de la Colombie. Il résulte de la juxtaposition et de la conjonction de plusieurs facteurs : les capitaux venus de l’agriculture ; la proximité du port de Buenaventura, qui facilite l’arrivée des matières premières ; les facilités de communication avec le reste du pays pour redistribuer les produits fabriqués ; l’abondance des matières premières agricoles (sucre et coton en particulier) ; enfin la présence d’énergie grâce à la centrale hydro-électrique sur le fleuve Cauca. Cet ensemble de conditions favorables a permis le développement des industries alimentaires, textiles et chimiques ainsi que des fabriques de matériel de transport et de matériel électrique.
Malgré cet essor de l’industrie, les problèmes sont nombreux, car Cali est une ville d’immigrants, où les services et les habitations n’ont pas augmenté à un rythme aussi rapide que celui de la population, qui a plus que décuplé dans les quarante dernières années, et le nombre des sans-emploi est élevé.
M. R.