Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

Afrique (suite)

• L’Afrique australe s’apparente à l’Afrique orientale par son altitude moyenne élevée. De part et d’autre de la cuvette centrale du Kalahari, les hautes terres du bourrelet marginal dominent brusquement la zone littorale par un grand escarpement de 1 500 à 2 500 m de commandement. Le Drakensberg est l’une des sections de ce grand escarpement, dominant la plaine côtière du Natal.

• Le Maghreb possède une altitude moyenne élevée. C’est une région au relief heurté et compartimenté (Haut Atlas, Anti-Atlas, Moyen Atlas, chaîne du Rif au Maroc ; Atlas tellien et Atlas saharien enserrant des hauts plateaux, et chaîne de l’Aurès en Algérie et Tunisie) s’apparentant davantage à l’Europe méditerranéenne qu’à l’Afrique.


Le climat

Située entre 37° de latitude nord et 35° de latitude sud, l’Afrique est traversée en son milieu par l’équateur, et une grande partie de sa surface est comprise entre les deux tropiques. Ce caractère « intertropical » détermine, combiné avec d’autres facteurs, les données de la pluviosité et des températures, et seules une frange au nord d’une ligne allant de Port-Étienne au Caire, ainsi que la région du Cap dans l’extrême sud sont affectées par les masses d’air d’origine polaire avec un régime de pluies d’hiver.

Des centres de hautes pressions (anticyclones) sont localisés de manière permanente au voisinage des tropiques (anticyclone des Açores, de l’Atlantique Sud, des Mascareignes) ; ils connaissent des oscillations annuelles nord-sud et sud-nord en relation avec le mouvement apparent du soleil. Des zones de hautes pressions se forment aussi sur le continent, en hiver, vers les mêmes latitudes (Sahara septentrional en janv. ; Afrique du Sud-Est en juill.).

L’air dense s’écoule depuis ces centres de hautes pressions : ce sont les alizés, qui, lorsqu’ils franchissent l’équateur, prennent le nom de moussons. La zone de rencontre des vents qui viennent du nord avec ceux qui viennent du sud est la zone de convergence intertropicale, le long de laquelle règnent des basses pressions et une perturbation constante de l’atmosphère, accompagnée de pluies.

En janvier, la zone de convergence intertropicale prend en écharpe l’Afrique australe et Madagascar.

L’Afrique orientale est soumise alors à la mousson asiatique, tandis qu’en Afrique occidentale soufflent l’harmattan chaud et sec et les alizés marins.

En juillet, la zone de convergence intertropicale remonte très haut vers le nord, entre l’Afrique occidentale et l’Éthiopie. La mousson guinéenne (alizé originaire de l’anticyclone de l’Atlantique Sud et ayant franchi l’équateur) apporte alors de fortes pluies au nord du golfe de Guinée : c’est la saison des pluies boréales, pendant qu’en Afrique australe se développe au contraire la saison sèche.

Outre la latitude, et le déplacement des masses d’air, le climat est déterminé par les courants marins, l’altitude, le relief et l’orientation des côtes.

Les courants chauds (courant du Mozambique) augmentent l’humidité et l’instabilité atmosphérique. Les courants froids (des Canaries, de Benguela) refroidissent les masses d’air, entraînant la formation de brouillards en mer et diminuant la pluviosité sur les côtes voisines ; ainsi s’expliquent les déserts côtiers du Namib et de Mauritanie.

L’altitude détermine largement la géographie des températures, tandis que les reliefs obligent l’air à s’élever et provoquent la condensation de la vapeur d’eau, augmentant la pluviosité. L’orientation des côtes joue aussi un grand rôle : ainsi la côte du Dahomey au Liberia, qui reçoit la mousson de plein fouet, est très arrosée (5 m en Guinée) ; de même la côte orientale de Madagascar exposée à l’alizé. Par contre, les littoraux parallèles aux vents dominants sont moins arrosés (côte de la Somalie). Les climats équatoriaux sont caractérisés par de la pluie toute l’année, avec deux maximums aux équinoxes (mars et septembre) correspondant aux deux passages de la zone de convergence intertropicale sur l’équateur. Dans le bassin du Congo la pluviosité est de 1,5 à 2 m par an. La température moyenne annuelle est voisine de 26 °C.

Les climats tropicaux s’individualisent au fur et à mesure qu’on s’éloigne de l’équateur et sont caractérisés par le développement d’une grande saison sèche. On distingue une variété humide, avec 1 200 à 1 500 mm de pluie et une saison sèche réduite de 3 à 6 mois, et une variété sèche, avec 500 mm à 1 200 mm de pluie et une saison sèche de 6 à 9 mois. Les climats sahéliens annoncent le désert, avec moins de 500 mm de pluie, et une saison sèche durant plus de 9 mois.

Les régions désertiques reçoivent moins de 200 mm de pluie : c’est le cas du Sahara, des déserts de Libye et de Nubie ; du désert du Namib ; d’une partie de la Somalie et de l’Érythrée.

Les climats méditerranéens n’existent qu’au Maghreb et dans la région du Cap. Leur originalité est de posséder des pluies de saison froide, à l’inverse du reste de l’Afrique. Le régime des vents y est aussi tout à fait différent : c’est celui de la zone tempérée, lié au passage de dépressions et d’anticyclones mobiles circulant toujours dans le sens ouest-est.


La végétation et les sols

Dans les régions équatoriales, bien arrosées, dominent des sols très profonds (souvent 15 m et davantage) de coloration dominante rouge : ce sont les sols latéritiques, dits aussi ferralitiques.

Dans les régions tropicales, le développement de la saison sèche permet la concentration et la fixation du fer dans les sols ferrugineux tropicaux. Lorsqu’il y a forte accumulation des oxydes de fer et d’alumine, et durcissement, apparaissent les sols à carapace, appelés aussi « bowé » en Afrique occidentale.

Dans la zone sahélienne, les sols les plus courants sont les sols bruns et châtains, contenant du fer, et les sols gris, généralement peu épais.

Dans la zone méditerranéenne, mieux arrosée, on retrouve des sols rouges, châtains ou gris, rappelant ceux des tropiques secs, et des sols à croûtes calcaires ou gypseuses.