Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

calcaire (relief) (suite)

Dans les régions méditerranéennes, où les héritages de climats plus humides, voire tropicaux, jouent également un rôle important, les eaux, qui tombent surtout en hiver, ne sont pas dépourvues d’agressivité, d’autant que la végétation, bien que maigre, leur confère un pouvoir dissolvant non négligeable. Les lapiés sont particulièrement bien développés. Les complications tectoniques fréquentes des régions riveraines de la Méditerranée expliquent la présence de nombreux poljés. D’autre part, l’importance des soulèvements récents y favorise l’enfouissement des eaux en profondeur ; celles-ci, en se refroidissant dans les grottes, acquièrent un regain d’agressivité. Aussi, les formes souterraines sont-elles développées.

Dans les régions sèches, la karstification est insignifiante : l’eau fait défaut, et les rares précipitations font ruisseler des eaux peu agressives du fait de leur température élevée et de l’absence de végétation. Au contraire, dans les régions tropicales humides, la grande abondance des eaux, la forte densité du couvert végétal, même sur des pentes raides, compensent largement la faible agressivité des eaux chaudes. La dissolution très active est à l’origine d’un modelé karstique particulier : dès le début de l’évolution, la surface se troue d’innombrables dolines (karst écumoire), qui, en s’agrandissant, ont tôt fait d’isoler des pitons aux flancs plus ou moins raides (karst à piton ou à tourelles). Entre ces pitons se développent des poljés dont les nappes d’inondation sont particulièrement actives. Mais les eaux ont surtout une action superficielle : rapidement saturées, la dissolution étant activée par la température élevée, elles n’ont qu’un faible pouvoir dissolvant en profondeur. Aussi, les formes souterraines sont-elles modestes.

R. L.

 V. géomorphologie.

calcium

Métal alcalino-terreux*, un des principaux éléments minéraux de l’organisme.


Le contenu de l’organisme en calcium croît avec l’âge ; il atteint 1 000 à 1 200 g chez l’adulte. La plus grande partie (99 p. 100) est dans le squelette, combinée aux phosphates et aux carbonates.

Le taux du calcium dans le sang, ou calcémie, est stable, normalement de 100 mg par litre de sérum. Ce calcium plasmatique existe sous deux formes : non diffusible et diffusible. Le calcium non diffusible est lié aux protéines, et son rôle physiologique est nul. Le calcium diffusible (ou ultra-filtrable) représente environ 60 p. 100 du calcium plasmatique ; il est en grande partie à l’état ionisé (Ca++) : cette fraction ionisée est indispensable à la coagulation* sanguine, à la perméabilité des membranes cellulaires et à l’excitabilité neuromusculaire.


Besoins en calcium

Les rations calciques quotidiennes recommandées, c’est-à-dire optimales, exprimées en milligrammes de calcium élément, sont schématiquement les suivantes :

Pendant la grossesse et l’allaitement, la ration calcique recommandée est de 1 500 à 2 000 mg par jour.

L’alimentation normale répond à ces besoins, mais les enquêtes statistiques effectuées en France montrent qu’une partie de la population, notamment les personnes âgées, ont un apport calcique insuffisant. Cette carence calcique est un des facteurs de l’ostéoporose (v. os).

Parmi les aliments courants riches en calcium viennent en tête la plupart des produits laitiers : le lait et les fromages à pâte ferme.

On a longtemps considéré comme nécessaire de respecter dans les apports alimentaires un rapport calcium/phosphore = 2/3. Ce point est actuellement controversé.


Métabolisme du calcium

Son étude a beaucoup bénéficié de l’emploi du calcium radio-actif.

• L’absorption du calcium alimentaire a lieu essentiellement dans la portion initiale de l’intestin grêle. Seule une fraction de l’apport est absorbée, fraction d’autant plus importante que cet apport est faible. La vitamine D est nécessaire à l’absorption physiologique du calcium.

• L’élimination calcique est intestinale et urinaire. Dans les selles s’éliminent le calcium alimentaire non absorbé et la fraction non réabsorbée du calcium contenu dans les sécrétions digestives (appelée calcium endogène). La perte urinaire, ou calciurie, est en moyenne chez l’adulte de 150 mg.

• Au niveau de l’os, le calcium est étroitement lié au phosphore ; ces deux ions forment en effet des phosphates tricalciques solubles qui prennent part à la formation des microcristaux d’hydroxyapathite, dont la réunion forme le cristal osseux. La grande surface des microcristaux explique l’importance des échanges entre l’os et les liquides extra-cellulaires. La mobilisation incessante du calcium osseux tient à l’existence de deux processus permanents : l’un de construction osseuse, l’autre de destruction.

• La stabilité du taux de la calcémie est le résultat de la mise en jeu incessante de systèmes régulateurs assurant l’équilibre entre la fixation et la libération du calcium du squelette. Cette régulation est essentiellement sous la dépendance de trois facteurs : la vitamine D, la parathormone et la thyrocalcitonine.

La vitamine D. L’apport en vitamine D est obtenu chez l’homme par photosynthèse cutanée, c’est-à-dire par transformation, au niveau de la peau, sous l’action des radiations ultraviolettes de la lumière solaire, de certains stérols en vitamine D3, ou cholécalciférol. Une diminution importante du degré d’exposition solaire risque d’entraîner une carence en vitamine D, dont la conséquence sera une diminution de l’absorption intestinale du calcium. La vitamine D est également indispensable à l’action de la parathormone sur le squelette.

La parathormone. Cette hormone, sécrétée par les glandes parathyroïdes, tend à élever le taux de la calcémie lorsque celui-ci diminue. Elle agit d’une part en libérant du calcium à partir de l’os, d’autre part en augmentant la réabsorption du calcium au niveau du rein et enfin en favorisant son absorption intestinale.

La thyrocalcitonine. Découverte en 1963, c’est une hormone sécrétée par la glande thyroïde. Elle tend à ramener à la normale le taux de la calcémie lorsque celui-ci s’élève. Son action s’exerce surtout en inhibant la déminéralisation du squelette et en s’opposant au transfert du calcium de l’os vers le milieu intérieur.