Brandt (Willy) (suite)
Tandis qu’à l’intérieur il élargit la politique sociale, le chancelier Brandt, tout en maintenant ses alliances occidentales (il est reçu officiellement en Grande-Bretagne en mars 1970 et aux États-Unis en avril), oriente décidément sa politique extérieure vers le rapprochement avec l’Est. Dès le 7 décembre 1969, on annonce à Bonn que le gouvernement soviétique est prêt à entamer des négociations avec les Allemands de l’Ouest. Le problème le plus brûlant restant les relations avec la R. D. A., une double rencontre a lieu à Erfurt (mars 1970) et à Kassel (mai) entre le chancelier Brandt et Willi Stoph, président du Conseil des ministres de la République démocratique.
Plus efficaces sont les négociations que Walter Scheel mène à Moscou, à partir du 26 juillet 1970, en vue de la signature d’un traité de « renonciation à la force » entre l’U. R. S. S. et la R. F. A. En fait, ce traité s’élargit en un large accord de coopération entre les deux pays (août), accord que complète bientôt le rapprochement germano-polonais. En 1971, Willy Brandt reçoit le prix Nobel de la paix. En novembre 1972, des élections anticipées sont une victoire pour la SPD. Réélu chancelier, Brandt doit faire face à l’opposition libérale et à celle des jeunes socialistes. De plus, une affaire d’espionnage met en cause Gunther Guillaume, le chef de son cabinet : Willy Brandt démissionne le 7 mai 1974 ; il garde néanmoins la présidence de son parti.
P. P.
➙ Allemagne / Berlin / Socialisme.
G. Sandoz, la Gauche allemande (Julliard, 1970).