Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

Bovins ou Bovinés (suite)

 A. M. Leroy, le Bœuf (Hachette, 1942). / C. Craplet, Traité d’élevage moderne ; t. II : Reproduction normale et pathologique des Bovins (Vigot, 1952) ; t. V : la Vache laitière (Vigot, 1960) ; t. VII : le Veau (Vigot, 1963) ; t. VIII : la Viande des Bovins (Vigot, 1966 ; 3 vol.). / A. M. Leroy, J. Sentex et R. Stœckel, le Producteur de lait (Hachette, 1956). / I. Johansson, Genetic Aspects of Dairy Cattle Breeding (Urbana, Illinois, 1961). / G. W. Salisbury et N. L. Van Demark, Physiology of Reproduction and Artificial Insemination of Cattle (San Francisco, 1961). / F. A. O., Production et commercialisation de la viande (Rome, 1963). / H. M. Briggs, Modern Breeds of Livestock (Londres, 1969).

boxe

Sport de combat opposant deux adversaires gantés de cuir. L’objectif de chacun est de frapper (si possible d’abattre) son vis-à-vis, en s’efforçant de recevoir un minimum de coups et en respectant des règles précises.



Les origines

La boxe prit naissance en Angleterre avec James Figg (v. 1695-1734), qui devint, en 1719, le premier champion britannique. Il boxait surtout dans l’arrière-salle des cabarets, se mesurant parfois à plusieurs adversaires. En d’autres occasions, ces combats se déroulaient dans un pré, à l’intérieur d’une enceinte en forme de cercle.

Ces rencontres étaient disputées à poings nus, et la durée des reprises n’était limitée que par la chute de l’un des deux boxeurs. Un repos de trente secondes était alors accordé, et le match reprenait jusqu’à la chute suivante et la mise hors de combat définitive de l’un des antagonistes.

En 1743, un nommé Jack Broughton (1704-1789), qui s’exhibait dans une baraque de foire, eut l’idée de fonder une académie. Il formula les premières règles de boxe. Quelques années plus tard, en 1747, le même J. Broughton inventait les premiers gants de boxe ; il les fit porter aux élèves de son académie, afin de les empêcher de se meurtrir le poing ou de s’abîmer le visage. Ce ne fut que beaucoup plus tard que le port des gants fut rendu obligatoire. En 1838-1839, inspirées des premières règles de Jack Broughton, furent édictées les « London Prize Ring Rules », règles révisées en 1853.

Puis, en 1867, furent rédigées les fameuses règles de John Sholto Douglas, marquis de Queensberry (1844-1900). À vrai dire, elles avaient été conçues par un journaliste anglais, John Graham Chambers ; l’aimable marquis s’était contenté de prêter son nom. Mais ce ne fut qu’en 1891 que ces règles, jusqu’alors appliquées exclusivement à la Grande-Bretagne, prirent un caractère international et que le sport de la boxe fut véritablement codifié sur le plan mondial.

Selon la nouvelle réglementation, la boxe à poings nus se trouvait interdite ; le port des gants devenait obligatoire. La durée de chaque round (ou reprise) était fixée à trois minutes, chacun d’eux séparé du suivant par une minute de repos. Ces dernières dispositions sont encore valables aujourd’hui.

Seul le nombre des rounds pour un combat n’était pas encore fixé. On se battait alors au « finish », c’est-à-dire jusqu’à la chute finale ou l’abandon de l’un des adversaires.

Par la suite, pour mieux équilibrer les chances, on eut l’idée de créer des catégories de poids. Voici les trois premières instaurées : légers : au-dessous de 140 livres anglaises (63,503 kg) ; moyens : de 140 à 158 livres (71,667 kg) ; lourds : au-dessus de 158 livres.


Les grands champions du passé

John L. Sullivan, dernier champion du monde poids lourds à poings nus, fut également le premier champion mondial boxant avec des gants.

Sullivan devait céder son titre en 1892, à La Nouvelle-Orléans, à James J. Corbett, lequel fut le précurseur des grands champions modernes. Il suppléa à la force brute par l’intelligence du ring, cherchant autant à éviter les coups qu’à en donner, grâce à un remarquable jeu de jambes, des arrêts du direct du gauche, et en esquivant les crochets adverses par des retraits de la tête et du corps.

Derrière ces deux hommes devaient s’illustrer dans la catégorie suprême, dans l’ordre chronologique : Robert L. Fitzsimmons, James J. Jeffries, Jack Johnson, William H. (Jack) Dempsey, Gene Tunney, Joe Louis, Rocky Marciano, Cassius Clay, Joe Frazier et George Foreman.

Dans les autres catégories, parmi les plus grands champions de tous les temps, on peut retenir : Kid McCoy, Philadelphie Jack O’Brien (mi-lourds) ; Stanley Ketchel, Tommy Ryan, Mickey Walker, Harry Greb, Ray Robinson (moyens) ; Joe Walcott, Billy Smith, Henry Armstrong (mi-moyens). Ce dernier fut aussi champion du monde chez les plumes et les légers.

Citons encore : Joe Gans et Benny Leonard (légers) ; Terry McGovern et Jim Driscoll (plumes) ; George Dixon et Peter Herman (coqs) ; Jimmy Wilde et Pancho Villa (mouches).

Deux Français : Georges Carpentier et Marcel Cerdan, dans leur catégorie respective des poids mi-lourds et des moyens, ont mérité de figurer au classement des meilleurs mondiaux de tous les temps.


L’évolution en France

Le premier combat à poings nus en France se déroula en 1887, près de Rouen, dans une petite île de la Seine. Torse nu, les jambes et les cuisses emprisonnées dans un caleçon noir et collant, l’Américain Jack Kilrain et l’Anglais Jim Smith s’affrontèrent le buste droit, comme l’exigeait la technique de l’époque.

La pratique de la boxe anglaise n’était pas encore autorisée en France, et le match fut interrompu par l’arrivée des gendarmes. Les adversaires avaient cependant combattu pendant 106 périodes de trois minutes. Inachevée, la rencontre fut déclarée nulle.

La boxe était toujours un sport clandestin quand, en 1888, dans un parc prêté par un mécène des environs de Chantilly, John L. Sullivan, le champion d’Amérique des poids lourds, et Charlie Mitchell, un étonnant boxeur anglais, rivalisèrent pour le titre de champion du monde. Le combat dura trois heures. Pendant la dernière heure, les deux hommes se battirent sous une pluie torrentielle. Soudain, Sullivan et Mitchell cessèrent de combattre et se serrèrent la main. L’arbitre, comprenant que les deux hommes se considéraient comme égaux, déclara le match nul.

À peine la décision fut-elle annoncée que la police pénétra dans le parc et verbalisa. C’est ainsi que le grand John Sullivan et Charlie Mitchell passèrent la nuit, meurtris et courbatus, dans une cellule de la prison de Senlis.

Si les combats de boxe anglaise n’étaient pas autorisés, en revanche, les assauts de boxe française (sport qui conserve encore des adeptes) fleurissaient depuis longtemps dans les salles de la capitale.

En boxe française, on utilisait indifféremment le poing et le pied, et on considérait cette discipline essentiellement comme un moyen de se défendre dans la rue contre les « apaches ».

Il fallut plusieurs années pour imposer la boxe anglaise en France. Mais avec la fondation, le 15 février 1903, de la Fédération française de boxe par quatre jeunes sportifs (Albert Bourdariat, Frantz Reichel, Paul Rousseau et Van Roose), la vogue de la boxe anglaise, reconnue sport officiel, deviendra vite irrésistible.