Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

Bovins ou Bovinés (suite)

En hiver, les animaux d’élevage peuvent être soit attachés en étable, soit laissés en stabulation libre, solution qui permet de réaliser d’importantes économies de main-d’œuvre. Ils reçoivent alors des fourrages grossiers : foin, ensilage, paille..., avec un peu de concentrés (de l’ordre de 1 à 2 kg par tête et par jour) si l’on désire avoir des croissances supérieures à 600 ou 700 g, surtout si les fourrages grossiers précédents ne sont pas de bonne qualité.


La production du lait

La composition moyenne du lait de vache est la suivante :
— matières grasses : 38 g par kg
— matières azotées : 32 g par kg
— lactose : 50 g par kg
— matières minérales : 7 g par kg.


Sécrétion et récolte du lait

La mamelle des Bovins est composée de quatre quartiers, chaque quartier correspondant à un trayon. Le lait qui s’est accumulé dans les quartiers au cours de l’intervalle qui sépare deux traites va pouvoir en être extrait au cours de l’opération de traite, cette opération requérant la participation de l’animal, qui sécrète, au niveau de l’hypophyse, une hormone : l’ocytocine, dont le rôle est de provoquer la contraction des cellules sécrétrices et l’expulsion du lait vers les trayons, où il devient disponible au trayeur ou à la machine. Une bonne traite est une traite rapide et complète, la condition de rapidité étant nécessaire pour obtenir une traite complète, laquelle est indispensable au maintien d’un bon niveau de production. Toute perturbation émotionnelle (traitement brutal, changement de vacher...) provoque une décharge d’adrénaline dont l’action vasoconstrictrice ralentit l’arrivée de l’ocytocine et entraîne en conséquence une traite incomplète.

Ainsi, une bonne traite exige le respect des principes suivants :
— lavage du pis à l’eau tiède ;
— massage du pis pour favoriser la libération de l’ocytocine ;
— traite rapide : une bonne traite doit être terminée en 4 ou 5 minutes ; au-delà de 8 minutes, elle est défectueuse ;
— traite complète, en pratiquant un égouttage des derniers jets de lait, qui sont particulièrement riches en matières grasses.

La récolte d’un lait propre et sain exige que l’on prenne un certain nombre de précautions. En effet, la contamination du lait peut se faire soit durant la traite, soit après la traite. Il est impossible de la supprimer totalement, et il faut donc essayer de la limiter par des mesures appropriées :
— quant au vacher : hygiène générale, mains soigneusement lavées... ;
— quant à la mamelle : lavage de la mamelle, élimination des premiers jets à la main, ces premiers jets étant les plus contaminés, traite à part et en dernier des vaches atteintes ou suspectes de mammites ;
— quant à la machine : nettoyage après chaque traite, démontage et nettoyage général hebdomadaire.

Il faut aussi limiter les développements microbiens après la traite, afin de fournir au consommateur ou à l’industriel un lait de bonne qualité bactériologique. Le moyen le plus efficace est de ramener la température du lait à + 4 °C, le plus rapidement possible après la traite, au moyen d’appareils refroidisseurs qui servent aussi au stockage temporaire du lait à la ferme (tank de réfrigération et de stockage). Il faut enfin veiller à sortir le lait de l’étable aussitôt après la traite pour éviter qu’il ne prenne de mauvaises odeurs (ensilage, choux...).

La production laitière d’une vache varie au cours de la lactation. Mais la production varie aussi avec un grand nombre d’autres facteurs, parmi lesquels on peut citer :
— les facteurs génétiques : race, individu ;
— les facteurs alimentaires : quantité et qualité des fourrages distribués, équilibre de la ration... ;
— les facteurs liés au stade physiologique de l’animal : âge au vêlage, numéro de lactation, mois de vêlage, durée du tarissement précédent, intervalle entre vêlages... ;
— les facteurs liés à la qualité de la traite ;
— les facteurs sanitaires : état de santé, mammites... ;
— les facteurs liés au milieu : climat, altitude...


La production de viande


Les types de production

Les abattages de Bovins concernent tant les animaux élevés spécialement en vue de la boucherie que les reproducteurs mâles et surtout femelles en fin de carrière. Cette variété d’objectifs, jointe à la diversité des conditions d’élevage, explique le grand nombre des types d’animaux livrés sur le marché.

La classe des plus jeunes est constituée par les veaux de boucherie, parmi lesquels on distingue :
— les veaux de colostrum, vendus entre une et trois semaines, dont l’importance diminue, fort heureusement, d’année en année ;
— les veaux légers, de 70 à 80 kg et de 5 à 6 semaines, habituellement produits dans les zones où le lait est commercialisé à un prix assez élevé ;
— les veaux moyens, de 110 à 150 kg et de 10 à 15 semaines, les plus courants ;
— les veaux lourds, de 150 à 250 kg et de 4 à 7 mois, produits dans certaines régions spécialisées.

Tous ces animaux sont normalement élevés à partir de lait ou de produits à base de lait, avec le cas échéant un peu de concentré pour les types les plus lourds. En aucun cas, ils ne reçoivent de fourrages grossiers, qu’ils ne seraient d’ailleurs pas à même de digérer du fait du très faible développement de leur rumen.

La classe des jeunes Bovins précoces est celle qui tend aujourd’hui à devenir la plus importante. Il s’agit d’animaux élevés avec un régime intensif, leur permettant de réaliser des gains moyens quotidiens supérieurs au kilogramme. Après une phase lactée de longueur variable selon les races (3 mois d’élevage en nursery pour les races laitières, 7 mois de vie au pâturage avec la mère pour les races à viande), les jeunes sujets reçoivent une alimentation essentiellement composée de fourrages grossiers suffisamment riches (foin de luzerne, ensilage de maïs, herbe déshydratée...) et de concentrés (céréales, tourteaux...). Abattus selon les régions et selon les débouchés entre 250 et 550 kg, soit entre 7 et 16 mois, ces animaux sont ceux qui obtiennent les meilleurs indices de consommation (nombre d’unités fourragères nécessaires pour réaliser un kilogramme de poids vif), d’où leur intérêt sur le plan économique, bien que les unités fourragères qu’ils consomment soient des unités fourragères chères, car composées d’une fraction importante de concentrés. En France, on distingue dans cette classe :
— les veaux de Saint-Étienne, de 8 à 9 mois, pesant 300 à 350 kg ;
— les veaux de Lyon, de 10 à 12 mois, pesant 400 à 480 kg ;
— les « baby-beef », de 11 à 14 mois et de 450 à 550 kg.