Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

bouddhisme (suite)

 OUVRAGES GÉNÉRAUX. H. Oldenberg, Buddha, sein Leben, seine Lehre, seine Gemeinde (Berlin, 1881 ; 13e éd., Stuttgart, 1959). / E. J. Thomas, The Life of Buddha as Legend and History (Londres, 1927). / Bibliographie bouddhique (Maisonneuve, 1928-1967 ; 8 vol.). / E. Waldschmidt, Die Legende vom Leben des Buddha (Berlin, 1929). / C. Regamey, Buddhistische Philosophie (Berne, 1950). / H. Arvon, le Bouddhisme (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1951 ; 6e éd., 1969 ; le Bouddha (P. U. F., 1972). / E. Conze, Buddhism, its Essence and Development (Oxford, 1951 ; trad. fr. le Bouddhisme dans son essence et son développement, Payot, 1952). / M. Percheron, le Bouddha et le bouddhisme (Éd. du Seuil, coll. « Microcosme », 1956). / A. Migot, le Bouddha (Club français du livre, 1958 ; nouv. éd., 1970). / Présence du bouddhisme, numéro spécial de la revue France-Asie (Saigon, 1959). / A. Bareau, Buddha (Seghers, 1962).
BOUDDHISME INDIEN. L. Renou et J. Filliozat (sous la dir. de), l’Inde classique (t. I, Payot, 1949 ; t. II, Maisonneuve, 1955). / E. Lamotte, Histoire du bouddhisme indien des origines à l’ère Saka (Nauwelaerts, 1958). / E. Conze, Buddhist Thought in India (Londres, 1962).
BOUDDHISME JAPONAIS. T. Hashikawa, Précis d’histoire du bouddhisme au Japon (en japonais, Kyōto, 1929). / Z. Tsuji, Histoire du bouddhisme au Japon (en japonais, Tōkyō, 1929). / M. Anesaki, History of Japanese Religion (Londres, 1930 ; nouv. éd., 1963). / C. N. E. Eliot, Japanese Bouddhism (Londres, 1935). / E. D. Saunders, Buddhism in Japon (Philadelphie, 1964). / Hônen, Shinran, Nichiren et Dôgen, le Bouddhisme japonais (trad. du japonais, A. Michel, 1965). / C. Godard et F. B. Fukui, la Chine et le Japon (Bloud et Gay, 1966). / R. Sieffert, les Religions du Japon (P. U. F., 1968).
BOUDDHISME CHINOIS. J. L. Fung, A History of Chinese Philosophy (en chinois, Pékin, 1937 ; trad. angl., Princeton, 1952-1953 ; 2 vol. ; trad. fr. Précis d’histoire de la philosophie chinoise, Payot, 1952). / H. Maspero, les Religions chinoises (Civilisations du Sud, 1950). / J. Gernet, les Aspects économiques du bouddhisme dans la société chinoise du ve au xe siècle (Saigon, 1956). / F. Houang, le Bouddhisme, de l’Inde à la Chine (Fayard, 1963). / K. K. S. Ch’ên, Buddhism in China (Princeton, 1964).

Boudin (Eugène)

Peintre français (Honfleur 1824 - Deauville 1898).


Dans l’histoire de la peinture du xixe s., la situation de Boudin est assez paradoxale. Mariniste autodidacte, il mène une carrière indépendante et effacée, dont le sérieux et la constance, surtout, lui vaudront une célébrité tardive. Loué cependant dès ses débuts par Baudelaire, aidé des conseils de Courbet* et de Millet*, collaborateur de Constant Troyon (v. Barbizon), initiateur de Monet*, ce peintre en marge peut être regardé comme un original précurseur de l’impressionnisme*.

Boudin donne l’exemple d’une vocation impérieuse, mais développée sans rupture avec son milieu d’origine. Né d’une modeste famille de marins, mousse puis commis au Havre, il montre un goût décidé pour le dessin et la peinture. Une bourse obtenue en 1851 lui procure un séjour de trois ans à Paris, occasion de copier les Hollandais du Louvre ; mais Boudin travaille seul, sans passer par les ateliers, et se confirme dans le choix de ses sujets, liés à sa province et à la mer. Les années qui suivent, difficiles, sont marquées par le retour au Havre et des séjours successifs en Bretagne, à Étretat, à Honfleur (ferme Saint-Siméon) et à Trouville.

À partir de 1861, installé l’hiver à Paris, où il travaille pour Troyon et expose régulièrement au Salon, Boudin consacre le reste de l’année à ses paysages bretons et normands. À partir de 1868, le succès s’affirmant, il peut étendre son horizon par des voyages en Belgique, en Hollande et en Italie.

Peintre de marines, plus exactement de « paysages de mer », il se cantonne dans son domaine et sait d’emblée ce qu’il veut atteindre. Dès 1854, dans ses carnets, il exprime ses doutes et son désir de perfection, tout entier tourné vers l’ambiance atmosphérique : « Nager en plein ciel [...] arriver aux tendresses du nuage [...] quelle jouissance et quel tourment. » Toutes ses marines, du Havre à Venise, résolvent « des états d’atmosphère, des jeux de lumière [...] des brumes en suspension, des ciels lourds, l’indécision des horizons marins » (G. Geffroy). La formule varie peu : format rectangulaire allongé, ciel occupant les deux tiers de la surface, bateaux le plus souvent parallèles à la ligne d’horizon, point de vue surélevé repoussant le premier plan. Par rapport à Eugène Isabey (1804-1886) et à la manière romantique, Boudin évite toute dramatisation comme toute anecdote. Point de tempêtes, ni de précisions sur un gréement, mais une analyse de la lumière.

Ce souci de l’essentiel, un problème de valeurs et d’harmonies colorées, apparaît spécialement dans les scènes de plage, faites sur les conseils d’Isabey et auxquelles Boudin dut ses premiers succès. Crinolines et redingotes, cabines et parasols permettent l’emploi de tons locaux larges et forts, qui contrastent avec le raffinement des teintes naturelles. Là encore, une même formule est inlassablement répétée : les estivants sont placés parallèlement à la mer, sur toute la longueur du tableau, ce qui permet d’abrupts cadrages. À la différence de Constantin Guys (1802-1892), Boudin ne fait pas une chronique sociale, moins soucieux de psychologie et de mode que des conséquences colorées de cette transition entre ciel et terre que font les personnages.

On retrouve la même approche du sujet dans le troisième des genres pratiqué par Boudin (et particulièrement bien représenté au musée du Havre), celui des paysages avec ou sans animaux et des scènes de la vie rustique : analyse géométrique et nerveuse des formes, qui donne l’essentiel ; notations chromatiques permettant de se consacrer aux seules variations de la lumière et de l’atmosphère sur le motif.

Aussi, l’essentiel de l’œuvre de Boudin reste peut-être cette série de dessins et de pastels qui avaient tant frappé Baudelaire ; méthodiquement conservés par l’artiste, légués au Louvre, ils constituent son mémento : annales du temps et des jours qui, sans les raffinements littéraires d’un Whistler* et avec une tension moindre que celle d’un Jongkind*, traduisent bien les ambitions et les succès d’un art à la foi impressionniste et réaliste.

B. F.

 G. Cahen, Eugène Boudin, sa vie et son œuvre (Floury, 1900). / G. Jean-Aubry, Eugène Boudin d’après des documents inédits (Bernheim, 1922 ; nouv. éd., Bibliothèque des arts, 1968).
CATALOGUE D’EXPOSITION. Boudin, aquarelles et pastels (Cabinet des dessins du musée du Louvre, Paris, 1965).