botanique (suite)
Les Algues aussi présentent des caractères sexuels intéressants ; c’est au cours des soixante dernières années que les cycles de nombreuses espèces ont été réellement connus. Parmi ceux qui ont réalisé ces travaux, on peut citer : Yamanouchi, qui travaille sur une Algue rouge (Polysiphonia) et sur le Fucus ; N. Svedelius et Camille Sauvageau, sur les Laminaires ; Johan Harold Kylin, sur les Algues brunes et rouges ; Jean Feldmann, qui étudie un grand nombre de cycles. Enfin, Max Hartmann et Moevus recherchent les causes de l’attraction des gamètes et découvrent l’existence de substances sexuelles sécrétées par ces derniers.
Rôle de la botanique
La botanique nous apparaît actuellement comme une science ou plutôt un ensemble de sciences en pleine expansion ; mince filet de pensée humaine à l’origine de l’humanité, nous la voyons s’étoffer lentement au cours des siècles et se développer, plus tard que les mathématiques ou la médecine, mais aussi beaucoup plus nettement au cours des xviie, xviiie et xixe s. Au xxe s., on assiste à une véritable explosion liée aux acquisitions techniques obtenues dans tous les domaines : optique, chimique, mécanique, électrique, électronique, etc. Cette accélération du rythme du progrès scientifique s’accompagne d’un morcellement en spécialités qui, bien souvent, s’appuient les unes sur les autres et s’interpénètrent.
L’humanité, en pleine croissance démographique, accroît son importance jusqu’à un stade bientôt alarmant et s’aperçoit que les aliments vont rapidement manquer. Elle constate, en outre, que les terres cultivables s’effritent, s’abîment, le plus souvent par sa propre faute, et elle cherche des solutions à cet angoissant problème. Il apparaît alors que la botanique, prise au sens le plus large du mot, est le meilleur secours de l’homme.
En effet, les végétaux sont nos seules sources alimentaires : c’est par leur intermédiaire que le carbone passe de l’état minéral à l’état organique ! Sans eux, aucun animal, aucun être humain ne pourrait subsister. L’essentiel de nos aliments est directement ou indirectement d’origine végétale, la consommation d’animaux n’étant que la récupération du carbone organique qui a passé une, deux ou trois fois dans le corps d’autres êtres vivants, avec une perte considérable d’ailleurs. Une connaissance approfondie des végétaux, de leur mode de vie, de leurs exigences peut conduire à des améliorations du rendement agricole, à l’utilisation d’espaces réputés stériles et même à l’exploitation de végétaux jusqu’ici considérés comme non comestibles (Algues par exemple).
La protection de la nature telle que nous la connaissons apparaît chaque jour plus indispensable à la conservation d’une humanité qui cherche toujours à se développer. Cette perspective a conduit à la création d’organismes officiels internationaux de défense de la nature.
Enfin, l’Unesco et la F. A. O. favorisent les recherches botaniques qui peuvent permettre la mise en valeur rationnelle de territoires tout en respectant les équilibres biologiques, si fragiles sur notre terre.
J. M. T. et F. T.
J. Sachs, Geschichte der Botanik von XVI. Jahrhundert bis 1860 (Munich, 1875 ; trad. tr. Histoire de la botanique, Reinwald, 1892). / M. Möbius, Geschichte der Botanik (Iéna, 1937). / H. S. Reed, Short History of the Plant Science (Waltham, Mass., 1942). / A. Davy de Virville (sous la dir. de), Histoire de la botanique en France (S. E. D. E. S., 1954). / R. Taton (sous la dir. de), Histoire générale des sciences (P. U. F., 1957-1964 ; 4 vol.). / W. C. Steere, Fifty Years in Botany (New York, 1959). / W. B. Turrill (sous la dir. de), Vistas in Botany (Londres, 1959-1964 ; 4 vol.).