Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

Bossuet (Jacques Bénigne) (suite)

 A. Rébelliau, Bossuet historien du protestantisme (Hachette, 1891). / E. Levesque, « Bossuet », dans Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastique, t. IX (Letouzey, 1937). / J. Calvet, Bossuet (Boivin, 1941 ; nouv. éd., Hatier, 1968). / A. G. Martimort, le Gallicanisme de Bossuet (Éd. du Cerf, 1954). / J. Truchet, la Prédication de Bossuet (Éd. du Cerf, 1960 ; 2 vol.) ; Bossuet panégyriste (Éd. du Cerf, 1962). / T. Goyet, l’Humanisme de Bossuet (Klincksieck, 1965 ; 2 vol.). / J. Le Brun, Bossuet (Desclée De Brouwer, 1971 ; la Spiritualité de Bossuet (Klincksieck, 1973).

Boston

V. des États-Unis, capit. du Massachusetts.


Fondé en 1630 par des puritains du Lincolnshire, Boston est le centre d’une agglomération comprenant la moitié de la population de l’État (2 754 000 hab. sur 5 689 000), à la limite nord de la Mégalopolis atlantique, ou Boswash (Boston-Washington).

Le site primitif de Boston se compose : d’une presqu’île renfermant de petites collines, ainsi que d’un isthme (aujourd’hui Roxbury) bordé de vasières ; d’un goulet, au nord-est, reliant les rivières Charles, à l’ouest, et Mystic, au nord, avec la rade intérieure ; d’une rade extérieure (Boston Harbour), à l’est, protégée par un champ de drumlins partiellement ennoyé. La forme et l’étroitesse du promontoire et de l’isthme gênèrent l’expansion de la ville et ses accès par terre. Aussi dut-on remblayer des vasières pour y construire les sept terminus des compagnies de chemins de fer, travaux de comblement qui se poursuivirent avec les matériaux des collines écrêtées (Beacon Hill) ou rasées ; on gagna ainsi des terrains destinés à l’habitation, aux entrepôts, à l’industrie.

Si les défauts du site se trouvaient corrigés, la situation de Boston s’est, au contraire, progressivement dévalorisée. Les efforts tentés pour faire du port le débouché du Midwest et de la ville son fournisseur se soldèrent par un échec, au profit de New York, mieux situé : la ligne directe Boston - Saint-Louis resta à l’état de projet, et celle de Boston à Albany n’a jamais assuré qu’un trafic médiocre. En outre, Boston se trouve aujourd’hui à la fois à l’écart des foyers les plus actifs de la Mégalopolis et au centre d’une région d’émigration et d’industries en difficulté.

Ce sont l’industrie et l’immigration européenne qui ont assuré la croissance de Boston. La filature et le tissage de la laine et du coton, la confection, le travail du cuir, les constructions mécaniques et navales se développèrent au cours du xixe s. Boston devint en même temps le centre de décision, de financement, de commercialisation et d’équipement des villes industrielles de la Nouvelle-Angleterre. L’industrie et le commerce trouvèrent une abondante main-d’œuvre dans la masse des immigrants qui déferlèrent à partir de 1845 ; Irlandais d’abord (46 p. 100 d’étrangers, dont les quatre cinquièmes d’Irlandais en 1850), puis Italiens, Israélites, enfin Polonais et Allemands. Le caractère puritain et protestant de la ville s’en trouva altéré, ainsi que son paysage urbain, les dernières ondes d’immigrants chassant leurs prédécesseurs, américanisés, des anciens quartiers bourgeois progressivement « taudifiés ».

Les activités tertiaires se sont développées très tôt. On y compte quatre banques dès 1812, trente-sept en 1837 et vingt-sept compagnies d’assurances en 1844. Boston est aujourd’hui une des grandes places financières d’Amérique et le principal marché de laine du continent.

Le goût du travail intellectuel, hérité de l’esprit puritain, et les traditions artistiques des grandes familles bostoniennes ont fait de la ville un centre de culture réputé par son université (Harvard remonte à 1636), le M. I. T., ou Massachusetts Institute of Technology (1861), ses bibliothèques, ses musées et galeries d’art, ses maisons d’édition.

Les industries de pointe (mécanique de précision, équipements électroniques) ont pris en partie le relais des industries traditionnelles, actuellement en difficulté. La route 128, qui cerne l’agglomération à l’ouest, a été baptisée electronics highway, car elle rassemble la plupart des cinq cents usines qui fabriquent du matériel électrique ou électronique dans la ville ou sa banlieue.

La vocation maritime de Boston remonte aux origines de la ville. Ses navires étaient présents sur les grandes routes maritimes, et ses baleiniers étaient familiers des mers arctiques. Les célèbres clippers du siècle dernier ont été construits à Boston. Mais New York ravit à Boston le rôle de principal terminus américain des lignes transatlantiques vers 1840-1850. Ce fut là le début d’une série d’échecs qui réduisirent l’importance nationale du port de Boston. Celui-ci importe (pétrole, denrées alimentaires, laine) beaucoup plus qu’il n’exporte et reçoit en outre quantité de marchandises redistribuées par des ports mieux placés géographiquement et aux échanges plus équilibrés, comme New York et Baltimore (trafic de Boston : importations de l’étranger, 6,5 Mt ; entrées par cabotage, 10 Mt; sorties totales, 1,8 Mt).

L’isolement relatif de Boston doit être corrigé par l’établissement de nouvelles relations terrestres grâce à un réseau d’autoroutes en voie d’achèvement (vers Albany et New York, le nord-est du Maine, le lac Champlain et Montréal).

Boston présente une grande diversité de quartiers. Le centre des affaires et de l’administration a conservé, au milieu des hauts édifices modernes et malgré l’incendie de 1872, des monuments anciens et surtout son Common, datant de l’époque coloniale, magnifique espace vert qui a résisté aux assauts des spéculateurs. Le nord de la presqu’île primitive (North End et West End), jadis quartier bourgeois, s’est dégradé lors de la grande immigration (tenements des Irlandais et Italiens), de même que le South End, devenu le ghetto noir et portoricain. Cambridge est le quartier universitaire. Dans un rayon de 20 km, l’agglomération englobe une pléiade de villes de résidence (Brookline, Waltham, Newton, Wellesley) ou d’industrie (Everett, Medford, Malden, Lynn). Un programme de rénovation urbaine doit résoudre le problème des ghettos et celui de la circulation, dont le métro, les ponts et tunnels ne peuvent venir à bout.

P. B.

 K. Lynch, The Image of the City (Cambridge, Mass., 1960 ; trad. fr. l’Image de la cité, Dunod, 1969). / J. E. Goody, New Architecture in Boston (Cambridge, Mass., 1966).