Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

bombe nucléaire (suite)

produit de fission, mélange complexe de substances radio-actives produites dans la fission. Chaque noyau de matière fissile, U 235 ou Pu 239, peut donner naissance à une quarantaine de couples de produits de fission primaire ; chacun d’eux peut donner naissance à une dizaine de descendants. On a donc en tout plusieurs centaines de produits de fission émetteurs de rayonnement bêta, quelquefois gamma.

réaction en chaîne, série de réactions nucléaires se propageant et s’entretenant d’elle-même, les neutrons émis lors de la fission d’un noyau provoquant, quand certaines conditions sont remplies, de nouvelles fissions.

relation d’Einstein, relation traduisant le principe d’équivalence de la masse et de l’énergie : E = Mc2. Dans le système SI, E s’exprime en joules, M en kilogrammes et c (vitesse de la lumière) en mètres par seconde.

röntgen (symb. R), unité de dose d’exposition dans l’air valable pour les rayonnements électromagnétiques X et gamma. Un röntgen correspond à une énergie de 88,5 ergs par gramme d’air.

tempête de feu, zone d’incendie violent se développant généralement dans les quartiers urbains d’habitation, amenant la formation de vent violent soufflant de tous côtés vers l’intérieur, et qui, en attisant les incendies par l’apport d’oxygène, les empêche de s’éteindre. (Il ne faut pas confondre une tempête de feu avec un feu généralisé.)

T. N. T., abrév. de trinitrotoluène, mesure d’énergie libérée dans une explosion nucléaire par la quantité d’explosif classique au T. N. T. qui libérerait la même quantité d’énergie en explosant. (L’équivalence T. N. T. est fondée sur le fait qu’une tonne de T. N. T. libère une énergie de 109 calories.)

tritium. V. hydrogène.

uranium. V. l’article.

Ph. R.

➙ Défense / Missile / Nucléaire (énergie et arme) / Protection civile / Stratégie.

 P. Genaud, l’Arme atomique (Dunod, 1950). / C. Gibrin, Atomique secours (Charles-Lavauzelle, 1953). / G. Dean, Report on the Atom (New York, 1953 ; trad. fr. Ère atomique an XII, La Table Ronde, 1955). / P. Reine, le Problème atomique (Berger-Levrault, 1956-1969 ; 7 vol.). / Federal Civil Defense Administration, The Effects of Nuclear Weapons (Washington, 1957). / F. Gigon, Apocalypse de l’atome (Del Duca, 1958). / F. Knebel et C. W. Bailey, No High Ground (New York, 1960 ; trad. fr. Hiroshima bombe A, Fayard, 1962). / C. N. Martin, Promesses et menaces de l’énergie nucléaire (P. U. F., 1960). / B. Goldschmidt, l’Aventure atomique (Fayard, 1962). / C. Rougeron, la Guerre nucléaire (Calmann-Lévy, 1962). / C. Ailleret, l’Aventure atomique française (Grasset, 1968).

Bombyx

Papillon dont la chenille, ou ver à soie, se nourrit de feuilles de Mûrier. Nom donné usuellement à quelques autres Papillons appartenant à diverses familles de Lépidoptères et présentant des ressemblances superficielles avec le Bombyx du Mûrier.



Introduction

Le Bombyx du Mûrier (Sericaria mori) n’existe qu’à l’état domestique. Il appartient à la famille des Bombycidés, dont on connaît trois cents espèces ; ce sont des Papillons à corps épais et velu, à antennes pectinées et à trompe atrophiée, si bien qu’ils ne prennent aucune nourriture à l’état adulte et ne vivent que quelques jours.

Les Chinois élevaient déjà le ver à soie 2 500 ans avant notre ère ; une sélection patiente leur a permis d’obtenir de nombreuses races, incapables de se nourrir et de se reproduire sans les soins attentifs des sériciculteurs. Ce n’est qu’au ve s. apr. J.-C. que l’élevage s’est répandu au Japon et au xiiie s. en France.

Malgré ses grandes ailes blanchâtres, le Papillon est incapable de voler. Le mâle se reconnaît à ses antennes bipectinées plus développées que celles de la femelle et à son abdomen plus mince. Les adultes vivent une quinzaine de jours, sur leurs réserves. La femelle attire le mâle par une odeur émanant de deux glandes postérieures et, aussitôt après l’accouplement, pond environ un millier d’œufs de petite taille et à paroi dure ; on les désigne communément sous le nom de graine.


Développement

Pondus au début de l’été, les œufs subissent une diapause de dix mois et n’éclosent qu’au printemps suivant, du moins dans les races dites « univoltines ». Il existe en effet des races « polyvoltines », donnant deux, trois, et jusqu’à sept générations par an, seuls les œufs de la dernière génération subissant une diapause.

À condition de recevoir une nourriture suffisante et fréquemment renouvelée (et seules les feuilles de Mûrier conviennent), la chenille grossit rapidement et, en un mois, multiplie son poids de naissance par 8 000. Elle passe par cinq périodes, ou âges, séparées par quatre mues larvaires. Au début, elle est noire et velue ; ses poils tombent bientôt, tandis que le tégument s’éclaircit jusqu’à devenir blanc. Pendant le cinquième âge, son appétit est considérable, puis elle cesse de s’alimenter et son comportement se modifie : sédentaire depuis l’éclosion et attendant sur place que la manne lui soit distribuée, le ver à soie, qui mesure maintenant 8 cm de long, se déplace et grimpe sur tout objet proche ; c’est la phase de la « montée », que le sériciculteur favorise en disposant des branchages à portée des chenilles ; elle annonce la confection prochaine du cocon et les métamorphoses.

Ayant choisi un endroit favorable, le ver émet un fil de soie par un orifice situé sur sa lèvre inférieure, en fait une sorte de treillis lâche fixé aux rameaux, élimine les derniers déchets intestinaux, puis commence à tisser autour de lui le cocon régulier et dense dans lequel s’accomplira la nymphose. Le travail dure trois à quatre jours et est exécuté à l’aide d’un seul fil qui, déroulé, atteint de 300 à 1 500 m de long (800 m en moyenne). Si l’on veut récolter la soie, on passe les cocons dans l’air chaud pour tuer les animaux, puis on dévide les fils dans l’eau bouillante. Sinon, la larve poursuit son évolution et, après une mue nymphale, donne une chrysalide ; quinze à vingt jours plus tard, la mue imaginale libère le Papillon, qui ramollit le cocon à l’un des bouts, en écarte les fils et façonne un goulot par lequel il s’échappe, les ailes encore molles et fripées.