Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

bière (suite)

société danoise de brasserie. Elle est née en 1970 de l’absorption de la société Carlsberg, créée en 1847, par la société Tuborg, créée en 1873. Ces deux entreprises étaient déjà les plus importantes du Danemark et se faisaient une vive concurrence, spécialement dans les bières de luxe et de haute qualité, tant dans le pays qu’à l’étranger. Depuis leur création, elles avaient procédé toutes deux à l’absorption de nombreuses entreprises plus petites. L’activité exportatrice de Tuborg-Carlsberg A S est considérable, Carlsberg produisant, en sus des bières, des eaux minérales et des boissons à base de kola. Le maintien du double nom Tuborg-Carlsberg dans le titre de la nouvelle société, malgré la disparition juridique de l’entreprise Carlsberg, s’explique par le souci de continuer à tirer parti du prestige de ces deux marques.

P. T.

 J. Vène et H. Le Corvaisier, la Bière et la brasserie (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1950 ; 2e éd., 1967). / H. Rouleau, Formulaire du brasseur (Girardot, 1951 ; 2e éd., 1962). / H. Leberle, Die Technologie der Malzbereitung (Stuttgart, 1952). / A. H. Cook (sous la dir. de), Chemistry and Biology of Yeasts (Londres, 1958) ; Barley and Malt (Londres, 1962). / J. de Clerck, Cours de brasserie (Université de Louvain, 1962 ; 2 vol.). / K. Fehrmann et M. Sonntag, Mechanische Technologie der Brauerei (Berlin, 1962). / J. Vermeylen, Traité de la fabrication du malt et de la bière (Gand, 1962). / Société Degrémont, Mémento technique de l’eau (Librairie Lavoisier, 1966). / P. A. Caron, Encyclopédie internationale du conditionnement des liquides (Compagnie française d’éditions, 1967). / E. Urion et F. Eyer, la Bière (Istra, 1969). / M. Iatca, Guide international de la bière (Balland, 1970).

Bihār

État du nord-est de l’Inde. Capit. Paṭnā.


Comptant 56,4 millions d’habitants, le Bihār s’étend sur 174 000 km2. Il est formé de deux régions géographiques très différentes : au nord, sur environ 80 000 km2, une portion de la plaine du Gange, avec une population dense et assez homogène de langue bihārī : au sud, sur près de 100 000 km2, une région de plateaux et de « montagnes » modestes, qui fait partie d’un autre grand ensemble morphologique de l’Inde, le « socle péninsulaire ». Ce dernier secteur a une population moins dense, est plus hétérogène, puisqu’on y trouve un nombre assez considérable d’« ādivāsi », c’est-à-dire de peuples de culture non hindoue, organisés en tribus et non en castes (d’où le nom de « populations tribales » qu’on leur attribue souvent).

Ce n’est guère que du point de vue climatique que le Bihār présente une certaine unité. Il a un climat de mousson classique, humide : succession d’une saison sèche et relativement fraîche de décembre à février, d’une saison sèche et chaude (avec des maximums atteignant 39 °C en moyenne) de mars à mai, d’une saison des pluies de juin à septembre-octobre.


Le plateau méridional ou « Chotā Nāgpur »

Le sous-sol est constitué par un socle de terrains anciens et variés : l’ensemble a subi des déformations récentes, ce qui explique une certaine variété du relief.

Parmi les régions élevées, on rencontre d’abord deux unités assez petites, proches de la plaine. À l’ouest, les monts Kaimur constituent un alignement de plateaux de 750 à 1 000 m d’altitude, au relief ondulé. À l’est, moins élevés, les monts Rājmahāl sont formés de tables de laves.

Plus au sud, on rencontre de hautes terres portées par des masses cristallines assez peu différenciées, sauf dans le détail, les plateaux de Hazārībāgh et de Rānchī, séparés l’un de l’autre par la vallée de la Dāmodar.

Toutes ces régions hautes ont un climat pluvieux, légèrement rafraîchi par l’altitude ; les sols sont médiocres, sols rouge à jaune surtout, mais les plus hautes surfaces portent des latérites franches. Aussi, d’assez vastes superficies ne sont pas défrichées et portent une forêt dégradée par l’exploitation, le pacage et la pratique de la culture itinérante ; cette forêt fait partie de la catégorie des forêts claires à feuilles caduques. Dans certaines régions, des peuplements homogènes de sāls ont été constitués pour la production de bois de qualité.

Les régions basses sont au nombre de deux. Au centre, les vallées de la Dāmodar et de ses affluents se sont fixées dans un fossé d’effondrement datant de la fin de l’ère primaire, dans lequel de très importants gisements de charbon ont été conservés. Le relief est complexe : de basses plaines alluviales alternent avec des buttes de grès et des pointements de terrains cristallins. La région basse du Sud-Est est une vaste surface aplanie par l’érosion ; cependant, les inselbergs interrompent la monotonie du relief.

Dans l’ensemble de la région méridionale, l’agriculture est médiocre. Le relief marqué, la pauvreté et la minceur des sols réduisent la surface agricole utile, qui occupe, selon les districts, de 20 à 30 p. 100 de la superficie totale. Ce sont sans doute les très mauvaises conditions de sol qui expliquent que cette région soit une des seules de l’Inde où une forte pluviosité n’a pas permis la mise en place de fortes concentrations d’hommes. Une grande partie du Chotā Nāgpur a été longtemps négligée par les populations hindoues, et elle conserve des populations « tribales » qui pratiquent la culture itinérante sur brûlis, notamment dans les monts Rājmahāl. Il faut ajouter que le relief rend difficile la construction de canaux, donc l’irrigation. Celle-ci serait utile pour assurer une récolte d’hiver importante et régulière.

Les types d’occupation du sol sont variés. Dans les régions hautes et disséquées, les grands villages sont dans les vallées ; sur le bas des pentes, des rizières sont aménagées, tandis que, sur les interfluves, on ne rencontre que des groupes humains peu nombreux, qui pratiquent la culture itinérante ou sédentaire, l’exploitation du bois et la collecte de la laque. Le plateau de Rānchī et les régions basses connaissent une occupation plus continue, et les densités peuvent atteindre de 120 à 200 habitants au kilomètre carré. Le déboisement est beaucoup plus poussé.