Adorno (Theodor Wiesengrund) (suite)
Le sociologue Adorno appliqua son attention à des problèmes de sociologie de la consommation culturelle, musicale notamment, préfaçant en quelque sorte les travaux actuels d’un Enzensberger. Mais l’ex-élève de Berg, très au fait de l’évolution interne de l’école de Schönberg, en fut un des principaux théoriciens, tout en portant son attention à une « sociologie de la création musicale », dont son livre sur Wagner est un des plus remarquables exemples. L’idée de « dialectique négative » y est présente, tout comme elle l’est, tel un leitmotiv, dans l’œuvre entière.
Les œuvres d’Adorno
• Musicales : Adorno est l’auteur d’un certain nombre de pièces dont l’esthétique générale relève de l’enseignement de Berg ; on citera en particulier les Lieder op. 1 et 7 pour voix et clarinette, sur des poèmes de Stefan George (1944).
• Philosophiques : à part la thèse sur Kierkegaard, Dialektik der Aufklärung (1947), Zur Metakritik der Erkenntnistheorie. Studien über Husserl und die phänomenologischen Antinomien (1956), Drei Studien zu Hegel (1963).
• Sociologiques : The Authoritarian Personality (paru à New York, en anglais, en 1950 ; l’ouvrage est écrit en collaboration dans le cadre des Studies in Prejudice, éditées par Max Horkheimer et Samuel H. Flowerman), Minima Moralia. Reflexionen aus dem beschädigten Leben (1951), Prismen. Kulturkritik und Gesellschaft (1955), Noten zur Literatur I, II et III (1958, 1961, 1965), Eingriffe. Neun kritische Modelle (1963), Jargon der Eigentlichkeit. Zur deutschen Ideologie (1964), Negative Dialektik (1966), Ohne Leitbild. Parva Aesthetica (1967).
• Musicographiques : Philosophie der neuen Musik (1949 ; trad. française : Philosophie de la nouvelle musique, Gallimard, 1962), Versuch über Wagner (1952 ; trad. française : Essai sur Wagner, Gallimard, 1966 ; la majeure partie du texte allemand est nettement antérieure : 1937 et 1938), Dissonanzen. Musik in der verwalteten Welt (1956), Mahler. Eine musikalische Physiognomik (1960), Einleitung in die Musiksoziologie (1962), Der getreue Korrepetitor, Lehrschriften zur musikalischen Praxis (1963), Alban Berg. Der Meister des kleinsten Übergangs (1968) et Komposition für den Film (en collaboration avec Hans Eisler, 1969).
Il faut citer également les articles traitant de musique, qui ont été à plusieurs reprises réunis ensuite en volumes (Moments musicaux, Impromptus, Quasi una fantasia), ainsi que ceux qui abordent les questions de méthode et de fond de la sociologie, pratiquée dans le cadre de l’école de Francfort.
D. J.