adolescence (suite)
Les perversions sexuelles. Lorsque le refus de l’identification au parent du même sexe ou la présence de barrières psychologiques d’origines diverses barrent la voie de l’hétérosexualité, des formes anormales de vie sexuelle se constituent, se stabilisent et s’organisent, parmi lesquelles d’abord l’homosexualité : des formes plus anormales encore peuvent s’établir, telles que la pédophilie ou, plus simplement, l’auto-érotisme masturbatoire avec inhibition et impuissance dans l’éventuelle relation hétérosexuelle. Le refus de la virilité ou le refus de la féminité peut également prendre diverses formes névrotiques (anorexie* mentale).
Les troubles névrotiques. La difficulté à surmonter les conflits, toujours exacerbés dans la mentalité adolescente, conduit à des névroses* (névrose d’angoisse et névrose d’échec). Des « complexes » puissants, pouvant prendre une allure névrotique, paralysent le comportement social et adaptatif, tels les « complexes » d’infériorité, de culpabilité, d’exclusion (abandonnisme). À noter également la fréquence des psychasthénies*, des dépressions mélancoliques, des obsessions et des phobies.
Les manifestations psychotiques. Parmi les psychoses*, c’est la schizophrénie* qui est, à cet âge, la plus insidieuse et la plus dangereuse. Selon Georges Heuyer, elle est la maladie de l’adolescence. Comme le souligne Léon Michaux, le terme d’hébéphrénie (auquel on pourrait ajouter celui de démence précoce) est un témoignage de ce risque. Quoique la maladie soit plutôt marquée, durant cette période, par des manifestations spectaculaires et transitoires (disparition de la signification du perçu, bizarrerie du comportement, discordance des sentiments, retrait hostile et résolu dans sa chambre avec refus de nourriture ou de tout soin de propreté), les bouffées délirantes peuvent avoir un caractère aigu de gravité, lorsqu’il s’agit par exemple de raptus meurtriers ou suicidaires.
R. M.
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