Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

beauté (soins de) (suite)

Cette association du parfum et de la couture a été illustrée en premier, dans les années 20, par Paul Poiret et Coco Chanel. Parfois le nom du couturier est lié par contrat à la fabrication d’un parfum, parfois parfums et couture constituent deux sociétés au sein d’une même affaire (Christian Dior). Souvent, la société des parfums représente un appui financier important pour la société de couture. Il faut signaler aussi l’intérêt grandissant des laboratoires pharmaceutiques pour les parfums et la cosmétique.


Distribution

En France, environ trois mille parfumeurs détaillants et environ 35 000 coiffeurs vendent de la parfumerie ; certaines marques de prestige accordent une exclusivité de vente à des magasins précis assurés d’un bon écoulement ; en dehors des circuits commerciaux classiques, la vente des produits de beauté se fait également par le canal des instituts de beauté et par des démonstrations à domicile (produits Avon). La vente dans les grands magasins et dans les magasins à prix unique a démocratisé la forme de distribution. L’étude soignée des flaconnages pour la parfumerie alcoolique et la création d’atomiseurs, qui projettent le liquide en microfilm à l’aide d’un gaz sous pression, ont contribué à l’expansion de ces produits, notamment à celle de la laque à cheveux, qui arrive en tête des ventes.

Ces ventes sont caractérisées par l’importance nouvelle des produits de parfumerie masculine, dont le lancement s’est fait par l’intermédiaire des produits de rasage. En 1969, un grand magasin offrait 265 articles à l’intention de cette clientèle. On envisage l’extension de ce marché à des produits de soins et même de maquillage (gels et laits teintés). Les produits de rasage ont entraîné l’usage des eaux de toilette, qui, chez les jeunes, sont utilisées par les deux sexes.

Les cosmétiques vendus dans le commerce revêtent, de nos jours, les formes les plus variées. On en citera quelques-unes, à titre d’exemple. À l’état liquide, on trouve toute la gamme des lotions aromatisées à l’aide de plantes alcoolisées ou non selon qu’elles sont destinées aux soins du visage ou des cheveux. Les toniques, destinés aux soins du visage, sont des lotions légèrement astringentes. Semi-fluides sont les émulsions telles que les laits démaquillants, les fonds de teint, etc. Parmi les crèmes, à l’état plus ou moins pâteux, figurent les crèmes protectrices à base d’huile ou de cire et d’hydrocarbures naturels, les crèmes de soins aux extraits biologiques qui nourrissent et stimulent l’épiderme et les crèmes d’entretien, à base végétale, qui gardent à la peau sa souplesse. Certains produits se présentent sous la forme de gels, à base d’alginates et de produits de synthèse associés à l’eau. Enfin, parmi les cosmétiques durs, il faut mentionner les sticks, ou bâtonnets à base de gel, comme certains déodorants, et les divers crayons à fard, qui sont des mélanges de corps gras à degrés de fusion différents, les Blush-On et les Compacts. Signalons enfin, pour mémoire, les produits de plus en plus nombreux présentés en aérosols (fond de teint, mousse à raser, laque). On appelle ligne une série de produits complémentaires liés entre eux par le même parfum.

Les produits de beauté modernes et les traitements qu’ils impliquent se différencient de ceux d’autrefois par leur caractère nettement scientifique. Il ne s’agit plus, comme jadis, de masquer les défauts par des moyens empiriques, et souvent nocifs pour la peau, mais d’y remédier en connaissance de cause. La cosmétologie (terme créé en 1935 au congrès de dermatologie de Budapest) a fait siens les enseignements de la médecine et de la biochimie pour élaborer des produits traitants en fonction de la nature de la peau (peau sèche, grasse ou normale), et qui ont pour but la triple fonction de la nettoyer, de la nourrir et de la tonifier. Moins que jamais, la beauté moderne se limite à des soins localisés ; elle est étroitement associée à l’hygiène et, notamment, à l’hygiène alimentaire ou diététique*.

L’ensemble des soins de beauté peut se répartir en deux catégories. Certains produits et traitements visent à entretenir et à conserver au maximum les qualités naturelles de la jeunesse ; d’autres à améliorer et même à transformer l’aspect physique.

Produits de base de la cosmétique moderne

Produits d’origine animale

Beaucoup d’entre eux sont d’origine biologique et ont pour effet de stimuler les fonctions de l’épiderme et d’en prolonger la jeunesse. Ce sont :
1. les acides aminés, obtenus par hydrolyse de protéines ;
2. les aromates : ambre gris, civette, musc ;
3. les extraits tissulaires et les extraits de liquides organiques :
— extraits fœtaux et embryonnaires : broyats de glandes de fœtus de bovidés ; broyats d’embryons vivants (préconisés par Alexis Carrel dès 1920) ; extraits de placenta produisant des biostimulines à basse température ; liquide amniotique d’utilisation récente, riche en éléments minéraux et en biostimulines ;
— extraits adultes : extrait de tissu conjonctif de jeunes bovidés ; sérum hématopoïétique ou sérum sanguin d’étalon, riche en protéines facilement assimilables ;
4. la gelée royale produite par les abeilles, à haut pouvoir nutritif (glucides, protides, vitamines) et susceptible de lutter contre la sénescence ;
5. les huiles animales : huiles de tortue, de requin (perhydrosqualène), de vison, lanoline, qui ont des propriétés assouplissantes.

Produits d’origine végétale

1. aromates : thym, laurier, lavande, citron, etc., qui ont un pouvoir antiseptique, calmant ou tonique selon les plantes utilisées ;
2. algues et leurs dérivés (alginates) : riches en oligo-éléments, on les utilise en applications contre l’affaissement des chairs ;
3. huiles végétales : d’amande, d’avocat, de germes (blé, maïs, riz) ; adoucissantes, elles sont utilisées comme excipients ;
4. phytocosmétiques : ils sont à base d’éléments végétaux (plantes, jus, fruits) riches en hormones végétales et générateurs de phytostimulines ;
5. pollen (récolté par les abeilles) : riche en vitamines et en acides aminés (utilisé depuis 1956).