Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

Baudelaire (Charles) (suite)

Les œuvres

1845

Salon de 1845.

1846

Salon de 1846. Articles sur l’art et la littérature, des essais, une traduction dans des périodiques.

1847

La Fanfarlo.

1848

Première traduction d’un conte de Poe par Baudelaire.

1851

Mars : Du vin et du haschisch, dans le Messager de l’Assemblée.

Avril : onze des futures « Fleurs du Mal » dans le même périodique, sous le titre les Limbes.

1855

Étude sur les beaux-arts à l’Exposition universelle. De l’essence du rire.

Baudelaire commence à consigner ses Fusées.

1856

Histoires extraordinaires, traduites de Poe, en volume.

1857

Mars : Nouvelles Histoires extraordinaires, en volume.

Juin : les Fleurs du Mal.

Octobre : Quelques Caricaturistes français et Quelques Caricaturistes étrangers. — Article sur Madame Bovary.

1858

Les Aventures d’Arthur Gordon Pym, traduites de Poe.

1859

Baudelaire commence à prendre des notes pour Mon cœur mis à nu.

Juin-juillet : Salon de 1859.

Novembre : Théophile Gautier.

1860

Les Paradis artificiels.

1861

Février : deuxième édition des Fleurs du Mal, augmentée de trente-cinq poèmes nouveaux.

Mai : Richard Wagner et Tannhäuser à Paris.

Juin-août : Réflexions sur quelques-uns de mes contemporains.

1861 et années suivantes.

Petits poèmes en prose dans des périodiques.

1863

Article nécrologique sur Delacroix.

Eureka, traduit de Poe.

1864-1866

Pauvre Belgique (notes pour un pamphlet).

Amoenitates Belgicae.

1865

Histoires grotesques et sérieuses, traduites de Poe.

1866

Les Épaves. — Nouvelles Fleurs du Mal, dans le Parnasse contemporain.

1868-1870

Publication des Œuvres complètes (incomplètes) chez Michel Lévy :
I. Les Fleurs du Mal (3e édition) ;
II. Curiosités esthétiques ;
III. L’Art romantique ;
IV. Petits Poèmes en prose. Les Paradis artificiels ;
V. Histoires extraordinaires ;
VI. Nouvelles Histoires extraordinaires ;
VII. Les Aventures d’Arthur Gordon Pym. Eureka.

1887

Œuvres posthumes et correspondance inédites, publiées par Eugène Crépet.

1922-1953

Œuvres complètes, publiées par Jacques Crépet, édition critique et commentée.

Vers la gloire

1862

Article de Swinburne dans The Spectator.

1865

Articles de Mallarmé et de Verlaine.

1867

Charles Asselineau, sur la tombe : « Ce grand esprit fut en même temps un bon esprit ; ce grand cœur fut aussi un bon cœur. »
Jules Vallès, peu après : « Poëte, il ne l’était point de par le ciel, et il avait dû se donner un mal affreux pour le devenir : il eut une minute de gloire, un siècle d’agonie : aura-t-il dix ans d’immortalité ? »

1869

Asselineau : Charles Baudelaire, sa vie et son œuvre.

1870

Lautréamont : « L’immortel cancer, Une Charogne, que peignit autrefois, avec amour, l’amant morbide de la Vénus hottentote. »

1871

Rimbaud : « Baudelaire est le premier voyant, roi des poètes, un vrai Dieu. »

1896

Le Tombeau de Charles Baudelaire, avec la collaboration de Mallarmé et de trente-huit autres écrivains (dont Stefan George, Pierre Louÿs, H. de Régnier, Verhaeren, Francis Vielé-Griffin).

1917

Le Cinquantenaire de Charles Baudelaire, avec la collaboration d’Ernest Raynaud, d’Apollinaire, etc.

1942

Pierre Jean Jouve : Tombeau de Baudelaire (publié en Suisse).

1957

Exposition Baudelaire à la Bibliothèque nationale.

1968

Exposition Baudelaire au Petit Palais.

Baudouin Ier

Roi des Belges (Bruxelles 1930).


La mort accidentelle d’Albert Ier, à qui succède Léopold III, fait de lui, dès 1934, le prince héritier. Un an plus tard, il perd sa mère, la reine Astrid. Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, il n’a pas dix ans. Accompagné de ses frères et sœurs, il participe d’abord à l’exode massif des Belges vers le sud. Au bout de deux mois, le roi Léopold III fait revenir ses enfants en Belgique, où la famille royale vit en résidence surveillée.

Le débarquement allié est une nouvelle étape dans la vie du prince héritier. La famille royale est déportée et passe onze mois en captivité. Libéré avec les siens en mai 1945, Baudouin partage, cinq ans durant, l’exil de sa famille, provoqué par les difficultés soulevées au retour de son père en Belgique. Il passe ces années en Suisse, terminant en 1948 ses études secondaires à Genève. Empêché par les circonstances d’entrer — comme le veut la tradition — à l’École militaire, il effectue en 1949 un long voyage aux États-Unis.

En 1950, une majorité de Belges se déclare, par voie de référendum, favorable au retour du roi. Accompagnant son père, Baudouin rentre en Belgique le 22 juillet. Cependant, la violence des manifestations antiléopoldistes amène le roi à proclamer, le 1er août, la délégation de ses pouvoirs au prince héritier. Cette proclamation est ratifiée par le Parlement le 10 août ; le lendemain, Baudouin prête, en tant que « prince royal », le serment constitutionnel. Moins d’un an plus tard, ce serment est renouvelé, après l’abdication officielle de Léopold III, signée le 16 juillet 1951.

Le début du règne est une période d’apprentissage ; Baudouin s’initie aux affaires de l’État.

Le souverain apparaît pour la première fois, détendu et plein d’assurance, lors de son voyage au Congo en mai-juin 1955. C’est également à propos du Congo qu’en mars 1957 il préside son premier Conseil des ministres. Cependant, après le triomphal périple africain du roi, les événements se précipitent dans la colonie belge. La caution que le roi donne au principe de l’indépendance congolaise dans son message radiodiffusé du 13 janvier 1959 arrive trop tard. À la fin de l’année, le souverain entreprend un voyage d’apaisement dans la colonie, ouvrant ainsi la voie aux négociations belgo-congolaises, tenues à Bruxelles au début de 1960. Le 18 février, il réunit un Conseil du trône — événement rarissime dans la vie politique belge —, à l’issue duquel sont ratifiées les résolutions de cette conférence. Il n’est pas récompensé de ses efforts : assistant à la proclamation de l’indépendance le 30 juin, il subit devant le Parlement congolais un discours revendicatif du Premier ministre, Patrice Lumumba.

La publication de ses fiançailles avec Fabiola de Mora y Aragón fait oublier un moment les déconvenues coloniales. Le mariage a lieu à Bruxelles le 15 décembre 1960. La visite des souverains belges au pape Jean XXIII en 1961 donne lieu à l’annonce d’un prochain heureux événement, ultérieurement démenti. Plusieurs fois encore par la suite, cet espoir sera déçu.