Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

Balzac (Honoré de) (suite)

 I. TEXTES. Les Œuvres complètes (auxquelles s’ajoutent la version définitive des Lettres à Mme Hanska) sont en cours de publication aux Bibliophiles de l’originale sous la direction de Jean A. Ducourneau. Cette édition comprend, outre la reproduction en fac-similé de l’exemplaire Furne de la Comédie humaine corrigé de la main de Balzac, tous les ouvrages de Balzac (théâtre, articles, Contes drolatiques), dont les attributions ont été revues et dont les textes ont été mis au point, chaque fois que c’était possible, à partir des manuscrits. Deux volumes de notices historiques donnent l’état actuel des connaissances pour tout ce qu’a écrit Balzac.
Éditions commodes : la Pléiade (Gallimard, 11 vol.), Classiques Garnier (introduction, notes, variantes) et Garnier-Flammarion.
II. OUVRAGES HISTORIQUES ET CRITIQUES DE BASE. M. Bardèche, Balzac romancier (Plon, 1943). / P. Bertault, Balzac et la religion (Boivin, 1943). / A. Béguin, Balzac visionnaire (Skira, 1946) ; Balzac lu et relu (Éd. du Seuil, 1965). / B. Guyon, la Pensée politique et sociale de Balzac (Colin, 1948). / G. Picon, Balzac par lui-même (Éd. du Seuil, coll. « Microcosme », 1956). / P. Barbéris, Aux sources de Balzac, les romans de jeunesse (Bibliophiles de l’originale, 1964) ; Balzac et le mal du siècle (Gallimard, 1970 ; 2 vol.) ; le Monde de Balzac (Arthaud, 1971) ; Balzac (Larousse, coll. « Thèmes et Textes », 1971) ; le « Père Goriot » de Balzac, écriture, structure, signification (Larousse, 1972) ; Mythes balzaciens (A. Colin, 1972). / A. Wurmser, la Comédie inhumaine (Gallimard, 1964 ; nouv. éd., 1970). / F. Longaud, Dictionnaire de Balzac (Larousse, 1969). / M. Berry, Balzac (Éd. universitaires, 1972).
On peut consulter également les revues : Études balzaciennes, l’Année balzacienne (depuis 1960).

Bambaras

Ethnie de l’Afrique occidentale, dont la majeure partie vit au Mali et dont le nombre de représentants dépasse 1 million. On compte aussi des Bambaras au Soudan, au Sénégal et en Côte-d’Ivoire ; ce sont souvent des travailleurs saisonniers. Leur langue fait partie du groupe mandingue. En dehors de signes spécifiques, d’ailleurs variables suivant les régions (par exemple, les nombres), l’écriture est l’arabe ; mais l’essentiel de la culture (droit, mythologie, savoir scientifique et pratique) est transmis oralement (rôle des griots). Les Bambaras sont agriculteurs et sédentaires, mais ils pratiquent aussi l’élevage.


La société bambara est patrilinéaire et patrilocale, et elle repose sur certaines données de base.


Les données fondamentales

Elles sont, d’après la tradition, au nombre de cinq.
1. La « race », ou la « descendance » (siya), groupe d’une part, sur un plan général, tous ceux qui ont ou prétendent avoir une origine commune et d’autre part, sur un plan restreint, tous ceux qui parlent le bambara, observent les mêmes us et coutumes, les mêmes institutions. Ceux-ci forment au centre du Mali un bloc relativement compact, s’étendant du 7e au 11e degré de long. O. et du 11e au 14e degré de lat. N.
2. Le lignage rassemble, généralement sur un territoire bien délimité, la grande majorité des descendants d’un ancêtre faisant l’objet d’un culte. Tous les membres d’un lignage donné portent le même nom patronymique et ont le même interdit, ou totem (tana). Le terroir qu’ils occupent est appelé « ossature de la terre des ancêtres », dont ils sont usufruitiers à part entière.
Mais le terroir n’est pas seulement un espace économique ou un champ social ; il constitue surtout un territoire politique.
3. La « parenté à plaisanterie » (senankuya) est une sorte de contrat social établi entre deux ou plusieurs « races », peuples ou lignages, qui ont fait le serment de s’entraider. Elle exige la franchise à tout moment et admet les injures même graves comme moyen de « purification des cœurs et des âmes ». Après avoir servi de levier politique à tous les fondateurs soudanais d’empires et de royaumes, la senankuya reste de nos jours encore un instrument social remarquable dont usent la plupart des habitants de l’Ouest africain dans leurs rapports quotidiens.
4. La terre, et partant le village (dugu) qu’elle porte, est considérée comme étant le « berceau » de la race ou du lignage à qui tout Bambara reste attaché.
5. La famille (communauté patriarcale), selon A. Aubert, groupe au niveau d’un village « tous les descendants d’un même ancêtre obéissant au même chef, cultivant les mêmes terres et mettant en commun le fruit de leur travail ». Font partie intégrante de cette communauté les allogènes, ou alliés, représentés par les descendants des anciens esclaves et les hôtes de la famille. D’une taille variant de 100 à 350 personnes en 1896 au seuil de l’ère coloniale, elle ne compte plus guère aujourd’hui que 30 membres, ce qui constitue le signe le plus évident de son effritement. Elle reste néanmoins la cellule de base de la société bambara. C’est à son niveau que le « culte des ancêtres » reste le plus vivace.


Les structures classificatoires

À l’intérieur des groupes décrits ci-dessus, une double classification, verticale et latérale, répartit les individus et parfois même les groupes en « pères et mères », en « frères consanguins et utérins », en « aînés et cadets » ainsi qu’en « jumeaux ».

Les termes qui désignent la parenté sont entendus du point de vue généalogique : c’est la place de l’individu sur l’arbre généalogique, et non son âge, qui détermine son rang, ses devoirs et ses droits. « Il doit respect et obéissance à ceux qui sont au-dessus de lui (ses ascendants) et à sa droite (ses aînés) ; il a autorité sur ceux qui sont au-dessous de lui (ses descendants) et à sa gauche (ses cadets) ; il est l’égal de ceux qui sont avec lui (ses « frères » de promotion d’âge). »


La famille

À la tête de chaque communauté familiale se trouve un chef, qui est toujours le « père », ou l’ « aîné », du point de vue de la classification. Également prêtre — il est considéré comme le répondant des ancêtres — et guide spirituel de sa famille, il est assisté de ses cadets, qui forment avec lui le conseil de famille. Celui-ci veille aux intérêts matériels et moraux de la communauté, partage les tâches, décide les mariages, les circoncisions et les excisions, célèbre le culte des ancêtres.

L’autorité du chef de famille, sauf cas de manquement grave aux coutumes (dilapidation, par exemple, du patrimoine collectif), est rarement mise en cause.