Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
Z

Zochtchenko (Mikhaïl Mikhaïlovitch) (suite)

Cependant, à ses yeux, les racines du pessimisme qu’il combat en lui-même sont surtout d’ordre psychophysiologique. Il cherche à en faire la démonstration dans le récit Vozvrachtchennaïa molodost (la Jeunesse retrouvée, 1933), où l’anecdote tient moins de place que le commentaire médical et psychologique. C’est au même dessein que répond Pered voskhodom solntsa (Avant le lever du soleil, 1943), autobiographie à rebours, où, selon une méthode inspirée de la psychanalyse et des théories de Pavlov, Zochtchenko essaie de se guérir de sa mélancolie en remontant aux souvenirs de sa première enfance pour y déceler un traumatisme primitif.

L’extraordinaire popularité de Zochtchenko pendant les années 20 lui a permis de tourner en dérision la critique « idéologique » qui l’identifiait avec le narrateur « petit-bourgeois » qu’il met en scène. L’orientation « autocritique » de l’œuvre des années 30 lui a valu un certain répit. Mais la publication, en pleine guerre, de la première partie de Pered voskhodom solntsa fait scandale, et la seconde partie ne verra jamais le jour. En 1946, Zochtchenko est, avec Anna Akhmatova, le bouc émissaire de la campagne de redressement idéologique dirigée par A. A. Jdanov : dénoncé comme un représentant de l’individualisme petit-bourgeois et comme un ennemi de l’idéologie marxiste, il est exclu de l’Union des écrivains et ne subsiste que grâce à des traductions jusqu’à sa réintégration, après la mort de Staline. Depuis 1956, une partie de ses œuvres est de nouveau publiée en U. R. S. S.

M. A.

 Mikhaïl Zochtchenko. Articles et documents (en russe, Leningrad, 1928).

zodiaque

À l’origine, ensemble des constellations écliptiques, devenu ensuite zone du ciel où circulent les principales planètes et la Lune.



Historique

La marche du temps a toujours été rapportée au mouvement du Soleil parmi les constellations, et l’homme paraît avoir identifié depuis longtemps celles qui sont dites écliptiques, parce que le Soleil les traverse dans sa course annuelle. La suite de ces constellations constitue certainement la première définition du zodiaque ; aussi la plupart d’entre elles sont-elles baptisées d’après des animaux réels ou des êtres mythiques. Cependant, comme ce zodiaque solaire a servi essentiellement à établir des calendriers qui, d’ailleurs, furent très divers, il n’a pas été divisé uniformément en douze parties ; les Assyriens (dix siècles avant notre ère) comptaient quinze mois par an ; les Babyloniens divisaient le zodiaque en dix-huit signes, puis en onze seulement vers 400 av. J.-C. Un peu plus tard, les Égyptiens reprenaient des Grecs ce zodiaque à douze signes et le morcelaient en trente-six à quarante décans. On voit apparaître ici les signes, distincts des constellations et introduits parce que les limites de celles-ci ne découpent pas sur l’écliptique des arcs d’égale longueur, alors que les besoins des calendriers exigeaient que le début de leurs propres subdivisions (les mois) corresponde à des positions du Soleil à peu près régulièrement échelonnées. Cependant, au moment où l’on commença à dresser des horoscopes, c’est-à-dire au début de notre ère et pour les empereurs romains, les signes reçurent chacun le nom de la constellation écliptique qui marquait le mieux la position du Soleil correspondante. Dès le départ, on n’ignorait nullement que celui-ci traversait en réalité non pas douze, mais treize constellations, au cours de l’année : outre la série bien connue des constellations que l’on rencontre dans le même ordre le long de l’écliptique (Bélier, Taureau, Gémeaux, Cancer, Lion, Vierge, Balance, Scorpion, Sagittaire, Capricorne, Verseau, Poissons), le zodiaque comprend un arc assez important dans le Serpentaire (Ophiuchus), entre la Balance et le Scorpion. Il se voit attribuer la majeure partie du temps que le Soleil passe dans cette treizième constellation, car celui-ci ne se trouve réellement dans le Scorpion que pendant moins de dix jours.

L’usage du zodiaque pour les besoins de l’astrologie devait conduire à le définir non par l’écliptique seul, mais par une zone d’une certaine largeur de part et d’autre, de façon à contenir aussi la course des « planètes » au sens astrologique du terme, c’est-à-dire y compris la Lune. Pour les planètes qui étaient connues des Anciens, il fallait prévoir à cet effet une bande de 7 à 8° de chaque côté de l’écliptique. Telle est donc la définition du zodiaque parfois représenté sur les cartes célestes, avec de petites variations sur la valeur exacte de sa demi-largeur, prise le plus couramment égale à 7,5°. La découverte des deux premières planètes supplémentaires dans les temps modernes (Uranus et Neptune) ne l’a pas remise en cause ; Pluton, au contraire, dont l’orbite est inclinée sur l’écliptique de 17°, reste le plus souvent extérieur à ce zodiaque traditionnel, à moins d’en doubler la largeur, ce qui retendrait à un tiers du ciel.


Usages

• Les astronomes font appel au zodiaque des signes pour situer le Soleil au long du calendrier et pour les seuls besoins de celui-ci ; il ne s’agit donc que d’arcs successifs de 30° sur l’écliptique, sans la moindre référence au ciel étoile, et chaque tranche de 30° en longitude porte le nom d’un signe. Le zéro du Bélier (premier signe) est le point γ, où l’écliptique traverse l’équateur dans le sens sud-nord en suivant le mouvement annuel du Soleil, c’est-à-dire le point équinoxial du printemps. À partir de là, les signes servent à peu près uniquement à désigner de façon imagée le début des saisons : l’entrée du Soleil dans le quatrième (Cancer), le septième (Balance) et le dixième (Capricorne) marquent de même dans l’ordre le début de l’été, de l’automne et de l’hiver. En revanche, jamais on ne se sert des signes pour situer une planète ou la Lune, qui, en général, sortent de l’écliptique ; le zodiaque des astronomes se limite à l’écliptique lui-même.