Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
Z

zinc (suite)

• Sous la forme alliée, le zinc est surtout utilisé pour la confection des alliages de fonderie, type « Zamak », à 4 p. 100 d’aluminium avec une addition de 0,5 à 3 p. 100 de cuivre. En raison de leur bas point de fusion (380 °C), de leur passivité vis-à-vis des moules et de leur bonne coulabilité, ces alliages sont particulièrement appréciés pour le moulage sous pression de pièces mécaniques ou d’ornementation de forme complexe. Leur tenue à certaines corrosions courantes, sauf l’eau chaude, la vapeur d’eau et les milieux acides, les fait utiliser dans l’industrie automobile (carburateurs d’essence, pompes, poignées), en quincaillerie, pour les jouets, les objets décoratifs ou publicitaires, le matériel électroménager et les machines électrocomptables.

Pour améliorer la tenue à la corrosion des pièces en acier galvanisé et faciliter l’adhérence du dépôt, on ajoute de 0,2 à 1 p. 100 d’aluminium au bain de galvanisation. De même, pour les applications du bâtiment, on utilise depuis plusieurs années une qualité de zinc laminé additionné de 0,8 p. 100 de cuivre et de 0,2 p. 100 de titane.

Le zinc est également employé à la confection d’éléments de piles sèches et, sous forme faiblement alliée, il sert en photogravure pour la fabrication de plaques de clichés. Des alliages à base de zinc, type « Kayem », sont spécialement élaborés pour la fabrication d’éléments d’outils de presse (travail unitaire, prototypes) et de moules d’injection de certaines matières plastiques. Enfin, plus du dixième du tonnage de zinc entre dans la composition des laitons, qui peuvent titrer jusqu’à 40 p. 100 en zinc.

R. Le R.


L’économie

La demande de zinc a mis longtemps à se développer : au siècle passé, en dehors de la fabrication des laitons, on n’utilisait guère le métal que pour la couverture et la zinguerie, où il s’était substitué au plomb, trop lourd et mécaniquement moins résistant. Depuis un siècle, les usages se sont multipliés : les peintures modernes, la galvanisation de produits métallurgiques exposés à l’air, la fonderie sous pression d’alliages d’aluminium et de cuivre (en petite quantité) donnant des produits très recherchés par l’industrie automobile expliquent que les tonnages utilisés aient plus que triplé depuis la période d’avant guerre : 1,8 Mt en 1938, 6,1 Mt en 1974. Il y a eu doublement au cours des vingt dernières années : la demande a été stimulée par l’essor de la sidérurgie, des utilisations de l’acier dans le bâtiment, de l’industrie des peintures et de l’industrie automobile.

Les minerais se présentent généralement avec des teneurs assez fortes (de 40 à 50 p. 100) : on ignore les gisements à très faible teneur, qui constituent au contraire de plus en plus la source de toute la production mondiale de cuivre. Le métal s’est mis en place sur les marges des zones métamorphiques, souvent à la suite de précipitations hydrothermales. Une bonne partie des réserves nord-américaines, dans les gisements du type vallée du Mississippi, se trouve contenue dans des calcaires primaires attaqués par ces eaux : le calcaire a été remplacé par le zinc. Une part importante des gisements est d’origine sédimentaire ancienne.

Comme très souvent pour les minerais qui n’existent qu’à haute teneur, les réserves connues sont faibles : on ne peut apprécier la valeur d’un gisement qu’après y avoir multiplié les forages. Cela explique que les réserves n’ont jamais représenté qu’un petit nombre d’années de production. À l’heure actuelle, ce nombre a tendance à baisser, ce qui semble indiquer que l’on va se heurter rapidement à une pénurie de métal.

Dans une bonne partie des gisements, le zinc est associé au plomb, ce qui explique que le secteur est souvent contrôlé par les mêmes sociétés. Les producteurs de minerai les plus importants se trouvent en Amérique du Nord ; le Canada fournit le quart du total mondial, et les États-Unis, dont la part commence à diminuer, encore près d’un dixième : au total, en y comprenant le Mexique, c’est environ 40 p. 100 du minerai qui proviennent de ce continent. La production est, ailleurs, assez régulièrement répartie. L’Afrique ne compte guère que des producteurs moyens (Zambie et Zaïre). Les producteurs d’Extrême-Orient, le Japon en particulier, sont assez importants ; il en est de même de l’Italie, de la Yougoslavie, de la Pologne et de l’Allemagne fédérale. L’U. R. S. S. et l’Australie constituent, hormis l’Amérique du Nord, les deux seuls producteurs de premier plan (avec un dixième de la production chacun).

La métallurgie est surtout importante dans les nations dotées de puissantes industries sidérurgiques et mécaniques : le Japon a pris le premier plan, suivi par les États-Unis et par l’U. R. S. S. ; ensemble, ces producteurs fournissent près de la moitié du total mondial. L’Europe du Marché commun fournit pour sa part un cinquième, cependant que les démocraties populaires, l’Espagne et la Norvège sont encore des producteurs notables.

Jusqu’au début de ce siècle, la métallurgie du zinc a été extrêmement polluante : le paysage désolé qui entoure Viviez, le centre des usines de la Vieille-Montagne, en France, en témoigne ; la végétation n’a guère repris un demi-siècle après la fin de l’utilisation des méthodes primitives de grillage.

Le zinc donne lieu à des échanges internationaux actifs : les transformateurs ne sont pas les grands producteurs de minerai, U. R. S. S. et États-Unis exceptés ; les utilisateurs ne sont pas nécessairement de gros métallurgistes, comme c’est le cas pour le Royaume-Uni. Cependant, comme les détenteurs des réserves les plus importantes sont des nations développées, Australie et Canada en particulier, le marché mondial échappe en partie aux tensions qui se manifestent de plus en plus au niveau des matières premières. À moyen terme, la situation est moins satisfaisante : les ressources connues du métal seront vite insuffisantes à satisfaire une demande aiguillonnée par la multiplication des utilisations.

P. C.

➙ Alliage / Cuivre / Métallurgie / Revêtement de surface.