Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
Y

yachting (suite)

L’organisation administrative du yachting

La première fédération de yachting à voile a été créée en 1919 sous la dénomination d’Union des sociétés nautiques françaises ; elle rassemblait huit groupements régionaux préalablement constitués. Elle a pris en 1945 le nom de Fédération française de yachting à voile (F. F. Y. V.) et en 1974 celui de Fédération française de voile (F. F. V.). Après avoir été longtemps composée de sociétés nautiques et d’associations de propriétaires de yachts groupés par séries, elle est devenue tripartite en 1961, les voix à l’Assemblée générale étant également réparties entre les sociétés nautiques, les associations de propriétaires et les associations de plein air. Ces dernières ne s’intéressent pas particulièrement à la régate, mais plutôt à la navigation de plaisance en général et à l’éducation nautique. La Fédération française de voile fait délivrer par les sociétés affiliées des licences sportives qui donnent le droit de participer aux régates et qui comportent une assurance au tiers. Elle est affiliée au Comité national des sports et au Comité olympique français ainsi qu’à l’Union internationale de yachting de course. Elle est notamment chargée de la sélection et de la préparation aux jeux Olympiques ; elle seule peut disposer du titre de « championnat de France ».

L’autorité internationale est l’International Yacht Racing Union (IYRU), comprenant un comité permanent de vingt-trois membres, qui se réunit chaque année à Londres, en novembre et qui détient le pouvoir de décision sur des questions préparées par des sous-comités. Elle élabore et contrôle les règles de jauge, et le règlement international de course désigne les classes internationales et choisit les classes olympiques. Les décisions de cet organisme s’imposent aux autorités nationales ; paradoxalement, les courses en haute mer ne sont pas régies par lui. Jusqu’à ces dernières années, il y avait deux jauges internationales : l’une d’origine européenne, la jauge du Royal Ocean Racing Club, ou RORC Rule ; l’autre américaine, la jauge du Cruising Club of America, ou CCA Rule, régie par la North American Yacht Racing Union. Une nouvelle jauge, l’International Offshore Rule (IOR), remplace à présent ces deux jauges : elle est régie par un organisme spécial, l’Offshore Rating Council.

La Fédération française de navigation automobile a été créée le 17 février 1922 lors d’une assemblée tenue à l’Automobile Club de France. Après la Seconde Guerre mondiale, elle a pris le nom de Fédération française motonautique et continue à siéger dans les locaux de l’Automobile Club de France. Elle est la seule autorité nationale accréditée pour délivrer des licences de pilote ; elle organise les compétitions et fait respecter les règlements. Sur le plan international, avant la Première Guerre mondiale, le sport motonautique international était régi par l’Assemblée internationale du yachting automobile. À la fin des hostilités fut créée l’Union internationale du yachting automobile (U. I. Y. A.), dont le siège était fixé à Bruxelles et qui a établi une nouvelle réglementation, prévoyant cinq types de bateaux. En 1945, elle a repris son activité sous le nom d’Union internationale motonautique : elle groupe trente-sept nations, et son siège est à Bruxelles. Son rôle consiste à codifier les règlements et à organiser certaines grandes épreuves. L’U. I. Y. A. tranche en outre les différends qui peuvent, au sein des autorités nationales, opposer des pilotes ou des clubs.

L. D.

➙ Course-croisière / Croisière / Monotype / Motonautisme / Régate / Voilier.

 J. Randier, Introduction à l’art de naviguer (Éd. maritimes et d’outre-mer, 1968). / J.-M. Barrault, Navigation de plaisance (Flammarion, 1971) ; Vade-mecum du petit yachtman (Arthaud, 1971). / G. Bergen, Navigation maritime du plaisancier (Amphora, 1971). / P. Heaton, A History of Yachting in Pictures (Londres, 1972 ; trad. fr. Histoire du yachting, Denoël, 1973). / C. Cazzaroli, Dictionnaire de la mer et de la navigation (Denoël, 1973). / A. Z. Labarrère, les Grands Yachts (Hachette, 1974). / J. Moore et A. Turvey, Starting Sailing (Newton Abbot, 1974 ; trad. fr. Initiation à la voile, Flammarion, 1974).

Yamamoto Isoroku

Amiral japonais (Nagaoka 1884 - près de Bougainville 1943).


Fils de Takano Teikichi, il est adopté tout jeune, à la mort de son père, par la famille Yamamoto, dont il prend le nom, et entre à dix-sept ans à l’Académie navale d’Etajima, dont il sort en 1904 pour entamer une carrière exceptionnelle. Embarqué comme enseigne sur le Mikasa, navire-amiral de la flotte de l’amiral Tōgō (1847-1934), il participe à la guerre russo-japonaise* et à la bataille de Tsushima (27-28 mai 1905), où il est blessé et perd deux doigts de la main gauche. Dans les postes qu’il occupe avant et pendant la Première Guerre mondiale, sa grande intelligence, sa mémoire prodigieuse, la précision des ordres qu’il donne sont remarquées autant que la sévère discipline qu’il exige des autres et de lui-même. En 1921, on le trouve instructeur en chef du corps aéronaval, dont il est le premier à saisir l’importance. Attaché naval aux États-Unis, puis délégué à la conférence de Londres en 1929 sur la limitation des armements, Yamamoto prend ensuite le commandement du 1er corps aéronaval avant d’être de nouveau envoyé en 1934 à Londres, où il s’efforce vainement d’obtenir pour la marine japonaise la parité avec celle des États-Unis. Ces postes à l’étranger sont pour lui l’occasion d’élargir ses vues et notamment de prendre conscience de l’ampleur du potentiel industriel américain. Vice-ministre de la Marine en 1936, il reçoit en 1939 le commandement en chef de la flotte de combat japonaise, appelée flotte combinée. À cinquante-cinq ans, il est ainsi investi d’une très lourde responsabilité : 400 navires de guerre (1,27 million de tonnes), dont 2 cuirassés géants (le Yamato et le Musashi) et 11 porte-avions, qui concrétisent l’importance accordée par le Japon à l’aéronavale. Sa prescience ne se limite pas à ce domaine : il a une claire vision des réserves limitées de son pays, déjà très engagé en Chine, et des possibilités énormes des États-Unis. Son opposition au général Tōjō (1884-1948), ministre de la Guerre, puis chef du gouvernement, n’empêchera ni la conclusion du pacte tripartite avec l’Allemagne et l’Italie en septembre 1940, ni la décision d’attaquer les États-Unis en 1941. « Si j’ai l’ordre de combattre sans égard pour les conséquences, écrit Yamamoto en 1940, je foncerai pendant les six premiers mois, mais, quant à la seconde et à la troisième année de guerre, je n’ai aucune confiance [...]. J’espère que vous éviterez un conflit armé avec les États-Unis. »