Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
Y
Y

yachting

Pratique de la navigation de plaisance sous toutes ses formes.


Celui qui s’y adonne est appelé yachtman, du néerlandais jakman ; il utilise un bateau qui peut être à voile ou à moteur et que l’on nomme yacht (des mots néerlandais jak, jakt) ou encore jot.

La navigation de plaisance est la forme de navigation que l’on pratique pour le seul plaisir de naviguer ; à ce point de vue, la promenade et la croisière relèvent tout spécialement de cette activité de loisirs. La pêche, le ski nautique, la compétition apportent un attrait supplémentaire qui peut se substituer aux joies de la navigation elle-même. Les yachts varient par la taille, et leurs champs d’activité s’échelonnent du simple plan d’eau intérieur aux mers et aux océans. Autrefois réservé à une élite fortunée, le yachting s’est considérablement développé depuis la Seconde Guerre mondiale. Les raisons principales en sont sans doute la possibilité qu’ont acquise toutes les couches de la société de bénéficier des loisirs de week-end et des congés annuels ainsi que l’attrait qu’exercent de plus en plus les sports de plein air. Cependant, l’expansion du yachting n’aurait pas été aussi grande si les architectes navals n’étaient pas parvenus à concevoir des bateaux qui, pour un tonnage et un encombrement très réduits, présentent des qualités nautiques excellentes et si les ingénieurs et les constructeurs n’avaient pas mis au point des matériaux et des procédés de construction bien adaptés à la construction de série.


Les différents types de yachts


Yachts à voile

Les yachts à voile diffèrent par la taille et par le gréement. L’Optimist, prame de 2,40 m de longueur, est sans doute le plus petit et le plus répandu. Il est gréé en « cat-boat », c’est-à-dire ne comporte qu’une seule voile, gréement qui est également utilisé pour certains dériveurs sportifs en solitaire. Dès que deux équipiers doivent prendre place sur une embarcation à voile, le gréement de « sloop », composé d’un foc et d’une grand-voile, s’impose. Il est utilisé dans presque toutes les séries de petits bateaux de plaisance en raison de sa simplicité et de son efficacité. La tendance moderne consiste à diminuer la surface de la grand-voile, au bénéfice du triangle avant, à l’intérieur duquel on établit le ou les focs. À la différence du sloop, le « cotre » porte deux focs, dont le second à partir de l’avant s’appelle trinquette. Pour les yachts de grande taille (à partir de 12 à 14 m de longueur), on préfère adopter des gréements qui comportent une surface de voilure plus divisée, d’une facilité de manœuvre plus grande. Ces gréements supposent l’adoption de deux mâts. Il s’agit très généralement des gréements de « yawl » ou de « ketch », qui diffèrent selon la taille de l’artimon et sa place par rapport à l’axe du gouvernail.

Les coques modernes sont relativement larges pour leur longueur. Les élancements réduits permettent un volume habitable aussi grand que possible. Dans les petits yachts, la hauteur intérieure est obtenue grâce à un fort fardage et à des superstructures importantes.


Yachts à moteur

Comme en matière de voile, l’éventail est largement ouvert, et fort nombreux sont les types de bateaux à moteur. Les petites embarcations à moteur sont généralement actionnées par un moteur hors-bord, plus facile d’entretien qu’un moteur in-bord. La coque ne comporte, le plus souvent, qu’un pontage avant. Il existe même une vaste catégorie d’embarcations non pontées, de forme sensiblement rectangulaire, qu’illustre la marque américaine Boston-Whaler. Sortes de jeeps de la mer, ces embarcations sont très logeables, rapides et marines, grâce à la perfection de leurs œuvres vives. Les canots pneumatiques, dont la coque se compose essentiellement de boudins de caoutchouc gonflés à l’air, entrent dans une certaine mesure dans cette catégorie. Les yachts à moteur à partir de 6 à 7 m de long sont aptes au tourisme nautique dès lors qu’ils sont pourvus d’une cabine munie de couchettes, d’un coin cuisine et de volumes de rangement. La force motrice est fournie par un ou plusieurs moteurs in-bord ou hors-bord. Une étude très poussée des coques permet une grande vitesse, même par mer agitée. Les grands yachts à moteur, à partir de 12 m de long environ, offrent à un degré encore supérieur des garanties de confort et de rapidité. À longueur égale, un yacht à moteur est généralement plus logeable qu’un voilier, eu égard à la forme plus compacte de sa coque.


Yachts mixtes voile et moteur

À l’exception des monotypes légers de compétition, les yachts à voile destinés à la croisière et à la course-croisière sont le plus souvent munis d’un moteur auxiliaire, destiné notamment à faciliter l’entrée et la sortie des ports. Lorsque la puissance du moteur est très largement calculée par rapport à la surface de voilure, on se place dans la catégorie « fifty-fifty » ou « motor-sailer ». Il s’agit de yachts conçus pour naviguer en utilisant en même temps leur voilure et leur moteur. Ils se caractérisent notamment par un tirant d’eau faible, des superstructures importantes et surtout par un équipement mécanique puissant capable, en fait, de les propulser aussi bien que le ferait une voilure par bonne brise.


Les matériaux de construction

Le choix des matériaux de construction est guidé par un certain nombre de critères : possibilités pécuniaires de l’acheteur, usage auquel il destine son bateau, plans d’eau sur lesquels il compte naviguer, etc. Jusqu’à une époque récente, les yachts de plaisance étaient construits en fer ou en bois. Les très grands yachts de la fin du xixe s. ou du début du xxe étaient généralement en fer. Le bois permettait la construction de tous les types de yachts, des plus petits aux plus grands. Ces deux matériaux sont encore utilisés. La construction métallique fait appel aux alliages légers, qui permettent la réalisation de petites embarcations, et aussi à l’acier, mieux adapté à l’exécution de grandes unités en raison de son poids élevé.