Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
W

western (suite)

Héroïnes de l’ouest


Calamity Jane

(Martha Jane Canary ou Conarray, dite) [Illinois ? v. 1844 - Terry, Dakota du Sud, 1903]. Sa véritable existence demeure peu connue, masquée derrière une légende qu’elle chercha elle-même à propager. Ce qui est certain, c’est qu’elle représente un certain type de « femme de mauvaise vie » menant une existence turbulente, toujours habillée en homme, hantant les saloons les plus minables, aimant les aventures, mythomane et ivrognesse, généreuse ou cruelle selon les circonstances.


Belle Starr

(Myra Belle Shirley, dite) [près de Carthage, Missouri, 1848 - près d’Eufaula, Oklahoma, 1889]. Célèbre pour avoir été l’égérie de très nombreux hors-la-loi, elle est liée aux criminels les plus réputés de l’Ouest. Elle meurt d’une balle qu’un inconnu lui tire dans le dos.

Les militaires


Les Texas Rangers.

Le terme de « rangers » désigne déjà en 1835 tout groupe de volontaires spécialement entraînés, en vue d’actions rapides et violentes contre un ennemi quelconque. Mais en 1874 sont institués les Texas Rangers du capitaine McNelly : ce sont des engagés volontaires, cavaliers de grande classe, excellents tireurs, avides d’aventures et de gloire, que l’on emploie pour faire respecter la loi. Ils sont parfois investis de pouvoirs spéciaux et peuvent, s’il le faut, remplacer les hommes de loi officiels (shérifs ou marshals) incapables ou trop complaisants.


Général George Armstrong Custer

(New Rumley, Ohio, 1839 - près de Hardin, Montana, 1876). Sorti de West Point, il se distingue pendant la guerre de Sécession, où il gravit très rapidement tous les échelons de la hiérarchie militaire. Après avoir remporté en 1868 la bataille de la Washita contre les Cheyennes de Black Kettle, il dirige une expédition militaire et scientifique dans les Black Hills en 1874. Sa popularité est immense. En 1876, au cours d’une opération menée contre les Sioux, il est cerné et massacré avec la plupart de ses hommes (bataille du Little Bighorn). Pour les Indiens, Custer reste l’ennemi mortel, le « tueur de squaws » ; pour les Blancs, il est une gloire nationale. Ce qui est certain, c’est que l’ambition et la bravoure ont conduit rapidement ce « military play-boy » à la fois aux actions les plus téméraires et aux pires exactions.

Les indiens


Mangus Colorado

(Apache Mimbreno) [v. 1797-1863]. Il est le premier à se soulever contre les Blancs en défendant son territoire du Nouveau-Mexique contre les soldats de Washington. Allié de Cochise, il attaque en 1863 une colonne de volontaires californiens. Après un premier assaut qui vit la victoire de ses troupes, Colorado, venu parlementer, est capturé et traîtreusement assassiné dans sa prison.


Black Kettle

(Cheyenne) [† 1868]. Chef des Cheyennes du Sud, il se heurte aux empiétements des Blancs qui violent délibérément les traités de 1851 (la propriété totale des territoires de l’Ouest avait été attribuée aux Indiens). Il essuie une attaque meurtrière en 1864 à Sandy Creek (Colorado). Rééditant la victoire du colonel Chivington, c’est le général Custer qui emporte la décision quatre ans plus tard : Black Kettle est tué dans la bataille sauvage de la Washita.


Cochise

(Apache Chiricahua) [v. 1815-1874]. Il succède à Mangus Colorado comme chef des tribus Apaches du Sud-Ouest. Après une succession de très violentes escarmouches, Cochise accepte, grâce au sang-froid et à la droiture d’un conducteur de diligences blanc, Tom Jeffords, de parlementer avec le général Howard et de conduire sa tribu dans une réserve.


Red Cloud

(Sioux) [près de North Platte, Nebraska, 1822 - Fine Ridge, Dakota du Sud, 1909]. Cherchant à éviter la construction de forts par les militaires sur la piste Bozeman (du Wyoming au Montana), Red Cloud triomphe tout d’abord du colonel Connor (1865), puis massacre l’année suivante un détachement de l’expédition du général Carrington. En 1867, il est vaincu par le major Powell, et surtout par de nouvelles armes : les carabines Springfield. Il obtient cependant, en 1868, l’évacuation des forts, objets du litige. De nouvelles escarmouches ont lieu à partir de 1875, consécutives aux ambitions des Blancs provoquées par la découverte de l’or dans les Black Hills. Red Cloud se rend en 1880 et accepte de s’établir sur la réserve de White Earth River.


Geronimo

(Apache Chiricahua) [v. 1829-1909]. En 1883, il se rend aux troupes venues rétablir l’ordre sur la frontière du Rio Grande. Mais deux ans plus tard la guerre se rallume. Geronimo se rend à nouveau, s’évade, capitule une troisième fois. En 1890, la nation apache est pratiquement décimée. Geronimo défilera en 1901, objet de curiosité, dans la parade organisée à Washington à l’occasion de l’entrée à la Maison-Blanche de Théodore Roosevelt.


Sitting Bull

(Sioux) [v. 1831-1890]. C’est le grand vainqueur de Custer, en 1876, au Little Bighorn. Harcelé par les troupes qui cherchent à venger la mort de Custer, il se réfugie au Canada en 1877. En 1885, il apparaît dans le Wild West Show.


Crazy Horse

(Sioux) [v. 1849-1877]. Après avoir assisté Red Cloud pour l’évacuation des forts de la piste Bozeman, il combat les troupes militaires lancées contre lui sur la Yellowstone (1873), puis assiste Sitting Bull et Red Cloud dans la lutte contre Custer. Défait en 1877, il est arrêté et assassiné à Fort Robinson.

Le chasseur de bisons et la tireuse d’élite


Buffalo Bill

(William Frederick Cody, dit) [Scott County, Iowa, 1846 - Denver 1917]. Il est remarqué par Wild Bill Hickok à la suite d’une performance sportive (travaillant pour le compte de la compagnie du Pony Express, il couvre à cheval 600 km en deux jours et deux nuits). Il reçoit son surnom en 1868 à cause de ses prouesses dans la chasse aux bisons (4 280 en dix-huit mois). Le général Custer, qui a eu vent de ses exploits de combattant nordiste pendant la guerre de Sécession, l’emploiera ensuite comme scout dans les campagnes militaires organisées contre le chef indien Sitting Bull. En 1876, il rencontre en combat singulier un autre chef indien, Yellow Hand, qu’il vainc et scalpe pour venger la mort de Custer. Cédant aux instances de ceux qui désirent exploiter commercialement sa renommée, il laisse Prentiss Ingraham écrire 80 romans populaires sur ses aventures et le commandant Burke monter un show publicitaire monstre avec la propre participation sur la piste du « roi des cavaliers sauvages ». Pendant trente-cinq ans, le Wild West Show fera le tour du monde et émerveillera les populations. Le cinéma, qui vient à peine d’être inventé, s’intéresse aussi à lui, et Buffalo Bill est le héros de petites bandes tournées par W. K. Laurie Dickson pour les kinétoscopes d’Edison. En 1916 a lieu la représentation d’adieu du célèbre héros national, qui s’éteint l’année suivante.


Annie Oakley