Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
W

Wellington (suite)

Mais la vallée de la Hutt constitue également la principale zone industrielle de Wellington : c’est là que l’on a trouvé la place suffisante, en particulier à Petone ou à Gracefield. Les usines sont de taille moyenne ou modeste ; les principales travaillent des produits alimentaires et textiles, montent et réparent du matériel ferroviaire et automobile, fabriquent des ustensiles ménagers. Mais, malgré ce quartier industriel, Wellington reste surtout, à la différence de la ville d’Auckland, un centre administratif, universitaire (Victoria University College) et commercial.

A. H. de L.

Wellington (Arthur Wellesley, 1er duc de)

Général et homme politique britannique (Dublin 1769 - Walmer Castle, Kent, 1852).



Les débuts

La famille de Wellington, appelée originellement Colley (ou Cowley), était installée en Irlande depuis deux siècles et avait pris le nom de Wesley (orthographié Wellesley à partir de 1790). Le père d’Arthur, Garrett Wesley (1735-1781), était propriétaire foncier protestant et portait le titre de comte de Mornington. Issu de l’aristocratie anglo-irlandaise, dont toute sa vie il restera un représentant typique, le jeune Arthur Wellesley reçoit l’éducation habituelle d’un cadet de famille noble : d’abord le collège d’Eton, puis, pour se préparer à la carrière des armes, l’académie militaire d’Angers, où il acquiert une excellente connaissance du français. Il entre dans l’armée en 1787 comme enseigne au 73e régiment de Highlanders et monte rapidement en grade, quoique sa principale activité consiste alors à être aide de camp du lord-lieutenant d’Irlande ; en outre, il siège depuis 1790 au Parlement irlandais pour le bourg familial de Trim. En 1793, il achète le grade de major, puis de lieutenant-colonel au 33e d’infanterie.

C’est le moment où il tombe amoureux de Catherine Pakenham, fille de lord Longford, mais, comme celui-ci ne juge pas assez prometteur l’avenir du jeune officier, le mariage n’aura lieu qu’en 1806. La première expérience de campagne de Wellesley se place en 1794-95, lorsque les forces britanniques envoyées aux Pays-Bas sont chassées de Hollande par Pichegru. Épisode peu engageant, mais que, plus tard, le stratège commentera en ces termes : « J’y ai appris ce qu’il ne faut pas faire, et c’est toujours quelque chose. »


L’homme de guerre

Le vrai point de départ de la carrière de Wellesley se situe en 1796, date à laquelle il part avec son régiment pour l’Inde*, où il restera près de dix ans et où il va commencer à se faire connaître. D’abord il se met à étudier sérieusement l’art militaire ainsi que les problèmes de la société indienne. Sa grande chance, c’est l’arrivée, en 1798, de son frère aîné, Richard Colley Wellesley (1760-1842), nommé gouverneur général et dont il devient le conseiller privé. L’autorité des Britanniques est alors menacée par la révolte de Tīpū Sāhib, le sultan de Mysore, qui a partie liée avec les Français installés en Égypte. Wellesley, à la tête d’une des colonnes chargées de la reconquête du Mysore, déploie pour la première fois son talent militaire. Nommé gouverneur de cette région (1799), il y acquiert une bonne expérience politique et administrative. En 1803, devenu général, il remporte une série de brillantes victoires sur les Marathes.

De retour en Europe (1805), il est élu député de Rye à la Chambre des communes (1806), puis nommé secrétaire d’État à l’Irlande (1807). Dès 1808, il repart pour une nouvelle grande aventure : la guerre contre les troupes napoléoniennes dans la péninsule Ibérique. Là, en six ans, il va acquérir une stature de héros national. Un tel résultat ne sera atteint qu’à force de ténacité et de patience, car jusqu’en 1812 les campagnes menées par les Britanniques sont faites d’autant de reculs que d’avances. Sans doute Wellesley peut-il s’appuyer sur les Portugais et les Espagnols, insurgés contre les Français, mais le corps expéditionnaire dont il reçoit le commandement à partir de 1809 ne comprend qu’une trentaine de milliers d’hommes.

À ces soldats de métier, Wellesley inculque une discipline stricte ; il leur impose sa tactique, peu à peu mise au point face aux maréchaux de Napoléon, Masséna, Soult, Ney, Victor, Marmont. Ayant mûrement réfléchi sur les méthodes de guerre de l’adversaire, il a su en tirer les leçons, tandis que Napoléon*, qui le rencontrera pour la première fois sur le champ de bataille à Waterloo, n’a jamais eu l’occasion d’étudier personnellement la technique de combat de Wellington.

À l’image de l’Empereur, Wellesley, doué d’une santé de fer, peut travailler longtemps et dormir peu. Son intelligence, claire, précise, est habile à organiser. Quant à sa volonté, froide et persévérante, elle n’exclut pas par moments les audaces calculées. En tant que chef, Wellesley est très autoritaire, ne laisse guère d’initiative à ses subordonnés, traite les officiers avec hauteur et la troupe avec raideur (on lui doit sur le soldat britannique de sévères appréciations où transparaissent les réactions de l’aristocrate plein de mépris pour le peuple : « l’écume de la terre », « un tas de canailles », « tous gens enrôlés pour boire et qu’on ne peut mener qu’à coups de fouet »).

Néanmoins, sans jamais gagner l’attachement de ses « grognards » comme sut le faire Napoléon, il a réussi à imposer son ascendant à tous, officiers et soldats, grâce à son énergie inlassable, à son intégrité personnelle, à son caractère d’homme de guerre doué pour le calcul tactique et le commandement. Techniquement, il était essentiellement un chef d’infanterie. Il ne s’est jamais beaucoup servi ni de la cavalerie pour poursuivre, ni de l’artillerie — qui, pourtant, était excellente. Tout reposait sur l’entraînement (feux de salve, ordre mince, capacité pour se déployer ou se regrouper), l’habitude de la manœuvre, la discipline, la ténacité du fantassin.

La première campagne de Wellesley se déroule au Portugal* : la victoire de Vimeiro (21 août 1808) contraint les troupes françaises de Junot à signer la capitulation de Sintra (30 août) et à évacuer le pays. En 1809, les opérations se déplacent en Espagne*, où Wellesley remporte en juillet la victoire de Talavera, qui lui vaut le titre de vicomte de Wellington, mais qu’il n’est pas en mesure d’exploiter.