vol (mécanique du) (suite)
Aux vitesses voisines de la vitesse du son, un autre phénomène affectant la stabilité longitudinale apparaît : l’inversion des commandes de profondeur. Ce phénomène est dû au fait que, dans la zone de vitesses transsoniques, le centre de poussée de l’aile, c’est-à-dire le point d’application de la portance, recule considérablement, nécessitant une modification de l’équilibrage par la gouverne de profondeur ; celle-ci, au lieu d’assurer une légère portance par braquage vers le bas, doit assurer une déportance importante par un fort braquage vers le haut. Lors du passage de la zone transsonique, le pilote doit donc, pour maintenir l’équilibre de l’avion, changer brutalement la position du manche. Les empennages monoblocs, qui se braquent en totalité, permettent d’amoindrir les effets de ce phénomène.
• Les mouvements latéraux sont caractérisés par une oscillation de très courte période affectant à la fois le tangage et le roulis, mais avec un déphasage ; ce mouvement est trop rapide pour pouvoir être corrigé par le pilote, et la configuration aérodynamique de l’avion doit permettre son amortissement automatique. La maniabilité latérale d’un avion peut être définie par le braquage des ailerons, nécessaire pour obtenir une inclinaison donnée de l’avion ou encore une vitesse de roulis donnée. La vitesse de roulis des intercepteurs modernes est très élevée ; elle permet, pratiquement, d’effectuer un tonneau complet en à peine une seconde.
Un phénomène d’instabilité latérale important aux basses vitesses est la vrille ; celle-ci consiste en une rotation plus ou moins rapide de l’appareil en roulis lorsqu’il se trouve à une incidence supérieure à celle du décrochage. En même temps qu’il tourne sur lui-même, l’avion tombe du fait de la chute brutale de la portance. Les risques de vrille se présentent donc pour les avions évoluant à la limite du décrochage, donc pour des avions de combat lors de certaines manœuvres. La mise en vrille fait l’objet d’études spéciales dans des souffleries verticales. D’une manière générale, la tendance à l’instabilité au décrochage est beaucoup plus prononcée sur les avions à aile en flèche ; en effet, avec une telle forme en plan, les extrémités de l’aile décrochent avant la partie centrale, ce qui entraîne l’avion à cabrer, donc à accroître le décrochage. La stabilité d’un avion, longitudinalement et latéralement, dépend essentiellement des caractéristiques aérodynamiques, et plus particulièrement de la forme de l’aile.
J. L.
➙ Aérodynamique / Aile / Atterrissage / Décollage.
G. Sérane, Cours d’aérotechnique (Dunod, 1949 ; 3e éd., 1963). / A. Turcat, Cours de mécanique du vol (Dunod, 1957). / J. Renaudie, Essais en vol : performances et qualités de vol (Dunod, 1959) ; le Vol des avions (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1959 ; 2e éd., 1968). / L. George, J. F. Vernet et J. C. Wanner, la Mécanique du vol, performances des avions et des engins (Béranger, 1960 ; 3e éd., Dunod, 1969). / P. Lecomte, Mécanique du vol. Les qualités de vol des avions et des engins (Dunod, 1962).