Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
V

verrerie (suite)

société britannique créée en 1913 sous la dénomination United Glass Bottle Manufacturer. Après avoir pris le contrôle de plusieurs entreprises spécialisées dans la production du verre d’emballage, elle adopte en 1959 sa raison sociale actuelle et devient le premier fabricant britannique de verre creux. Deux groupes de l’Amérique du Nord, l’un Owens Illinois, le premier fabricant américain de verre d’emballage, l’autre Distillers Seagrams, le premier producteur de boissons au Canada, se partagent, à parts égales, le capital d’United Glass Ltd depuis 1969, à la suite d’une offre publique d’achat réussie à la Bourse de Londres. Depuis cette date, la société réinvestit la totalité de ses bénéfices dans la production de verrerie. D’autre part, par l’intermédiaire de quatre filiales, elle s’intéresse à la production de matières plastiques, à la fabrication de conteneurs en verre et de vaisselle ainsi qu’à l’engineering.

J. B.

Verrocchio (Andrea di Cione, dit del)

Sculpteur italien (Florence 1435 - Venise 1488).


Bien qu’ayant reçu une formation d’orfèvre dans l’atelier d’un maître obscur, Giuliano Verrocchi, auquel il doit son nom, il pratique tous les arts, mais principalement la sculpture, et l’atelier qu’il crée dans sa ville natale rivalise avec celui des frères Pollaiolo* pour donner un nouvel élan à l’art florentin, un peu amoindri par les successeurs de Donatello*.

Parmi ses clients figurent les Médicis, qui lui confient les travaux les plus variés — restaurations d’antiques, dont un Marsyas (Florence, musée des Offices), bustes, lavabo de marbre orné de figures de harpies au souple et intense pouvoir décoratif (Florence, sacristie de San Lorenzo) — et lui commandent aussi des ouvrages importants, tel le tombeau de Pierre et Jean de Médicis (1472, sacristie de San Lorenzo), en bronze et marbre vert, décoré seulement de motifs ornementaux à base de lauriers, d’acanthes et d’inscriptions latines. Par son autorité et sa grandeur, cette œuvre rompt avec la distinction un peu maniérée de la sculpture toscane des années 1460, telle que la pratiquent Mino da Fiesole ou Desiderio da Settignano. C’est aussi pour les Médicis que Verrocchio sculpte son David (1476, musée du Bargello), empreint d’une sorte de tension ironique presque inquiétante.

Mais il reçoit de nombreuses autres commandes. Vers 1475-1480, pour l’autel du baptistère de Florence, il exécute le bas-relief de la Décollation de saint Jean-Baptiste, où il joue de l’opposition d’une figure juvénile et charmante à celle du bourreau sauvage (musée de l’Œuvre de la cathédrale). À l’église d’Orsammichele, ce goût des contrastes et de la virtuosité, issu peut-être de son métier d’orfèvre, est sensible dans l’important groupe en bronze représentant l’Incrédulité de saint Thomas, qui oppose la figure du Christ, tendre et attentif, à un saint Thomas méfiant et crispé (v. 1466-1483).

Dans le même temps, l’atelier du sculpteur travaille au mausolée du cardinal Forteguerri (Pistoia, cathédrale) pour les figures du Christ en gloire et des Vertus théologales. De ce monument très remanié, le musée du Louvre conserve deux plaquettes représentant des anges volant revêtus d’un foisonnement de boucles et de plumes.

C’est à Venise que Verrocchio meurt, occupé à l’élaboration d’une ; statue équestre en bronze, celle du condottiere Bartolomeo Colleoni, que la République vénitienne souhaite honorer au campo de l’église Santi Giovanni e Paolo. Le fameux Colleone n’existait encore que sous la forme d’un modèle en terre quand le maître s’éteignit ; il fut coulé par le sculpteur et fondeur Alessandro Leopardi, qui en paracheva le socle en 1496. Plus féroce que le Gattamelata de Donatello à Padoue, plus éloigné que lui de la tradition antique, le Colleone, les yeux exorbités de fureur, dressé les jambes tendues sur un cheval en mouvement, témoigne d’un souci d’individualiser le modèle et d’en traduire l’action avec une puissance qui préfigure presque le dynamisme de l’âge baroque.

Tension, recherches expressives, observations réalistes, goût des éléments décoratifs traités avec une précision technique souveraine appartiennent à cette dernière phase du quattrocento qu’on a parfois appelée néo-gothique et sont sensibles chez d’autres artistes de la suite de Donatello. Mais Verrocchio dépasse la virtuosité et l’élégance, car il a la science des compositions homogènes et confère une profonde vertu expressive aux lignes et aux formes. Parlant de « certaines têtes féminines charmantes et de coiffures que Léonard ne cesse d’imiter pour leur beauté », Vasari signale la place que Verrocchio tient dans la formation de la sensibilité de Léonard* de Vinci, qui fut son élève de 1470 à 1477 et qui collabora à son principal tableau, le Baptême du Christ (Florence, musée des Offices).

M. L.

 M. Reymond, Verrocchio (Libr. de l’art ancien et moderne, 1906). / L. Planiseig, Andrea del Verrocchio (Vienne, 1941).

verrue

Prolifération cutanée saillante, plus ou moins ferme et irrégulière, de nature différente suivant qu’il s’agit de verrue vulgaire et de verrue séborrhéique.



Verrues vulgaires

Dues à un virus, elles sont contagieuses, auto- et hétéro-inoculables et de type clinique varié : vulgaires proprement dites, planes juvéniles, plantaires.

• Verrues vulgaires. Encore dénommées poireaux, ce sont des élevures cutanées, grises, sèches, de surface mamelonnée et de volume variant de la tête d’épingle à une petite fève. Isolées ou confluentes en nappe, elles siègent électivement à la face dorsale des mains et dans la rainure périunguéale. Non inflammatoires, elles deviennent douloureuses quand elles s’enflamment. Apparaissant à tout âge, elles atteignent surtout les enfants (verrues des écoliers). D’évolution chronique, se multipliant parfois subitement, elles durent des années et peuvent disparaître subitement.

• Verrues planes juvéniles. Ce sont des papulettes peu saillantes, de 1 à 5 mm de diamètre, rondes ou polygonales, de coloration parfois jaune grisâtre, plus souvent identiques au tégument avoisinant. Non prurigineuses, disposées en stries linéaires, rares aux doigts, elles siègent de préférence à la face et au dos des mains. Atteignant spécialement les enfants et les jeunes filles, elles durent des mois, voire des années, mais disparaissent sans laisser de traces.