Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

aviculture (suite)

L’intégration apparaît comme une conséquence de la spécialisation en assurant au centre intégrateur (abattoir, centre de conditionnement d’œufs) une possibilité de planification et aux producteurs un débouché. C’est aussi un moyen pour le fournisseur de promouvoir ses ventes à l’aviculteur. Si le contrat va au-delà d’un simple contrat de fournitures, c’est que le fournisseur est amené à assurer, à l’aval de l’éleveur, l’écoulement de la production. Les intérêts de plusieurs entreprises peuvent se trouver aussi solidairement engagés.

L’intégration a été considérée comme un facteur de surproduction, et l’on a craint aussi que la concurrence à laquelle se livrent les centres intégrateurs ne se fasse au détriment des aviculteurs. C’est pourquoi, le législateur est intervenu en France afin d’assurer aux éleveurs un réel pouvoir de contestation et de négociation en face des grandes firmes intégrantes.


La mise en marché des productions avicoles

Le conditionnement et la présentation des œufs et des poulets ont fait l’objet de dispositions réglementaires communes à tous les pays de la C. E. E.

Les œufs sont conditionnés dans des centres agréés : le mirage permet d’éliminer les œufs à coquille fêlée ou ceux qui présentent des taches de viande ou de sang, défaut sans danger pour le consommateur, mais qui déprécie le produit ; cette opération permet, de plus, d’apprécier la fraîcheur de lots à provenance mal définie, par mesure de la hauteur de la chambre à air, qui s’accroît avec le vieillissement. Les Américains expriment en indice Haugh la qualité de l’œuf : cet indice traduit la hauteur de la partie ferme du blanc de l’œuf étalé sur un plan, rapportée au poids de l’œuf ; la valeur de l’indice décroît tout au long du cycle de ponte de la poule (les premiers œufs pondus sont ainsi ceux qui ont la meilleure qualité intrinsèque) et avec le vieillissement. Le consommateur français préfère par tradition les œufs à coquille teintée, mais il doit savoir que les œufs à coquille blanche ont la même valeur et qu’ils peuvent faire l’objet d’une garantie plus certaine, car ils sont plus faciles à mirer ; sur certains marchés étrangers, ils représentent parfois la majorité de la production. La coloration du jaune, plus ou moins accentuée, est liée à la concentration de l’alimentation en pigments caroténoïdes et apparaît assez constante en élevage rationnel, à la différence de ce que l’on observe en élevage fermier.

Les œufs de la catégorie A présentent des caractéristiques optimales et, en particulier, ne doivent pas avoir une hauteur de chambre à air supérieure à 6 mm, le jaune demeurant visible au mirage sous forme d’ombre sans contour apparent et ne s’écartant pas sensiblement de la position centrale en cas de rotation de l’œuf ; ils ne doivent pas avoir été nettoyés par quelque procédé que ce soit, ni conservés par le froid.

Les œufs de la catégorie B, de qualité comparable à l’origine, sont des œufs moins frais, la hauteur de la chambre à air pouvant atteindre 9 mm ; les œufs conservés par un quelconque procédé sont rangés dans cette catégorie.

Les œufs de la catégorie C, comprenant tous ceux qui présentent un défaut de qualité ou de présentation, ne peuvent être cédés qu’à la casserie ou à l’industrie.

Les œufs sont calibrés en 7 classes de poids, la classe 4, la plus fréquente, va de 55 à 60 g. Les petits emballages pour la vente au détail portent le nom, l’adresse, le numéro du centre de conditionnement, la catégorie de qualité (A ou B) et de poids (de 1, pour les plus gros, à 7), le nombre d’œufs ainsi que, le cas échéant, l’indication du mode de conservation.

L’indication de la semaine d’emballage est portée à l’aide d’un chiffre allant de 1 à 53, la première semaine commençant le vendredi précédant le premier lundi du mois de janvier.

Le mot extra peut être porté sur une banderole cachetant les petits emballages contenant des œufs de la catégorie A ; ces emballages doivent porter la date du conditionnement ; la chambre à air de ces œufs doit présenter une hauteur inférieure à 4 mm au moment de l’emballage, et la banderole doit être détruite au plus tard le septième jour suivant celui de l’emballage. Si l’on ajoute que les centres autorisés à emballer sous la mention « extra » font l’objet d’un enregistrement spécial, le consommateur qui porte son choix sur ces produits est assuré d’une garantie certaine de qualité.

Le producteur qui cède directement des œufs au consommateur, même sur un marché public local, n’est pas tenu d’observer les règles de conditionnement et de présentation.

Les volailles sont abattues et préparées dans des tueries satisfaisant à des conditions minimales d’hygiène ou dans des abattoirs (dès qu’il est préparé plus de 50 volailles par jour ouvrable) aménagés, équipés et fonctionnant selon des dispositions très strictes.

Un convoyeur mécanique automatique véhicule les volailles de poste en poste de façon que le cheminement soit continu, sans retour en arrière, chevauchement ou croisement.

Les contrats types en aviculture

Lorsque le nombre des contrats d’intégration avec une même entreprise est supérieur à cinquante lorsque les deux tiers des producteurs le demandent, un contrat collectif conforme à un contrat type est obligatoirement substitué aux contrats individuels.

Les deux premiers contrats types concernent la production des poulets de chair :

• Contrat à façon. L’intégrateur règle le prix d’achat des poussins, des aliments et, éventuellement, celui d’autres produits et services ; l’éleveur reçoit une rémunération au kilogramme de poulet produit, avec référence à la productivité, la fourniture des installations et de produits divers (combustible, litière, par exemple) étant laissée à sa charge.

• Contrat à risques partagés. L’éleveur, qui a la charge de toutes ses fournitures, est rémunéré par l’abattoir, qui écoule sa production sur la base de son prix de revient : soit A (poussin, aliment) + B (travail, amortissements, divers) son prix de revient ; si le prix de marché est supérieur au prix de revient, le producteur perçoit une somme égale à son prix de revient, la différence étant versée à un compte de compensation au crédit du producteur. Lorsque le prix de marché est inférieur au prix de revient, le producteur perçoit la somme A + B si le compte de compensation est approvisionné ; sinon, il reçoit la somme l’abattoir supportant alors sa part du risque économique.