Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
V

Vancouver (suite)

Le site originel de Vancouver est une péninsule comprise entre la profonde rainure glaciaire du Burrard Inlet, au nord, et la baie de False Creek, au sud. Vers 1870, on ne comptait là que quelques maisons groupées autour de scieries et d’installations portuaires sommaires. L’acte de naissance de la ville date de 1886, quand le CPR (Canadian Pacific Railway) en fit son terminus pacifique. Cet événement fut le point de départ d’une progression fulgurante : la cité atteignit 13 000 habitants dès 1890, 100 000 en 1910, 163 000 en 1921, 246 000 en 1931. Entre-temps, la mise en valeur des Prairies, puis l’ouverture du canal de Panamá avaient fait de Vancouver un port d’expédition des céréales de l’Ouest canadien vers l’Europe. Les bois et produits de la pêche de toute la Colombie britannique étaient également exportés vers l’Europe, après transformation, éventuelle, par Vancouver. Les villes plus anciennes — Victoria, la capitale (fondée en 1843), et New Westminster (datant de 1859) — furent rapidement éclipsées.

Aujourd’hui, les fonctions industrielles et commerciales sont un héritage de ces activités. Les industries du bois (bois d’œuvre, papier, contreplaqué) et celles de l’alimentation (conserverie de saumon et de crustacés, raffinage du sucre) sont encore les plus importantes. La situation au terminus pacifique des réseaux transcontinentaux et la fonction de transbordement ont donné naissance aux industries métallurgiques (matériel ferroviaire et construction navale). Au centre d’un grand marché de consommation et au débouché des oléoducs d’Alberta, Vancouver est devenue un foyer d’industries chimiques. Employant 50 000 personnes et totalisant une valeur ajoutée de 370 millions de dollars canadiens, le complexe industriel de Vancouver est le quatrième du Canada (après Toronto, Montréal et Hamilton).

Le transport, le commerce, la finance et les services sont maintenant les principales branches d’activité de Vancouver, qui groupe aussi la plupart des sièges sociaux de la province, détient les pouvoirs de décision et exerce diverses fonctions administratives aux dépens de Victoria.

Le port n’a cessé de se développer. Le trafic de cabotage comprend le bois transformé et les produits pétroliers aux sorties, et le papier aux entrées (au total 8,6 Mt). Vancouver importe (6,3 Mt) des véhicules (du Japon) et des produits alimentaires tropicaux et exporte (33,3 Mt) du charbon et des minerais (au Japon), ainsi que les produits agricoles de l’intérieur (céréales, graines, fourrages), vers l’Europe, l’U. R. S. S., la Chine et le Japon. Le commerce transpacifique fait de Vancouver le principal concurrent des ports de l’est du pays comme exportateur de ces denrées : les exportations de blé par Vancouver ont doublé en dix ans. Avec un trafic total de plus de 48 Mt, Vancouver est le premier port canadien.

L’ensemble urbain, dont le fond de décor est constitué par les chaînes côtières aux cimes longtemps enneigées, comprend une ville centrale et une banlieue étendue fondée sur le transport automobile individuel.

L’ancien centre urbain est formé de plusieurs parties : la zone du port avec ses entrepôts, élévateurs, usines et voies ferrées ; le centre des affaires, hérissé de gratte-ciel ; le quartier de résidence de haut niveau occupe une partie élevée de la ville (Shaughnessy). La péninsule se termine vers le nord-ouest par une zone récréative (plages, parc Stanley).

La ville a largement débordé de son cadre primitif dans toutes les directions, au nord, au-delà du Burrard Inlet (franchi par le pont suspendu de Lions Gate), vers North Vancouver, secteur de résidence et d’industries (chantiers navals, scieries, industries chimiques), et West Vancouver (résidence aisée), en direction de l’ouest (résidence de classes moyennes, université), et vers le sud-est (quartiers ouvriers, étrangers). New Westminster, sur le delta de la Fraser River, déchue au profit de Victoria et de Vancouver, soudée maintenant à Vancouver, conserve des fonctions tertiaires (commerce, finance) et industrielles (bois, poisson). Port Moody et Ioco sont des centres de raffinage du pétrole et de scierie.

La ville proprement dite ne compte que 426 000 habitants ; avec New Westminster (42 800 hab.), North Vancouver (32 000 hab.) et une importante frange suburbaine, l’aire métropolitaine rassemble 1 082 000 habitants, soit près de la moitié de la population de la province.

On parle maintenant d’une région urbaine du détroit de Géorgie dans laquelle Victoria et Nanaimo ne sont plus que des satellites de Vancouver. C’est le pendant canadien de la conurbation voisine du Puget Sound autour de Seattle (Washington).

P. B.

➙ Colombie britannique.

Vandales

Peuple germanique issu d’un ensemble hétérogène de tribus établies dans le Jylland septentrional (Vendyssel), l’archipel danois et le sud de la Scandinavie.


Les Vandales auraient parlé un dialecte ostique, proche du gotique.


Les origines

Englobant à l’origine les Burgondes et les Varins, selon Pline le Jeune, ce peuple s’installe vers la fin du iie s. av. J.-C. en Poméranie, puis en Posnanie entre l’Oder et la Vistule moyenne. Il se réduit ensuite à deux tribus essentielles : celle des Hasdings, qui envahissent la Dacie en 171 apr. J.-C., avant de se replier dans la haute vallée de la Tisza, où ils se fixent en dehors de l’Empire jusqu’à l’aube du ve s., à l’exception de quelques groupes réfugiés en Pannonie au ive s. ; celle des Silings, qui donnent leur nom à la Silésie*, point de départ pour eux de la conquête des pays du Main supérieur, où ils sont mis en échec en 276 par l’empereur Probus.

Vers 400, sans doute sous la pression des Huns, les Hasdings se dirigent vers l’ouest. Suivant la rive gauche du Danube, ils font leur jonction avec les Silings. Unis aux Alains, ils envahissent la Rhétie et le Norique. Une partie d’entre eux renforcés d’Ostrogoths et peut-être d’Alamans, pénètre en Italie en 405 sous le commandement de l’Ostrogoth Radagaise, mais est exterminée à Fiesole en Toscane le 23 août 406.

La majorité des Vandales, Hasdings et Silings, les Suèves et les Alains, placés sous l’autorité du roi hasding Godegisel, qui est tué au cours du combat, franchissent le Rhin le 31 décembre 406 entre Mayence et Worms. Ayant brisé le limes, ils se répandent sans difficulté dans l’occident de l’Empire.