Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
T

tuberculose (suite)

Diagnostic de la tuberculose

Les tests cutanés à la tuberculine sont faits avec un extrait de culture de M. tuberculosis. Il faudrait préférer, à la cuti-réaction par scarification, l’injection intradermique de 5 ou 10 unités de tuberculine à la face antérieure de l’avant-bras. Une zone indurée de 10 mm de diamètre se constitue après 48 heures en cas de positivité. En cas de réaction faible ou nulle, une réaction avec 50 unités peut être faite. Une réaction positive à la tuberculine s’observe, également, après B. C. G. ou au cours d’infection à mycobactéries atypiques.

Les réactions à la tuberculine peuvent être négativées au cours d’infections aiguës, lors d’affections hématologiques, lors de traitements immunosuppresseurs, tous phénomènes dits « anergisants » dans la mesure où ils affaiblissent ou suppriment les défenses immunitaires de l’organisme. Elles peuvent également être négatives au début de certaines tuberculoses aiguës. Elles n’ont en fait de valeur que si elles sont positives.

Le diagnostic bactériologique est fondé sur l’examen et la culture des produits pathologiques (expectorations, liquide céphalo-rachidien, urines, liquide gastrique). Le premier temps est la coloration par la méthode de Ziehl ; on utilise également l’immunofluorescence.

Les cultures sont faites sur différents milieux, Löwenstein, Dubos, Coletsos. L’identification biochimique est possible. Des études de sensibilité du germe aux antituberculeux (antibiogrammes) peuvent être réalisées.

Des études histologiques (biopsie, ou pièces opératoires) avec culture sont possibles et peuvent permettre d’établir le diagnostic dans les cas difficiles.


Traitement de la tuberculose

Il a été transformé par la découverte de la chimiothérapie antituberculeuse.

Si le germe est sensible aux produits utilisés, le malade, grâce à ses défenses naturelles, pourra assurer la cicatrisation de ses lésions.

Le traitement doit obligatoirement durer de 16 à 18 mois, mais le malade peut reprendre rapidement une activité.

Le fait que des résistances soient apparues rapidement, sous traitement, vis-à-vis de la streptomycine, souligne l’importance de la polychimiothérapie : c’est-à-dire de l’utilisation simultanée d’au moins deux antibiotiques, et plus souvent de trois.

Très souvent, les germes sont sensibles. Il s’agit de souches provenant de foyers anciens. Mais la résistance primaire augmente de fréquence chez les sujets nouvellement infectés par des germes ayant déjà subi un contact avec un antibiotique et étant de ce fait devenus résistants.


Les médicaments utilisables

L’isoniazide (ou isonicotinique hydrazide, I. N. H.), très efficace, peu toxique, est un des produits majeurs à la dose de 5 à 10 mg/kg per os. Il peut présenter une toxicité pour le système nerveux.

La streptomycine, première drogue utilisée (1946), reste très intéressante. Mais la dose de 1 g par jour ne peut être poursuivie plus de 3 mois en raison de sa toxicité : elle peut en effet entraîner la surdité.

L’acide para-amino-salicylique (P. A. S.) n’est plus en usage. L’éthionamide, la protionamide sont moins utilisés en raison de leur toxicité possible.

La rifampicine est très active, mais son association avec l’isoniazide est très probablement toxique pour le foie et le système digestif.

L’éthambutol est le produit le plus récent. Remarquablement actif, il peut être à l’origine d’une toxicité oculaire, d’où l’importance d’une surveillance de la vision des couleurs.


Indications thérapeutiques

L’isoniazide peut être utilisé seul durant un an dans les primo-infections simples (virage de cuti, complexe ganglio-pulmonaire), parfois en chimioprophylaxie lors de traitements prolongés par les corticoïdes.

En cas de tuberculose plus importante, il est habituel d’utiliser une association de trois produits durant 2 mois, en continuant par une association de deux produits durant 14 mois.

Le choix du produit dépend en partie du siège de l’infection tuberculeuse. L’isoniazide entre pratiquement toujours dans ces associations, sauf en cas de résistance (mise en évidence par l’antibiogramme). Dans le cas des tuberculoses résistantes, d’autres drogues (viomycine, cyclosérine) peuvent être utilisées.

La corticothérapie peut être adjointe à l’antibiothérapie lors des atteintes séreuses (pleurésie, péricardite) ou articulaires.

Le traitement chirurgical devient exceptionnel. Le repos doit être observé durant 2 à 3 mois. Les activités peuvent, ensuite, être reprises normalement. Actuellement, un malade discipliné peut guérir rapidement tout en continuant à travailler.

Le dépistage systématique, les traitements de toute primo-infection ont permis d’obtenir une régression de la tuberculose.

La prophylaxie de la tuberculose par le B. C. G. (bacille bilié de Calmette et Guérin), vaccin constitué d’un bacille tuberculeux vivant atténué, est très intéressant pour induire une immunité spécifique.

Le B. C. G. réduit la fréquence de l’infection et, surtout, prévient les formes sévères de celle-ci.

Il protège dans la proportion de 70 à 80 p. 100.

Il est nécessaire de surveiller la réaction locale qu’il entraîne et de suivre l’état de l’immunité après la vaccination au moins jusqu’à la puberté, en faisant des contrôles annuels par cuti- ou intradermo-réactions.

P. V.

➙ B. C. G. / Cuti-réaction.

 J. Delarue, la Tuberculose (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1941 ; 10e éd., 1972). / C. Coury, R. Bonniot et P. J. Coletsos, la Tuberculose pulmonaire et son traitement dans l’exercice journalier de la médecine praticienne (Maloine, 1970). / C. Coury, la Tuberculose au cours des âges, grandeur et déclin d’une maladie (Lepetit, Suresnes, 1972).

Tudors (les)

Famille anglo-galloise d’où sortit la dynastie qui régna sur l’Angleterre* de 1485 (avènement d’Henri VII) à 1603 (mort d’Elisabeth Ire).