Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
T

tropicales (cultures) (suite)

Cacaoyer

(Theobroma cacao, famille des Sterculiacées.)

Originaire d’Amazonie, c’est un arbre de 5 à 8 m de hauteur avec une couronne de cinq branches. Les fleurs, sur le tronc et les grosses branches, sont à fécondation croisée (entomophile). Les fruits sont des cabosses contenant de 30 à 40 fèves noyées dans du mucilage. Une cabosse (400 g) donne 40 g de fèves. Le cycle floraison-maturité est de 150 à 200 jours.

Il existe trois groupes : criollos, forasteros et trinitarios

En Afrique de l’Ouest on trouve la forme amelonado (forastero).

Les exigences écologiques optimales sont une température de 25 °C, une pluviométrie de 1 500 mm en 9 à 10 mois, une hygrométrie de 80 à 85 p. 100. L’espèce, ombrophile, exige un sol profond, humifère superficiellement et perméable.

Le semis s’effectue en pépinière ombragée (60 plants au m2), en sachets en polyéthylène ou en paniers : 50 m2 de pépinière par hectare de plantation (nécessitant 1 800 plants). Les plants peuvent également être préparés par bouturage en bacs ombragés. La mise en place des plants (de semis ou de boutures) a lieu en début de saison des pluies (de 1 200 à 1 500 plants par hectare), après trouaison du sol de la plantation. L’ombrage se fait par éclaircissage de la végétation arbustive naturelle ou par plantation d’arbres d’ombrages ; il est d’autant plus léger que les clones utilisés sont à haute productivité. La récolte débute 5 ou 6 ans après semis, 3 à 4 ans après bouturage ; la pleine production se produit entre 7 et 12 ans avec semis, entre 5 et 7 ans après mise en place des boutures.

Maladies : Phytophthora palmivora, pourridiés, swollen shoot (virose).

Parasites : Mirides (appelées improprement Capsides), dont Sahlberghella singularis et Distantiella theobromæ, et Heliopeltis.

Rendement mondial : 323 kg de fèves par hectare, mais peut atteindre jusqu’à 2 t/ha.

Production mondiale (en 1975) : 1,60 Mt (Afrique, 1,02 ; Amérique du Sud, 0,13 ; Amérique du Nord et centrale, 0,09).

Technologie : écabossage, fermentation (criollos, de 2 à 4 jours, forasteros et trinitarios, de 6 à 7 jours), séchage au soleil, artificiel ou mixte, puis stockage.

Utilisation : chocolat (mélange de cacao et de sucre), beurre de cacao (400 g par kilo de cacao), poudre de cacao ; les fèves contiennent un alcaloïde, la théobromine (0,4 p. 100).


Théier

(Thea sinensis, famille des Ternstrœmacées.)

Originaire des régions montagneuses de l’Asie du Sud-Est, c’est un arbuste dont on récolte les jeunes feuilles pour en faire une infusion après préparation préalable.

De nombreuses variétés appartiennent à divers types géographiques : type microphylla (type Chine), à petites feuilles épaisses ; type macrophylla du Yunnan, à grandes feuilles ; type Shan du Nord indochinois, à feuilles épaisses ; type Assam du Brahmapoutre, à grandes feuilles souples ; le premier et le dernier type sont les plus importants ; ils se distinguent également par la forme de la feuille plus ou moins effilée ainsi que par la finesse et l’importance de la denture.

Les conditions écologiques optimales sont : pour le type Chine 15 à 20 °C (mais certaines variétés supportent des températures beaucoup plus basses), pour le type Assam 20 à 25 °C ; pluviométrie de 1 000 à 1 200 mm. L’altitude est un facteur favorable ; les sols peuvent être très divers, mais acides, profonds, bien drainés et riches en humus et en azote.

La multiplication se fait par semis en germoir ; la germination s’effectue en 4 semaines ; on pratique un arrachage au bout d’un an pour la mise en pépinière ombragée et arrosée (1 ha de pépinière pour 20 ha de plantation) ; on peut également procéder au bouturage des Théiers (boutures de rameaux verts). La plantation se fait en suivant les courbes de niveau (de 10 000 à 15 000 plants par hectare), les sols pouvant être terrassés, avec haies de plantes de couverture en interlignes et léger ombrage provisoire. Les arbustes sont l’objet de deux types de taille : taille de formation, leur donnant une forme de gobelet et répétée 2 ou 3 fois à intervalles de 12 à 24 mois ; taille d’entretien, stimulant la croissance des jeunes pousses. La hauteur est de 50 à 70 cm. On pratique un recépage tous les 2 ou 3 ans. La fumure est essentiellement azotée.

À intervalles réguliers (tous les 10 jours), on cueille le bourgeon terminal et les premières feuilles, le nombre de celles-ci étant d’autant plus limité que la qualité recherchée est plus fine (bourgeon + 2 feuilles pour Pekoe). La production se poursuit pendant 40 à 50 ans. La cueillette manuelle tend à faire place à la cueillette mécanique. Le Théier est sujet à des maladies des racines, à la cloque (due à Exobasidium vexans) et est atteint par divers parasites animaux.

Rendement mondial : 1 056 kg/ha (thé manufacturé) ; peut dépasser 1 200 kg/ha.

Production mondiale (en 1975) [thé préparé] : 1,593 Mt (Asie, 1,306 ; Afrique, 0,151 t).

Préparation : outre des procédés artisanaux de préparation, l’usinage industriel permet la préparation de deux types, noir et vert.

Thé noir : flétrissage, pendant 15 à 18 heures, des feuilles en hangars ventilés ; puis roulage mécanique en 2 heures ou 2 h 30, en 2 à 5 opérations séparées par des criblages ; ensuite 3 ou 4 heures de fermentation, suivies de séchage artificiel continu entre 60 et 90 °C. Au cours de l’usinage se développent l’arôme et la couleur. Les qualités sont par ordre décroissant : FOP, OP, BOP, P, BP (F = Flowering, O = Orange, P = Pekoe, B = Broken).

Thé vert : traitement à la vapeur sèche ou humide pour détruire les enzymes de la fermentation ; puis roulage et séchage en plusieurs étapes ; enfin coupage et triage.

Utilisation : préparation d’une boisson par infusion.